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Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

Publié le mercredi 16 septembre 2020 à 16h35min

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Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

Ceci est une lettre ouverte adressée au ministre de la Culture burkinabè, Aboul Karim Sango. Son auteur, Loro Mazono, est un écrivain burkinabè qui vit en France. Il accuse le chargé de mission, au ministère de la Culture, Koba Boubacar Dao, par ailleurs président de la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES). Ce dernier refuserait de lui faire le bilan financier de son roman « La porteuse de Baya »… Lisez !

Monsieur le Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme burkinabè, Aboul Karim Sango. Permettez- moi de vous adresser ce message.

Je suis Loro Mazono de mon vrai nom Kodjo Kama. Je suis Burkinabè. J’ai déjà travaillé au ministère de la Culture, entre 1999-2000. Je vis en France et je suis écrivain. J’ai publié de nombreux romans. J’ai collaboré au journal L’Indépendant lorsque celui-ci paraissait.

J’ai un sérieux contentieux avec votre « Chargé de mission », Koba Boubacar Dao. Quand je rentre dans mon pays pour me ressourcer, je saisis l’occasion pour présenter mes œuvres. En 2017, par mon intermédiaire, les éditions du Panthéon ont fait un dépôt de 30 livres de mon roman, « La porteuse de Baya », auprès de la SAGES, la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs, dont votre « Chargé de mission » est le président. L’éditeur lui a fait une remise de 30% sur chaque livre vendu. J’ai moi-même porté les œuvres, pour que le prix soit accessible au public burkinabè. Et chaque livre est ainsi vendu à 10.000 F CFA au lieu de 13.000F CFA, prix auquel votre salarié a voulu le vendre, le jour de la dédicace, le 3 juillet 2017, au Centre de Presse Norbert Zongo. Et je m’y suis catégoriquement opposé. L’a-t-il vendu à ce prix- là, à mon insu ? Je n’en sais rien.

Je lui ai par ailleurs signifié, après la présentation de « La porteuse de Baya », de me faire un compte rendu financier des ouvrages ou de s’adresser directement à l’éditeur. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.

Ainsi, en décembre 2018, j’ai demandé à une dame qui partait pour le Burkina Faso, de porter une lettre à votre « Chargé de mission » (ce dernier n’occupait pas ce poste à cette période-là) de ma part. Remise par l’entremise d’un ami, monsieur Koba Boubacar Dao m’a répondu par un courriel, en me disant qu’il me fera le point de la vente des livres, après la Semaine nationale de la Culture. Malheureusement, votre « Chargé de mission » n’a pas respecté l’esprit de son message, du moins sa parole.

Le 27 juin 2019, j’ai à nouveau confié un courrier à une autre dame qui se rendait pour des vacances au Burkina. Elle a transmis la correspondance au même ami pour votre « Chargé de mission ». Celle-ci visait à attirer son attention sur la question des livres. Il m’a répondu par un courriel disant qu’il me fera un compte rendu dans un bref délai. Alors, je me suis armé de patience, en espérant que ce dernier donnera une suite, mais il continue de garder un silence coupable et arrogant.

Je me définis comme quelqu’un qui ne lâche rien. Je déteste profondément la malhonnêteté sous toutes ses formes. Je me suis alors résolu à aller au fond des choses, pour découvrir ce qu’il y a de détestable et d’indigne chez votre « Chargé de mission ». Ainsi, le 22 juin 2020, j’ai adressé un troisième message à Gustave Kaboré qui l’a transmis à Dramane Konaté, votre Conseiller technique, pour Koba Boubacar Dao. La correspondance lui est parvenue mais au moment où j’écris ces mots, ce dernier n’a même pas daigné donner un accusé réception de ma correspondance. Dramane Konaté et le Directeur général du livre, Valentin Kambiré, ont maintes fois tenté de rencontrer votre étrange « Chargé de mission », pour discuter avec lui de la question du règlement des livres mais ce dernier s’est honteusement dérobé, disent-ils. Certainement qu’il se reproche quelque chose, et quelle attitude indigne !

Monsieur le Ministre, Koba Boubacar Dao est un enseignant de formation, et par voie de conséquence, un éducateur. Si après trois ans de dépôt de livres auprès de lui, il se refuse à faire un compte rendu financier aux éditions du Panthéon, c’est dire qu’il ne peut en aucun cas être un modèle pour les élèves qu’il a lui-même enseignés ! Or un bon enseignant est censé être exemplaire. De source digne de foi, il semble que votre « Chargé de mission » serait compromis dans d’ « autres affaires » touchant le monde culturel burkinabè.

Au regard de ces faits, Monsieur le Ministre, je vous prie de souffrir que je me pose cette question : « La nomination de Koba Boubacar Dao au poste de Chargé de mission n’a-t-elle pas été une erreur de casting ? Une enquête de moralité a-t-elle été faite avant le choix de celui-ci ? » C’est dire que si un jour votre salarié venait, à découvrir un pot de confiture dans les locaux du Ministère de la Culture, peut-être n’hésitera-t-il pas à y plonger la main. Certainement les gens de son espèce peuplent l’administration burkinabè et c’est très grave, pour le pays des Hommes intègres de Thomas Sankara !

Si je me suis évertué par trois fois, à adresser des messages, à votre « Chargé de mission », pour qu’il fasse un compte rendu financier (l’éditeur considère tous les livres comme vendus) aux éditions du Panthéon, c’est parce que je suis le porteur des œuvres. Aussi, je ne veux pas que ce dernier avec qui j’entretiens de bons rapports préjuge de monsieur Koba Aboubacar Dao et partant du monde littéraire de mon pays, le Burkina Faso. De toute façon, ce dernier, Monsieur Jeoffroy Delépine, a déjà une très mauvaise image de la SAGES et surtout de son président, votre « Chargé de mission ».

Je demande aux fondateurs de cette association de le destituer de son poste de président, à cause de son acte déloyal, le refus de faire un compte rendu de la vente des livres, non sans conséquence. Car il ne jouit d’aucun crédit auprès des écrivains burkinabè. Et en ce qui me concerne, je me passerai désormais de la SAGES, au cas où je voudrais promouvoir un livre, tant que monsieur Koba Aboubacar Dao en sera le président. Le Directeur des éditions du Panthéon est tellement déçu qu’il n’entend plus envoyer des livres au Burkina Faso pour promotion.

Monsieur le Ministre, lors d’une interview à Africa24, vous avez dit ceci : « Je suis un intellectuel lucide », la « culture est l’âme d’un peuple ». A mon avis, votre « Chargé de mission » est en train de ternir l’ « âme du Ministère de la Culture », du fait même de ses turpitudes. Je ne peux pas imaginer qu’une telle personne, à la moralité douteuse, entretienne des rapports de travail avec vous ! Vous qui, selon mes sources, êtes un homme politique honorable et intègre !

Monsieur Abdoul Karim SANGO, indépendamment de votre poste de Ministre, vous avez été avant tout un enseignant de droit ayant enseigné à l’Université. Aussi, vous êtes un intellectuel qui recherche certainement l’impartialité et la droiture en toute chose, donc je vous interpelle sur ce contentieux qui n’honore pas votre Ministère. Je sais que vous êtes attaché aux valeurs de l’éthique, de la transparence, de la bonne gouvernance. D’où cette volonté de vouloir repenser la gestion des « trésors du Faso ». D’autant que vous êtes soucieux d’une bonne utilisation de l’argent des contribuables. Ce geste est à saluer. Je souhaite que celui-ci fasse des émules dans les autres ministères pour tenter de lutter contre le gaspillage des finances de l’État.

Certes, je n’ai pas la prétention de vouloir vous dicter une ligne de conduite, mais en tant qu’écrivain, intellectuel et patriote, je me permets modestement de dire ceci : « Je vous prie de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. »

Monsieur le Ministre, je suis tellement révulsé par le comportement de votre « Chargé de mission », que le jour où je mettrai pied au Burkina, si ce dernier ne règle pas les livres, sachez alors que je filerai directement vers les locaux de votre Ministère. Et certainement que vous assisterez à une altercation entre votre salarié et moi, voire un pugilat, à cause de son inconduite scandaleuse. Comme il bafoue la morale et l’éthique, je ne resterai pas un ange, face à ce personnage mais je souligne que je suis un homme policé et pacifiste, attaché aux valeurs de la probité.

Je vous prie de prendre en compte ce modeste message qui peut rendre service à la démocratie burkinabè et inciter à réfléchir sur la question de la décadence morale.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

- Ci-joint le bon de dépôt des livres qui porte le nom de votre « Chargé de mission ».

Loro Mazono, écrivain burkinabè vivant en France.

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Vos commentaires

  • Le 17 septembre 2020 à 05:14, par Omar Dao En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Je me demande s’il n’y a pas un autre contentieux entre les deux hommes. La démarche de faire une lettre ouverte au MCAT (au lieu d’une lettre privée) est surprenante et c’est également étonnant que le parent ne donne pas de nouvelles au regard de la modicité du montant en cause (220 402 FCFA).

    Je ne vois pas pourquoi il faut faire la morale au ministre. Il faudrait simplement saisir la justice ou peut être le Médiateur du Faso.

  • Le 17 septembre 2020 à 06:54, par Konkona En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    N’est ce pas une affaire personnelle entre individus ? Était t il nécessaire de raconter tout ça pour un simple refus de rendre compte ? Monsieur le destinataire Ministre, bon courage..

  • Le 17 septembre 2020 à 07:33, par lili En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Cet ecrivain peut bien raconter des histoires, creer des trames narratives dignes de Balzac, cependant il devrait retourner a l ecole de la sagesse car la sagesse est ce qui lui manque le plus.
    Cet ecrit vire tres rapidement vers des accusations contre Sango, contre l administration publique Burkinabe et propose des solutions qui sortent un peu de leur objet principal.
    Quand tu envoyais tes livre tu n es pas passe par Sango (il n en savait rien d ailleurs). L administration publique n a ni de pres ni de loin ete dans ce marchede livres. Alors regle tes problemes sans vouloir y meler Sango, qui ne savait rien de ta litterature et qui ne fait que te decouvrir maintenant.

  • Le 17 septembre 2020 à 09:15, par arsène bamogo En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Si cela est avéré, c’est très très grave car l’image de la SAGES en sera écornée. Et sachant qu’un de ses fondateurs est un homme qu’on respecte pour sa stature en tout genre en la personne de M. Dramane Konaté, j’espère que l’affaire ne saurait tarder à être solutionnée. Restons donc à l’écoute....

  • Le 17 septembre 2020 à 09:43, par Le Pacifiste En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Je suis déçu du comportement de cet écrivain loro mazono qui se dit pacifiste mais qui veut utiliser l’argument de la force au lieu de la force de l’argument pour se faire régler 300000 fcfa( 30 livres x10000fcfa).c’est son droit de réclamer son dû mais pour celui qui vit en France n’est pas à 300 000 fcfa près pour salir le nom d’un chargé de mission. au ministre sango de faire attention aux propos de ce type. Le ministre sango avait déclare l’autre jour que si un de ses agents prenait des pots de vin, il serait immédiatement dégagé. Ce sont des propos mal placés pour un ministre.des gens pourraient les utiliser pour régler des comptes à des travailleurs peut être innocents.et loro mazono a saisi la perche

  • Le 17 septembre 2020 à 10:37, par KingBaabu En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    @Le Pacifiste
    Loro Mazono que nous connaissons depuis Norbert Zongo est un homme honnete. Ce n’est pas le montant qui compte, c’est le principe. M. Dao a-t-il oui ou non manque de transparence, la est la question. Et gardez-vous de parler dde ce que vous ne savez pas. Le fait de vivre en France ne fait pas de vous une personne qui ’’n’est pas a 300,000 pres’’.

  • Le 17 septembre 2020 à 10:59, par Basile Sebgo En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Je suis stupéfait qu’une affaire entre deux individus soit ainsi étalé à la face du monde. Je crois comprendre que notre écrivain veut se faire connaître et par là faire connaître son livre et éventuellement le vendre. Chose normale. Il veut créer le buzz.
    Cependant la forme n’y est pas. Jeter le discrédit sur une personne, la vilipender, appeler son ministre à le démettre de ses fonctions n’est pas élégant d’un homme de lettres.
    Faites le buzz, mais autrement !

  • Le 17 septembre 2020 à 12:20, par L’animiste En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Quand on est en démocratie, il semble que tout est permis mais le minimum c’est de respecter l’intelligence des autres. Cet écrivain avait -il des bases contractuelles de collaboration avec le Ministère ? A-t-il des droits particuliers parce qu’il est écrivain ou écrivain vivant en France ? Est-ce le Ministre qui a mis en commission chargée de la vente de ses livres ? De mon point de vue, cet écrivain doit seulement avoir quelques difficultés et si c’est le cas, il peut demander de l’aide aux bonnes volontés ou même à l’Etat pour regagner son pays au lieu de distraire les gens dans un pays où l’on peine à éradiquer la peste des terroristes !

  • Le 18 septembre 2020 à 00:57, par L’impartial En réponse à : Un écrivain au ministre Aboul Karim Sango : « J’ai un sérieux contentieux avec votre ‘’Chargé de mission’’, Koba Boubacar Dao »

    Je suis étonné que maintes lecteurs s’indignent de la démarche de ce écrivain burkinabè. Je trouve que sa lettre adressée au ministre n’est nullement de trop, car n’ignorant pas tous les autres voix et moyens de recours, il faut comprendre que c’est une attitude à combattre et de façon farouche dans toutes les sphères de notre société, surtout au ministère de la culture, car la malhonnêteté n’est pas une valeur pour notre culture, bien au contraire, elle en constitue un danger. Porter de tels témoignages sur la scène publique a le mérite d’inquiéter et freiner d’autres bourreaux qui suivent le même mauvais chemin ; car les gens ont souvent plus peur du déshonneur public que d’un procès. Les mêmes personnes qui soutiennent qu’une lettre privée aurait été plus adaptée se délectent en lisant les articles sur les accusations d’agression sexuelles du président Trump. Chaque citoyen de ce pays doit contribuer inlassablement à l’éducation et à l’assainissement des mœurs. La lutte contre le terrorisme ne devrait pas nous amener à ignorer la déliquescence des mœurs ; bien au contraire à nous y pencher davantage car c’est aussi ce fléau a contribué à nous mener dans ce problème de terrorisme et cela est bien reconnu.

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