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Burkina : Les assises nationales, c’est comme la mort ou chéchéé...

Publié le jeudi 23 mai 2024 à 22h45min

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Burkina : Les assises nationales, c’est comme la mort ou chéchéé...

Les citoyens burkinabè Moumini Niaoné et Bernard Zongo estiment dans cette tribune que pour être cohérent avec lui-même, le MPSR2 devrait se passer des assises nationales, une gymnastique de légalité démocratique pour poursuivre son œuvre si tant qu’elle est salvatrice pour le pays. Puisque le rapport de forces est en leur faveur, pourquoi donc se donner la peine d’organiser des assises nationales ?, s’interrogent-ils, en appelant le régime à rester de bout en bout logique et cohérent avec la politique de « déni des règles de l’Etat de droit », et « économiser les maigres ressources » qui devront servir à organiser ces assises nationales.

La légende raconte que dans une terre lointaine, existait un peuple qui vivait en harmonie avec le respect scrupuleux de ses règles et traditions. Une des règles sacrées était de ne jamais profaner le territoire sacré réservé uniquement aux grands mages dépositaires du meilleur des savoirs et cultes endogènes. Toute personne qui profanait le territoire sacré, était sévèrement puni. Comme punition, elle avait la possibilité de choisir entre la mort ou Chéchéé.

Un jour, des visiteurs étrangers, sans le savoir, profanèrent le territoire sacré et furent donc capturés pour être jugés et châtiés conformément à la tradition. On leur demanda alors quelle punition ils souhaitent ? La mort ou Chéchéé ? Ils prirent le soin de demander ce que c’est que Chéchéé avant de faire leur choix. On leur expliqua que Chéchéé est une forme atroce de punition. Les contrevenants sont engagés dans une forme de pratique sexuelle dégradante avec tous les mâles de la tribu... (jusqu’à ce que mort s’en suive). Alors, les deux étrangers répondirent qu’ils choisissaient la mort. Le chef du territoire dit : « d’accord pour la mort, mais avant, Chéchéé ». En fait, on leur donna l’impression qu’ils avaient le choix, alors que, peu importe le choix, c’est Chéchéé d’abord et avant tout !

Cette histoire illustre parfaitement la scène politique du Burkina Faso de nos jours avec l’organisation des assises nationales. Quelle que soit la qualité des participants, quelle que soit la beauté des débats, la finalité sera de produire les conclusions attendues par le prince du moment. C’est sans enjeu !

Après le coup d’état du MPSR 2, et après la tenue des assises nationale des 14 et 15 octobre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré a prêté serment devant le Conseil Constitutionnel. Le 21 octobre, il jurait ainsi devant les juges de cette institution du Faso :

« Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la Charte de la transition et les lois. De tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso ».

Dans un contexte de rupture de l’ordre constitutionnel, les Burkinabè dans leur large majorité, ont pu penser que la tenue de ces assises visait à offrir au pouvoir du MPSR2, une odeur de légalité, un goût démocratique, ainsi qu’une sensation de légitimité.

A l’épreuve des faits et 21 mois plus tard, force est de constater que la nature du régime du Capitaine Traoré malgré le volontarisme sur le plan de l’organisation de l’armée, est loin de faire l’unanimité ne serait-ce que si on considère les entraves à la liberté, les enlèvements de citoyens, la non-exécution des décisions de justice, ou la mise à mal de la cohésion sociale. Toutes les voix discordantes sont contraintes au silence au nom de la lutte contre le terrorisme. C’est dans un tel climat de pensée unique que l’Assemblée Législative de Transition compte organiser les 25 et 26 mai 2024, une autre messe d’assises nationales pour ajouter un « lenga » au régime du MPSR2.

La question fondamentale concernant les assisses est la suivante : comment un régime qui ne croit pas en la démocratie peut-il vouloir faire usage d’instruments démocratiques pour légitimer son pouvoir ? Les partisans et courtisans du MPSR2 affirment urbi et orbi que le Burkina Faso sous le Capitaine Ibrahim Traoré, n’a pas besoin de la démocratie, ni des droits de l’homme qui, disent-ils, sont des formes de contrat social impérialistes… Ainsi, organisent-ils des meetings (probablement financés à coups de millions), pour réclamer cinq ans, 10 ans, ou une présidence à vie pour le Capitaine Traoré. Cela rappelle étrangement les derniers moments de l’ère Compaoré avec l’organisation des meetings recto-verso par le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), pour sauter le verrou de l’article 37 et permettre ainsi à Blaise Compaoré de régner à vie.

Les assises supposent un débat contradictoire, des différences d’opinion, puis un consensus sur des divergences librement exprimées, etc. Comment un régime qui a passé son temps à entraver la liberté d’expression et d’opinion des Burkinabè, à museler les voix dissidentes, peut-il convoquer des assises nationales pour que les forces vives de la nation puisse discuter librement de la suite à donner à la transition ? Pour être cohérent avec lui-même, le MPSR2 devrait se passer de cette gymnastique de légalité démocratique pour poursuivre son œuvre si tant qu’elle est salvatrice pour le pays. Après tout, ils semblent avoir le rapport de forces en leur faveur. Pourquoi donc se donner la peine d’organiser des assises nationales ?

A moins de vouloir donner l’illusion aux soi-disant forces vives de la nation, qu’ils ont pris part à un processus participatif et consensuel pour statuer sur la suite à donner à la transition. En réalité, comme dans la légende, ces forces vives auront le choix entre la mort ou Chéchéé.

Une autre question est de savoir quel crédit accorder au régime pour respecter les conclusions des assises sachant qu’il a unilatéralement choisi d’ignorer quatre des six missions de la charte de la Transition du 14 octobre 2022 ? Y a-t-il encore un intérêt, dans un contexte de rareté des ressources financières, d’organiser des assises pour produire une autre charte qui n’aurait aucune valeur contraignante pour le régime ? Le MPSR2 au bout de 21 mois a pu faire la démonstration aux Burkinabè qu’il peut se passer de son serment de « préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la Charte de la transition et les lois ». Dans ces conditions, pourquoi faudrait-il s’attendre à ce que le régime change soudainement pour s’encombrer des décisions et recommandations des assises surtout si celles-ci ne vont pas dans son sens ?

Il convient de souligner par ailleurs, que le pays est plus que jamais divisé, encouragé en cela par un discours non-rassembleur tenu au sommet de l’Etat. Pourtant, dans un contexte de crise sans précédent dans notre histoire politique, le discours des autorités étatiques devrait servir à rassembler les Burkinabè, à les inciter à œuvrer inlassablement en faveur de la cohésion sociale qui est un des facteurs déterminant pour le retour à la paix.

Malheureusement, Le Capitaine Traoré et son Premier Ministre ont, par leurs invectives, semé les germes de la division des Burkinabè en les catégorisant en apatrides et patriotes, valets locaux ou ennemis du peuple et Wahiyan, etc. Un ministre d’Etat a même expliqué que les Burkinabè qui sont en désaccord avec l’approche du gouvernement peuvent quitter le pays... Pourquoi donc dans ces conditions, faire appel aux bons et mauvais Burkinabè pour prendre part à des assises dites nationales ?

Les autoproclamés patriotes, sont déjà acquis à la cause et sollicitent le pouvoir à vie pour le Capitaine Traoré. Pour eux, c’est Dieu qui a envoyé le Capitaine Ibrahim Traoré, qui est le seul à pouvoir sauver le Burkina Faso. Les Burkinabè sont donc mis en demeure par les soi-disant patriotes, de choisir une forme de vie en mode pilotage automatique où seul le Capitaine a le droit de réfléchir pour eux, de décider pour eux.

C’est un crime de lèse-majesté que de demander des comptes sur la gestion du pays à moins d’être un apatride ! Nous sommes en guerre, disent les patriotes, et la seule attitude responsable, c’est d’encourager le Président de la transition. Il faut donc s’abstenir de toute critique, et applaudir les efforts des autorités qui luttent pour la souveraineté et la libération de notre peuple des mains de l’impérialisme… Il faut combattre la domination de l’Occident sur nos peuples à condition que cet Occident s’appelle la France.

Il faut donc se débarrasser de tout ce qui s’apparente à la France y compris comme le souhaite un des chefs des Wahiyans, les couleurs des gyrophares des ambulances… peu importe si le drapeau russe a les mêmes couleurs… Dans un tel climat de pensée unique et d’intimidation, qu’iront-ils faire aux assises les autres Burkinabè jugés indignes de leur nationalité ? Vont-ils vraiment s’exposer à des expéditions punitives en donnant leur véritable point de vue ? la réponse est évidente. Il y a donc lieu pour le régime, de rester de bout en bout logique et cohérent avec la politique de déni des règles de l’Etat de droit, et économiser les maigres ressources qui devront servir à organiser ces assises nationales.

Par un concours de circonstance, les auteurs de cet écrit ont la malchance de ne pas être présentement au pays, et d’avoir étudié dans des pays occidentaux (France, Canada, USA). Que n’entendront nous pas sur leurs comptes après la publication de cet article ? La profondeur de la crise que notre pays traverse a atteint des niveaux insoupçonnés. La haine de l’autre est devenue une sorte de fonds de commerce, des faux profils et trolls sont créés sur les réseaux sociaux pour servir d’épouvantail, contre quiconque ose porter un regard critique sur la gestion de notre pays. Pourtant, faut-il encore le rappeler, le Burkina Faso nous appartient tous et nul n’a le monopole du patriotisme.

Il est donc impératif que les sachants et les intellectuels puissent s’exprimer pour déconstruire méthodiquement le narratif du prince du moment et de ses courtisans tant que cela sera contraire aux intérêts du peuple. Le bruit de la minorité qui s’arroge le droit de vouloir monopoliser le débat public ne devrait, en aucun cas, nous départir d’affirmer nos positions et nos convictions. Il est grand temps de prendre position, et cela, en fonction de ce en quoi nous croyons au plus profond de nous-mêmes, de nos idéaux, de nos valeurs.

C’est pourquoi, sans prétendre sous aucun prétexte que ceux qui ne partagent pas nos arguments, ou que ceux qui soutiennent le régime sont moins Burkinabè que nous, sans nier le droit à ceux qui sont appelés péjorativement Wahiyan de s’exprimer, nous voulons inviter tous les Burkinabè à la pluralité des opinions et les autorités à se faire garant de ce droit de penser et de s’exprimer en citoyens libres, comme le garantit notre Constitution.

Nous devons avoir le droit de dire au Capitaine et à son équipe, de réviser leur trajectoire, de changer leur fusil d’épaule. C’est seulement à ce moment-là, que la tenue d’assises nationales aura tout son sens. Pour l’heure, la meilleure chose à faire, c’est de décrisper le contexte politique national délétère caractérisé par des entraves à la liberté, les enlèvements extra judiciaires, la répression des voix dissidentes, le refus d’exécution des décisions de justice. Le régime, pour prouver sa bonne foi, devrait libérer sans condition, tous les citoyens victimes d’enlèvements arbitraires, suspendre les applications sélectives de la loi de mobilisation générale, et mettre un terme à la suspension des activités politiques. Cela est un préalable à la tenue des assisses nationales qui, pourraient être repoussées de trois mois, pour l’organisation d’une véritable conférence nationale souveraine.

En définitive, et pour reprendre les mots d’un internaute, nous croyons que « notre pays irait mieux le jour où nous allons nous réunir tous sans exclusion aucune et avec sincérité pour définir une voie à suivre dans le respect des opinions de chacun et dans un esprit d’inclusion totale.

A défaut, tant que des Burkinabè continueront à utiliser l’appareil de l’Etat pour se venger ou brimer d’autres Burkinabè, tant que certains citoyens considèreront qu’ils ont plus de légitimité à penser à la place des autres, nous courrons le risque de demeurer dans la violence cyclique et dans 100 ans nos enfants seront toujours là, à sauter et à aduler un nouveau messie comme nous aujourd’hui ». Changeons donc de trajectoire car la haine de l’autre ainsi que la culture du messie, sont des mauvaises options très coûteuses et sans issue. C’est la mort ou Chéchéé.

Dr. Moumini Niaoné
Email : moumini.niaone@gmail.com

Bernard Zongo
Email : barkbigazongo@gmail.com

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Messages

  • Hum, même idriss deby a fait election et seuls ceux qui sont intelligents peuvent comprendre. Ici on a.peur que l imperalisme cesse de nous donner son argent donc il faut toujours faire sembler de satisfaire les imperialistes que l on insulte à longueur de journée

  • Je me demande à quel moment les Burkinabè ont vécu dans "l’État de droit" ? Sous Maurice Yameogo ? Sous Sangoule LAMIZANA ? Sous Saye Zerbo ?.Sous Jean-Baptiste Ouedraogo ? Sous Thomas SANKARA ou le champion Blaise COMPAORE ? Tant qu’on ne dira pas la vérité dans ce pays, aucune Conférence nationale et aucune election ne viendra instaurer l’État de droit ! Seule la vérité et l’acceptation de la vérité avec ses victimes potentielles peuvent nous sauver ! On a beau contourner, on retrouvera le même chemin qui est la " vérité, la justice et la réconciliation ! D’autres peuples en ont fait l’expérience et on peut améliorer les résultats en s’inspirant de ce qu’ils ont su développer et réussir avec humilité !

  • Bel article que certains ne pourront jamais comprendre parce qu’ils n’ont rien d’autres que les intérêts claniques et la haine dans la tête.

    Passakziri

  • Un écrit digne d’intérêt. Merci à vous d’avoir pris le temps de bien synthétiser ce que plusieurs burkinabè pensent. Je n’ai jamais vu le pays tombé très bas comme actuellement. Si le MPSR est logique, c’est un gouvernement de coup d’état (Faute grave), et un gouvernement de coup d’état n’a pas besoin légitimité. La légitimité étant le coup de force, il faut avoir le courage de continuer avec. Pas besoin d’assise nationale.

  • Bernard toujours droit dans ses convictions. Je trouve plutôt idiots que gens corpus et achetés soit disant citoyens de venir juste pour dire de prolonger la transition parce qu’un parvenus vient de trouver que le temps est si bref dans sa peau. Prolonger ou pas ce régime va nous rendre compte, car la foule de pantalons courts c’est pas le peuple. Les conseillers moribonds savent pourquoi ils ne parlent plus, parce qu’ils espèrent que le monde finissent avec eux.

  • Bien dit, c’est vraiment la mort ou Chéchée. Economisons nos maigres ressources.

  • Vous avez la chance de ne pas être au pays. Sinon, n’gaw le Capitaine allait vous envoyer au front manu militari. Mais franchement ce que vous dites est tellement vrai que ça fera mal aux supporteurs aveugles de IB.
    Je me souvient que pour les premières assises il y a un jeune d’une ville du nord qui a dit que celui qui ose lever le petit doit (en dehors de IB) pour dire qu’il va diriger la transition aura affaire à lui et sa horde. Ils vont descendre sur Ouagadougou et tout saccager !
    J’invite les Burkinabè à chercher à connaitre l’histoire de Idriss Deby, Yoweri Museveni et Robert Mugabe !

  • Bien dit, c’est vraiment la mort ou Chéchée. Economisons nos maigres ressources.

  • Merci chers compatriotes pour cette belle tribune plein de sens.
    Trop fier de mes frères et sœurs burkinabè
    On a toujours des hommes et femmes de valeur et ils commencent à s’exprimer.
    C’est magnifique !
    Ce jeune apprenti tyran devrait écouter !

  • Bonjour
    Propos pertinents, réfléchis et sans haine !!
    Si certains burkinabè pouvaient être réceptifs à ça, le pays irait mieux.
    Mais ouvrons les yeux : tous ceux qui applaudissent les putchistes viendront un jour dire qu’ils ne connaissent pas la nature réelle du pouvoir.
    Rappel historique : octobre 2014, après la fuite du capitaine, tous les courtisans ont vite rejoint le pouvoir !!
    Comme quoi c’est la rationalité du tube digestif chez de nombreux Burkinabè !!

  • J’ai pris du plaisir à lire l’écrit tellement l’argumentaire est bien agencé. Le ton est dosé mais poignant. Bravo ! Personne ne souhaite vivre dans un Etat de non-droit et je reste convaincu que même les wayiyans (bien que certains soient animés de bonnes volonté) n’auront que leurs yeux pour pleurer dans un futur proche au regard de la direction que prend ce régime. Le peu de gens toujours lucides dans ce pays doivent continuer de toujours donner de la voix avec courage et conviction.

  • A propos des partis politiques aujourd’hui... Eux tous n’ont pas appris qu’ils sont desuets. Sont-ils les dieux de la politique, eux ?

    Apres Sankara, nous avons encore eu lcette faveur de Dieu d’avoir IB. Nos illustres partenaires que sont nos pays voisins n’ont pas eu cette faveur de Dieu a etre enfin une Nation.

    Qu’allez-vous encore dire si apres IB, le BF revit un autre "apres-Sankara" ? A bon entendeur, salut !

    Seul le BF compte et restera ; ici, nous sommes tous passagers et ce n’est pas pour cela qu’il faut forcement chier sur les gens.

  • Les gars, laissez tomber. Les Russes qui sont en train de transporter chez nous leur guigne, les disparitions et assassinats et les massacres de civils qui s’accentuent de plus en plus (comme ce qui se passait avec les Interahamwe et impuzamugambi au Rwanda au début des années 90), c’est ce qui m’inquiète le plus. Sinon les holocaustes de dromadaires, le pillage à ciel ouvert des richesses du pays, l’amateurisme primaire dans la gestion de l’économie, le populisme débridé, etc, ces choses-là sont devenues le moindre mal actuellement.

  • vous parlez de quelle constitution ? celle rédigée par la France pour le BURKINA après le fameux sommet de Baule ? En voyant vos commentaires, franchement, je ne peux que citer le Pr Joseph Ky Zerbo en faisant référence au titre d’un de ces ouvrages : ’’ A QUAND L’AFRIQUE ’’ ?.............

  • Excellente contribution de nos deux camarades Zongo et Niaoné à cette réflexion nécessaire sur les tenants et aboutissants de ces assises qui semblent n’être qu’un prétexte pour légitimer des choix décidés d’avance.
    Le régime de la Transition ne saurait faire abstraction des voix critiques qui, loin d’être des apatrides ennemis du peuple burkinabè, sont des cris de cœur qui alertent sur la pente dangereuse sur laquelle la situation nationale est en train de glisser sérieusement... fatalement !
    Le pays a besoin de tous ces filles et filles dignes, libres, compétents et véritablement patriotes pour gagner la guerre multiforme et ruineuse qu’il mène en ce moment...
    Croire et faire le contraire, est tout simplement suicidaire et le Burkina ne peut ni ne doit se le permettre.
    Espérons qu’au sommet de l’Etat et parmi les conseillers qui entourent le MPSR2, il y ait des voix intelligentes qui écoutent et entendent ce message critique, parmi tant d’autres, et en fassent bon usage

  • Dans la forme, il n’y a aucun mal à opiner sur l’opportunité d’organiser les Assises nationales. Cependant, je pense que les auteurs ont gravement pêché par le manque criard de consistance et surtout d’objectivité. A priori, personnellement, je suis contre les enlèvements, le non-respect des décisions de justice, la violence, ...mais dans le même temps, je comprends certaines décisions d’entraves à la liberté d’expression.

    A moins d’être malhonnête intellectuellement, en temps de guerre, on ne pourrait jamais prétendre au même niveau de liberté d’expression qu’en temps de paix. L’histoire nous édifie suffisamment sur ces questions. Pourquoi, les auteurs n’ont pas pris le temps de creuser les différentes questions qui sont hautement sensibles au regard au lieu de tomber à bras raccourcis sur les soutiens du Président ? Pourquoi, les auteurs n’ont pas pipé mot sur le bilan du MPSR2 sur la lutte contre le terrorisme alors que c’est officiellement la raison de la prise de pouvoir des militaires ?
    Comment peut-on juger un pouvoir militaire, en temps de guerre, sur le respect des droits de l’homme ?

    Bref, il me semble qu’il est sage de ne parler publiquement de ce que nous connaissons, surtout lorsqu’on veut traiter les "Wahyans" d’ignorants. Un médecin ne me semble pas être un spécialiste en science politique ni en droits de l’homme. Cet écrit pue la partialité et ne saurait apparaitre comme une opinion sérieuse.

  • Merci aux deux compatriotes qui ont pris le courage de dire ce qu’ils pensent de ces soient-disant assises qui ne feront qu’entériner ce qui est déjà connu d’avance.
    Je suis de ce qui ont toujours dit que le MPRS 2 n’a jamais eu de ligne directrice dans la conduite de cette transition dans ce contexte d’insécuirité dû au terrorisme. On n’est ni dans un état d’exeption, ni dans une démocratie. Le pays se retrouve dans une sorte de zone de non droit où des individus se reclamant des soutiens inconditionels et inconditionnés de IB foulent allègrement aux pieds les règles élémentaires de droit au nom d’un patriotisme débridé. Pourtant, cette transition aurait pu et aurait du être une belle opportunité pour le BF de définir une nouvelle voie de son développement socio-éconçomique politique et culturel dans l’unité, l’inclusion et le respect de nos différences et diversités.

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