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Covid-19 : Plus de 685,4 milliards de perte pour les entreprises, selon une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina

Publié le jeudi 4 juin 2020 à 16h40min

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Covid-19 : Plus de 685,4 milliards de perte pour les entreprises, selon une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina

Le Covid-19 a eu des implications économiques très profondes au Burkina Faso, comme partout ailleurs. Baisse de la production nationale, déficit budgétaire pour l’Etat et les particuliers, montée de l’inflation et du chômage… la liste est longue. Pour mieux évaluer l’impact de cette crise sur les segments de l’économie, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a mené une enquête auprès de 1 400 entreprises formelles et informelles des treize régions du pays. Il ressort de cette enquête, une perte globale de chiffre d’affaires d’environ 685,4 milliards de F CFA, au 30 avril 2020.

La présente note s’inscrit dans un cadre de suivi et d’évaluation de l’impact de la crise sur l’activité économique au Burkina Faso, a écrit la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) dans son rapport d’enquête.

La croissante économique peut passer de 5,7% en 2019 à -1,6% en 2020, estimait le Fonds monétaire international en avril 2020. Morosité de l’activité économique, allègements fiscaux, augmentation des dépenses de santé ; c’est au total un déficit budgétaire d’environ 3% du PIB qui est projeté pour le Burkina Faso.

Le climat des affaires a subi un coup, tombant à un niveau plus bas que son niveau en novembre 2019. Toutefois, le Burkina Faso obtient le 2e rang dans l’espace UEMOA après le Togo, au 1er trimestre 2020. La baisse des productions sectorielles (financières, textiles, agricoles et minières) pourrait atteindre 13% en 2020. Le volume des importations a connu une baisse de 29%, et les exportations un accroissement de 22% en janvier et février 2020.

Le chiffre d’affaires moyen des entreprises, qui était de 606 831 F CFA a chuté à 79 359 F CFA, du fait des mesures restrictives instaurées par le gouvernement, soit une réduction moyenne de 88,95%. Le secteur de l’artisanat a perdu plus de 20,5 milliards de F CFA, le commerce environ 237,5 milliards de F CFA, l’industrie 126,8 milliards de F CFA et les services 300,6 milliards de F CFA. Le total de ces pertes, au 30 avril 2020, se chiffre à près de 685,4 milliards de F CFA, selon le rapport de l’enquête.

Le taux d’inflation est en hausse continue, passant de - 0,9% en janvier 2020 pour atteindre -0,3% en mars 2020. 78% des entreprises font face à des méventes, 57% ont suspendu les investissements et 52% font face à des difficultés de trésorerie. D’autres, soit 41% des entreprises, sont confrontées à des difficultés d’approvisionnement et 8% à des pertes liées aux péremptions de marchandises. C’est dire combien les mesures de relance économique sont très attendues, même au-delà de l’aspect financier. Sur la question de la résilience, environ 4% des chefs d’entreprise pratiquent le télétravail et 4% des entreprises ont recours au e-commerce. De nouveaux produits ont aussi été développés.

Le secteur de l’emploi n’est pas épargné par les séquelles qui frappent les grandeurs macroéconomiques du pays. Difficultés de gestion du personnel, réduction des heures de travail, difficultés de paiement des salariés, mise au chômage partiel, la liste des conséquences sur l’emploi est longue. En revanche, les licenciements sont très peu observés, avec des proportions n’excédant pas 5% des entreprises.

Face à la misère, il y a l’Etat pour venir en aide à ces entreprises qui ploient sous le poids de la crise sanitaire devenue économique. Fonds de relance économique, prise en charge de facture d’électricité et d’eau, prise en charge de loyer, suspension de recouvrement et redressements fiscaux, annulation de pénalités et amendes exigibles, appui au secteur informel, etc. C’est un Etat qui essaie d’amoindrir, sinon de prendre sur lui, les pertes que subissent les entreprises.

Selon le rapport de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), c’est cet appui qui a donné une lueur d’espoir à l’économie nationale. Cependant, des efforts peuvent encore être consentis, au regard du poids financier qui pèse sur les entreprises nationales. Les entreprises enquêtées ont toujours des recommandations auprès de l’autorité, selon le rapport de la CCI-BF : réouverture des frontières interurbaines et nationales, mise en œuvre effective des fonds de soutien au secteur privé, respect des promesses dans les meilleurs délais, octroi de prêts financiers sans intérêt plafonnés à des montants fixes pour financer les besoins de fonds de roulement pendant la durée de la crise, suppression des impôts de la période, etc.

Synthèse de Etienne Lankoandé
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