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Burkina : Le Covid-19 a eu un impact limité sur les services de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, selon une étude de l’ISSP

Publié le jeudi 13 avril 2023 à 20h30min

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Burkina : Le Covid-19 a eu un impact limité sur les services de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, selon une étude de l’ISSP

Ce jeudi 13 avril 2023 a eu lieu à Ouagadougou, un atelier de dissémination de l’étude « Comprendre l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur les services de santé reproductive, maternelle, du nouveau-né, des enfants et la nutrition en Afrique subsaharienne : cas du Burkina Faso ». C’est une étude menée par une équipe de chercheurs de l’ISSP (Institut des sciences de la population) avec le soutien technique de l’université Johns Hopkins et sur financement de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Dès l’apparition du premier cas de Covid-19 au Burkina Faso en mars 2020, des mesures ont été prises par le gouvernement pour rompre la chaîne de transmission de la maladie. Ces actions peuvent entraîner des changements et des modifications à la demande des services de santé en raison de la peur de l’infection. L’étude menée par les chercheurs de l’ISSP avait donc pour objectif, de quantifier l’impact du Covid-19 au niveau de la population sur les services de santé reproductive, maternelle, du nouveau-né, des enfants et la nutrition (SRMNI&N) ; mais aussi de comprendre la réponse Covid-19 du gouvernement burkinabè et son impact sur les prestations des services SRMNI&N.

Selon Dr Moussa Bougma maître de conférences en démographie à l’ISSP, dès la survenue du Covid-19, certains modèles alarmistes avaient déjà prédit la catastrophe au Burkina. « Des gens ont dit que la mortalité allait augmenter, les maladies allaient aussi augmenter. On craignait de perdre les acquis des indicateurs de couverture enregistrés depuis des années. C’est ce qui a conduit à la réalisation de cette étude », explique Dr Bougma.

Dr Moussa Bougma, maître de conférences en démographie à l’ISSP assure que le Covid-19 a eu un impact limité sur les services de santé maternelle, néonatale et infantile

Fort heureusement, selon les résultats de l’étude menée dans les provinces du Kadiogo et du Boulkiemdé, il ressort qu’il y a eu plus de peur que de mal. « Au niveau des indicateurs de couverture, que ce soit la santé des enfants, des femmes, on peut dire que l’impact a été très limité. Les indicateurs n’ont pratiquement pas bougé, c’est resté stable. Peut-être qu’on pouvait les améliorer mais ça n’a pas été dégradé. Nous mettons cela à l’actif du gouvernement et du ministère de la Santé qui ont su très tôt activer les mécanismes d’urgence pour essayer de limiter la propagation de la maladie et limiter la chaîne de transmission de la maladie », confie Dr Moussa Bougma.

Si l’impact du Covid-19 sur les services de santé reproductive, maternelle et infantile a été limité, il ressort qu’en ce qui concerne la nutrition, il en est tout autre. Selon l’étude, il y a eu une certaine perturbation des activités socio-économiques de la population avec un impact sur la nutrition. A en croire Dr Bougma, les personnes enquêtées ont affirmé manquer de revenus. Leurs activités ayant été perturbées, plusieurs n’arrivaient pas à accéder à la nourriture. « C’est quand même un problème lié aux mesures qui ont été prises. Ce qu’on peut tirer comme leçon, peut-être que les mesures ont été prises dans l’objectif premier de limiter la maladie, mais on n’a pas pensé à toutes ces répercussions qu’elles pouvaient avoir sur le plan social », déplore le chercheur.

Les participants à l’atelier de dissémination des résultats de l’étude

Il soutient donc qu’avec cette étude, l’idée, c’est de voir pour les prochaines fois, comment intégrer au mieux les besoins des couches les plus vulnérables, afin que les épidémies n’aient pas un impact au niveau social, qui soit aussi grave que la maladie elle-même. « Si vous faites une semaine sans manger, vous êtes autant victime que quelqu’un qui est malade », a-t-il conclu.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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