LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Covid-19 : Les nouvelles des Burkinabè de l’extérieur avec le ministre Paul Robert Tiendrébéogo

Publié le mercredi 1er avril 2020 à 21h55min

PARTAGER :                          
Covid-19 : Les nouvelles des Burkinabè de l’extérieur avec le ministre Paul Robert Tiendrébéogo

C’est avec attention que le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo, suit l’évolution de la pandémie de Covid-19 qui secoue le monde et, ce, en lien surtout avec ses millions de compatriotes vivant dans les autres pays. Par un entretien qu’il a bien voulu nous accorder dans l’après-midi de lundi, 30 mars 2020 à son cabinet, le premier responsable en charge de la diaspora, Paul Robert Tiendrébéogo, présente la situation au sein de cette communauté de Burkinabè.

Lefaso.net : Comment vivez-vous aujourd’hui la crise du coronavirus que traverse le Burkina (et le monde de façon générale) ?

Paul Robert Tiendrébéogo : Je voudrais d’abord vous remercier pour l’intérêt que vous portez à l’action du gouvernement dans le cadre de cette pandémie de Covid-19, notamment l’attention que vous portez à ce que nous faisons en direction de nos compatriotes qui vivent à l’extérieur. Nous savons que ce n’est jamais facile d’être loin de sa patrie, surtout dans les situations telles que celle que nous vivons. Je dois dire que nous sommes en communion avec eux.

Le gouvernement, depuis que la pandémie a commencé, suit de près également la situation de ces compatriotes, en particulier ceux installés dans les pays spécialement affectés. C’est ainsi que, dès le mois de février, nous avons, en collaboration avec notre ambassade à Pékin, envoyé un message à nos 22 étudiants confinés dans la ville de Wuhan et suivi de très près leur situation (les premiers cas de Covid-19 ont été découverts à Wuhan, ndlr).

Pour ce qui concerne les autres pays, nous sommes restés en contact avec nos compatriotes à travers plusieurs de nos représentations diplomatiques et postes consulaires. Ainsi, par exemple en l’Italie, il nous a été signalé le cas de cinq d’entre eux qui auraient été infectés mais seraient rétablis. Pour ce qui est de l’Espagne, notre consul honoraire nous a indiqué que jusqu’à présent, il n’y a pas, à sa connaissance, de Burkinabè infectés. Il en est ainsi, comme je l’ai déjà indiqué, de l’ensemble de nos représentations.


Cliquez ici pour lire aussi ‘’Au-delà de tout, les Burkinabè de l’étranger ont réussi à dépasser les clivages politiques’’, (ministre Paul Robert Tiendrébeogo)


Les nouvelles sont donc bonnes de ce côté, peut-on dire !

Je répète que jusqu’à présent, comme nous l’avons souhaité, en termes de retour d’information, nous n’avons enregistré aucun cas en dehors de ceux sus évoqués en Italie. Qu’à cela ne tienne, nous avons régulièrement exprimé notre soutien et notre solidarité à nos compatriotes à travers des messages aux ambassadeurs et aux consuls généraux pour les informer du report de l’assemblée générale du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE) qui était prévue les 6 et 7 avril, et nous les avons invités à adresser un message de notre part à tous nos compatriotes ; au président de la Fédération des associations des Burkinabè d’Italie (FABI) qui l’a répercuté à l’ensemble des présidents d’association.

Nous avons également adressé, dans la même veine, un message spécifique aux délégués au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger tout en leur demandant de nous faire remonter les informations en temps réel dans le cadre de cette pandémie. Le dernier message en date a été adressé à l’ensemble des Burkinabè de l’étranger pour leur exprimer le soutien et la solidarité du président du Faso, du gouvernement et du peuple burkinabè.

Par ailleurs, nous les avons appelés au respect des mesures que les autorités de leur pays d’accueil ont édictées ou viendraient à édicter. Je dois dire que nous avons des retours encourageants et par votre canal, je remercie l’ensemble de nos compatriotes vivant à l’extérieur parce que, on ne le souligne pas assez, depuis que la crise a commencé, nombre d’entre eux ont tenu à contribuer aux efforts du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du plan de riposte. C’est l’occasion pour nous de les féliciter et d’inviter tous ceux qui voudraient leur emboîter le pas à le faire.

La réorganisation des Burkinabè de l’extérieur a été, dès votre arrivée à la tête du département, l’une de vos priorités. Le dispositif actuel vous permet-il réellement d’avoir le point au jour le jour ?

Effectivement, nous avons souhaité que nos ambassades et nos consulats, ainsi que les délégués au CSBE (Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger) puissent nous faire remonter les informations, et je puis dire que jusqu’à présent, le dispositif fonctionne.

Dans ce contexte de pandémie, des doléances vous sont-elles adressées par des Burkinabè de l’extérieur (demandes de rapatriement ou de soutien quelconques…) ?

Nous n’avons pas de doléances ou de requêtes de ce type dans le cadre de cette pandémie. Il y a eu, au départ, le cas des 22 étudiants en Chine qui souhaitaient rentrer. Mais à l’issue des concertations, tout le monde a compris que le mieux pour eux était de rester sur place.

Peut-on dire qu’au niveau de la Chine, la situation est rentrée dans l’ordre avec notamment les étudiants ?

La situation est gérée à ce niveau. Je peux dire que l’ambassadeur du Burkina en Chine est l’un de ceux avec lesquels nous sommes le plus en contact. Nous suivons au jour le jour la situation, et Dieu merci, les choses sont en train de rentrer l’ordre.

Le ministre porte-parole du gouvernement a parlé de réflexions en cours, dans le but d’aider les différents acteurs à supporter, un tant soit peu, les effets de cette pandémie. Y-a-t-il quelque chose de prévu dans ce cadre pour cette frange de Burkinabè ?

C’est une pandémie qui est mondiale, ce n’est pas qu’il y a des Burkinabè qui sont isolés quelque part dans un pays, qui sont malades. Non ! Ils sont dans leur milieu de vie et je pense qu’ils seront traités comme tous ceux qui sont autour d’eux, dans leur environnement. Il y a aussi un travail qui est fait au niveau de la coopération bilatérale, de la diplomatie, et c’est ainsi que vous voyez qu’il y a des pays amis qui nous viennent en aide.

Vous aviez engagé un certain nombre d’actions en ce qui concerne l’intégration africaine. Ctte situation ne vient-elle pas plomber votre élan ?

C’est vrai, mais nous sommes dans une situation spéciale, qui ne concerne pas que l’intégration ; toutes les activités sont ralenties par cette pandémie. Mais, je peux vous assurer que le chantier de l’intégration se poursuit. Rien que ce matin (30 mars 2020, ndlr) une réunion du conseil des ministres de l’UEMOA (Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest).

C’est pour vous dire que le travail se poursuit dans la réflexion et l’action. Evidemment, il y a un impact sur la libre circulation, étant donné que tous les pays ferment leurs frontières. Mais cela, non plus, n’est pas spécifique à notre espace sous-régional ou régional. Dès que la situation le permettra, tout reviendra à la normale.

Quel message avez-vous à l’endroit de l’ensemble des Burkinabè ?

Je voudrais lancer un appel à l’ensemble de nos compatriotes, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, à respecter les consignes. Cette maladie, nous allons la vaincre, d’abord par le respect des règles d’hygiène, et ensuite par la discipline. Le chef de l’Etat et les services de santé ont édicté un certain nombre de mesures. Il y a certes des restrictions, mais ce sont des contraintes pour sauver des vies.

Nous devons nous sauver nous-mêmes, sauver nos parents, notre entourage, notre pays. Donc, il faut respecter les mesures d’hygiène qui sont édictées et diffusées partout. Il faut observer la distanciation sociale exigée. Nous sommes dans une société très communautaire, mais à situation exceptionnelle, comportement exceptionnel.

Cela va nous permettre de sortir le plus rapidement possible de la situation et de reprendre nos habitudes. La discipline, toujours la discipline et encore la discipline. C’est la seule condition pour nous pour vaincre cette pandémie. Tant que c’est possible et que ce n’est pas obligé, nous souhaitons que tout le monde reste autant que possible à la maison. Sauvons nos vies, restons à la maison.

Entretien réalisé par O.L.O.
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Décès de ZANGO RASMANE CHARLES : Faire part