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Assassinat de Norbert Zongo : Un 21e anniversaire sous le signe du « sursaut »

Publié le mardi 3 décembre 2019 à 23h10min

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Assassinat de Norbert Zongo : Un 21e anniversaire sous le signe du  « sursaut »

Dans quelques jours, le Burkina Faso, l’Afrique et le monde se souviendront encore. L’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons le 13 décembre 1998. Plus de deux décennies après, certains « suspects » jouent toujours au chat et à la souris avec la justice. Ce 3 décembre 2019, ceux qui depuis les premières lueurs du drame de Sapouy se sont battus pour l’élucidation du crime, étaient face à la presse. Ils ont expliqué les enjeux et le programme de la commémoration cette année.

Le 5 décembre 2018, la Cour d’appel de Paris a émis un avis favorable pour l’extradition de François Compaoré, recherché activement dans son pays qu’il a fui. Le frère de l’ex- président Blaise Compaoré est « un suspect » sérieux dans l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune. C’est la conviction de la justice burkinabè. Mais l’homme fait des pieds et des mains pour ne pas avoir à répondre des faits qui lui sont reprochés.

C’est la nouvelle donne depuis maintenant deux ans, quand le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques ( CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) se rappellent cette douloureuse date. Cette année encore, il n’y a pas véritablement de quoi contenter les esprits révoltés qui réclament vérité et justice depuis le lendemain du drame de Sapouy.

« Depuis l’inculpation des trois éléments de l’ex- RSP à savoir le Soldat Christophe Kombacéré, le Caporal Wampasba Nacoulma, et le Sergent Banagoulo Yaro, ainsi que l’avis favorable de l’extradition de François Compaoré émis le 5 décembre 2018 par la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris, les chosent semblent marquer le pas au plan pénal », a regretté le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, Chrysogone Zougmoré.

D’ailleurs, explique Me Prosper Farama, « il fallait s’attendre à une procédure de longue haleine » parce que les avocats de François Compaoré allaient mettre tout en œuvre pour retarder au maximum son extradition. L’homme de droit explique que c’est un dossier qui ne va pas « se résoudre du jour au lendemain ».

Toujours déterminés pour que les assassins payent

Il en appelle alors à un sursaut de tous les citoyens épris de justice. « La résolution (du dossier Norbert Zongo, Ndlr.) dépendra aussi de la mobilisation du peuple, à l’intérieur du Burkina Faso et de tous ceux qui sont épris de justice à travers le monde relativement à ce dossier. Tout dossier judiciaire est tributaire de la pression de l’opinion publique », insiste l’avocat avant de préciser que la décision de rapatriement de François Compaoré a été prise au lendemain de la visite du président français Emmanuel Macron au Burkina.

Dans tous les cas, dans la déclaration liminaire de cette conférence de presse, signée par le CODMPP et la CCVC, la détermination reste intacte. « Que les commanditaires et exécutants toujours tapis dans l’ombre se le tiennent pour dit : les vaines tentatives d’échapper à la justice, à travers les diverses contorsions procédurales propres à la justice bourgeoise réactionnaire, ne sauraient entamer la détermination de notre peuple dans sa lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons », clament Chrysogone Zougmoré et ses camarades des lutte.

Ils rassurent qu’ils restent debout, déterminés et confiants quant à leur victoire sur les assassins de Norbert Zongo et de ses compagnons, ce après 21 années consécutives de luttes acharnées.

Pour ce 21e anniversaire, à travers le pays, il est prévu des assemblées générales, des conférences, des meetings, des marches-meetings, autour du thème de la commémoration, « Poursuivons avec détermination la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons et contre la remise en cause des droits et des espaces de libertés ». Spécifiquement à Ouagadougou, la journée du 13 décembre débutera à 7 h au cimetière de Gounghin pour un dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes de Norbert Zongo, ses compagnons et sur celles des martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch.

A 9h, il y aura un meeting à la place de la nation. Loin d’être une symbolique, une tradition, les conférenciers voient en cette commémoration, une occasion de « sursaut, de réveil » parce que selon eux, avec la situation sécuritaire, les actes attentatoires aux libertés se multiplient.

Tiga Cheick Sawadogo
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