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Verdict du procès du putsch du CND : Retour sur une demi-journée peu ordinaire

Publié le lundi 2 septembre 2019 à 12h31min

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Verdict du procès du putsch du CND : Retour sur une demi-journée peu ordinaire

Après dix-huit (18) mois de débats, enfin le grand jour. Le verdict du procès du putsch du Conseil national pour la démocratie (CND) a été rendu, ce lundi 2 septembre 2019 au tribunal militaire, à la salle des banquets de Ouaga 2000. Retour sur cette demi-journée peu ordinaire.

Il est 8h et demi. Un groupuscule de journalistes venus pour la couverture médiatique de l’audience du jour échange confraternellement. Appelés affectueusement les « journalistes commis d’office », ils sont prêts à rendre compte de ce qui va être délibéré.

Des journalistes à la sortie

Petit à petit, l’affluence se fait s’accroit. On note une importante mobilisation, comparée à celle de ces deux ou trois derniers mois. Les gérants de parkings se bousculent, le vendeur de thé et café est débordé par des clients. De l’autre côté, les forces de sécurité fouillent tous ceux qui vont rentrer pour suivre l’audience. Vu la mobilisation du jour, la tâche semble ne pas facile pour les agents.

Aziz Dabo

L’audience du jour connaît des mesures sécuritaires particulières. En effet, toute personne qui porte un tee-shirt avec une effigie est refusée d’accès à la salle d’audience. A titre d’illustration, un sieur vêtu d’un habit noir avec l’effigie du président Thomas Sankara s’est vu refuser l’accès, avant même de s’aligner dans le rang pour la fouille. Le responsable du mouvement « Deux heures pour nous deux heures pour Kamita », Serge Bayala, avec son tee-shirt jaune où on peut lire au dos « Conscientisation, Mobilisation, Action », est contraint de rebrousser chemin.

Aux environs de 9h 50mn, des juges assesseurs sous une escorte sécurisée font leur apparition. Les conditions de la tenue de l’audience du jour sont réunies.

Dramane Ouédraogo

Plus de place dans la salle d’audience

L’ambiance hors de la salle d’audience est calme. Certains journalistes assis dehors font la revue de l’actualité du pays. Par moment, ils reviennent sur le premier jour de ce procès, une galère inoubliable pour la plupart d’entre eux.

Soudain, on aperçoit six hommes qui retournent au parking. L’un d’entre eux indique qu’il n’y a plus de place à l’intérieur. Suite à ce constat, la sécurité a décidé d’interdire tout accès à la salle. Un homme qui, apparemment, n’ayant pas cette information, a voulu accéder à la salle, a été refoulé. Les gendarmes lui ont fait savoir qu’il n’y avait plus de place à l’intérieur.

Issa Dama

Le verdict

A 11h 40mn, les échos de la salle d’audience se font entendre : « 20 ans de prison ferme contre le Général Gilbert Diendéré et 10 ans ferme contre le Général Djibrill Bassolé. Les deux accusés majeurs de ce procès seront destitués de leurs décorations ».

La matière première du jour est tombée. Vite, il faut relayer cette information. Des téléphones en main pour certains, pendant que d’autres passent des coups de fil. Le seul message essentiel : « Les deux généraux sont condamnés ».

Une vue d’un parking

Des réactions

Au sortir de la salle d’audience, les avis sont partagés. D’aucuns saluent la justice burkinabè, pendant que d’autres affichent clairement leur déception.
Ce mardi 3 septembre 2019, l’audience va reprendre. Le sort des neuf fugitifs sera connu. Seront-ils jugés par contumace ?

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

Portfolio

  • Marc Belemwissogo
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