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Procès du putsch de 2015 : Me Antoinette Ouédraogo déplore la haine vis-à-vis de certains hommes politiques

Publié le mercredi 21 août 2019 à 22h50min

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Procès du putsch de 2015 : Me Antoinette Ouédraogo déplore la haine vis-à-vis de certains hommes politiques

A la suite des conseils de l’ancien bâtonnier, Mamadou Traoré, c’est la défense des hommes politiques, Hermann Yaméogo et Léonce Koné, qui est montée au créneau ce mercredi, 21 août 2019.

A la charge des deux personnalités politiques, les infractions de complicité d’attentat à la sûreté de l’État et coups et blessures volontaires. Toutes deux ont été inculpées le 12 octobre 2015 et mises sous mandat de dépôt. Me Hermann Yaméogo (président du parti, UNDD) et Léonce Koné (un des responsables du CDP) bénéficient d’une défense simultanée de leurs conseils.

C’est Me Antoinette Ouédraogo qui a ouvert le bal des plaidoiries. Selon l’avocate, le Parquet a, dans ses réquisitions, ratissé large dans les infractions (cinq charges au départ, la chambre d’instruction a finalement retenu les deux sus-référées) avant de venir faire un tri.

« Mais l’accusation a oublié qu’après, il fallait étayer », brandit-elle. Pour l’ancien bâtonnier, Antoinette Ouédraogo, le fait que Me Yaméogo et M. Koné aient rencontré, le 17 septembre 2015, le général Gilbert Diendéré (sur demande de ce dernier) qui voulait s’informer sur la situation politique et reçu l’argent collecté en Côte d’Ivoire « pour préparer les élections » n’est pas constitutif d’infractions d’attentat à la sureté de l’Etat ; de meurtres, coups et blessures volontaires. « Comment peut-on dire que cette somme visait à soutenir le CND, alors même que cet organe n’existait même pas à l’époque des faits ? (…). Ni Hermann ni Léonce n’ont créé le 16 septembre », martèle Me Antoinette Ouédraogo.

Me Ouédraogo est revenue sur le contexte d’alors, marqué, selon elle, par des manœuvres du lieutenant-colonel d’alors, Isaac Yacouba Zida, au sein du RSP. Elle rappelle que l’ancien Premier ministre (Isaac Yacouba Zida) est même allé jusqu’à la tentative d’empoisonnement au sein du corps. Elle relève également que les ‘’forts’’ de l’époque avaient affiché leur haine vis-à-vis des responsables et partis politiques.
‘’Depuis les 30 et 31 octobre 2014 (insurrection populaire, ndlr), le Burkina Faso de nos pères et de nos grands-pères a presque fini d’exister, car il fallait vaille que vaille nuire à son semblable’’, a-t-elle en substance caractérisé.

Le contexte, c’était également celui des courses aux élections et l’exclusion d’une partie de Burkinabè desdites élections, malgré le recadrage de la Cour de justice de la CEDEAO, poursuit Me Ouédraogo.

C’est en leur qualité de responsables politiques qu’ils ont participé, avec Roch Kaboré (à l’époque, président du MPP) aux échanges avec la délégation de la CEDEAO, même si parfois, ajoute-t-elle, ses clients épousaient certains points de vue du CND (Conseil national pour la démocratie).

L’avocate a fouillé plusieurs points soulevés par le Parquet à la charge des clients. Ainsi note-t-elle que d’aucun témoignage à la barre, il est ressorti que les accusés ont violenté un individu. « A aucun moment, il n’a été non plus démontré que ces deux ont été mêlés à l’attentat à la sûreté de l’Etat », affirme Antoinette Ouédraogo.
C’est dans cette lancée que l’audience du jour a été suspendue pour reprendre vendredi, 23 août ; l’avocate ayant eu un ennui de santé. La veille, mardi, 20 août 2019, l’audience a également été suspendue avant l’heure, du fait d’un malaise d’un membre du Parquet.

OL/JTB
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Vos commentaires

  • Le 21 août 2019 à 21:28, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Me Antoinette Ouédraogo déplore la haine vis-à-vis de certains hommes politiques

    Mettons fin à la recréation. Que tout le monde rentre chez lui. C’est fini. Assez de ces injures des familles qui ont perdu des leurs aux mains de ceux jugés aujourd’hui qui viennent sous formes des plaidoiries des avocats. Assez est assez, fin de la recréation. Rentrez. Voilà

  • Le 22 août 2019 à 07:49, par caca En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Me Antoinette Ouédraogo déplore la haine vis-à-vis de certains hommes politiques

    Ce procès est riche en enseignement pour ceux comprennent le droit et la justice. Premier du genre, mais stupidité dans l’accusation, les avocats de la défense viennent de montrer la faiblesse du parquet. Au moment où le Gal Diendéré plaide non coupable que reste-t-il de ce procès ? Je peux comprendre la déception des proches des victimes, mais ce procès se veut irréprochable en se basant sur le droit donné à la défense. Il y a bien lieu un incident dont la plupart des burkinabè ont été tués. C’est un constat et les faits montrent également une crise majeur au sein du RSP par la prise du pouvoir de la transition. Est-ce que ces victimes sont de fait du RSP, le parquet militaire qui poursuit les putschistes n’a pas non plus apporté de preuves montrant qu’un tel a été tué par un soldat du RSP et selon l’ordre du Gal Diendéré.

  • Le 22 août 2019 à 12:41, par Ka En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Me Antoinette Ouédraogo déplore la haine vis-à-vis de certains hommes politiques

    Bravo mon jeune caca : Si souvent j’ai le plaisir de contribuer à tes critiques, c’est que tu ne portes aucun masque pour les écrire. Ici tu as complètement raison : Si Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé sont innocents de coup d’état à la con, ce sont les ânes et les porcs qui errent aux bords du camp Naaba Kom et dans la ville d’Ouagadougou qui sont les coupables, et la justice militaires doit libérer tous ces militaires de gueux et les remplacés par les ânes et les porcs.

    Pourtant mon frère en Christ caca, l’objectif du putsch déjoué en 2015 était de mettre un coup d’arrêt à la Transition dirigée par le président Michel Kafando : Une transition qui faisait un travail de titan pour planter les racines de l’alternance politique voulu par le peuple. Même si le Gilbert Diendéré lui-même ne nie pas son implication dans cette tentative de prise du pouvoir par les armes, au début, il avait voulu faire croire à un coup monté par des sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en colère, dont il aurait tout ignoré. Et pour « éviter un bain de sang, avait-il soutenu, mais voyant que sa théorie était connu comme des mensonges, il a fini par l’assumer. Malheureusement mon jeune caca, au pays des hommes intègres, rare de revoir des vrais militaires gradés comme S.Zerbo, S. Lamizana, Thomas Sankara qui savaient que ‘’’’’la discipline et l’intelligence qui sont, entre autres, des qualités d’un bon militaire, et doivent être mis en avant le sens de l’honneur, la probité, le professionnalisme et le comportement, assumés leurs actes comme tes mentors. Pourtant tout manquement doit être sanctionné selon la gravité des faits. Au sein de l’armée républicaine, tous reçoivent la même éducation ! Qu’est-ce que c’est ces généraux de gueux ? Quelle image ces lâches donnent-ils l’image de notre Pays ? Caca ton Gilbert Diendéré et consorts devait être honoré par le peuple s’ils assumaient leurs actes.’’’’’

    • Le 22 août 2019 à 14:31, par caca En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Me Antoinette Ouédraogo déplore la haine vis-à-vis de certains hommes politiques

      Ka, vous avez des difficultés à comprendre caca, dans ses analyses du putsch. Personne n’a jamais cautionné le coup d’Etat, soyez sûr même caca qui partage de sympathie pour les putschistes n’a jamais cautionné ce putsch. Cependant, comme tout intellectuel,il faut à un moment quitter l’émotion pour voir les vraies raisons des crises de ce pays depuis l’avènement d’octobre 2014. Il y a un point que nous ne seront jamais d’accord quand à l’appréciation du procès. Comme a reconnu l’ex-président Jean Baptiste Ouedraogo, c’était une erreur de faire le procès dans sa version actuelle, un cour martial comme à l’ancien pouvait illégalement condamner le Gal Diendéré et tous les co-accusés et personne pourrait dire un mot. Ayons l’honnêteté de relever les erreurs du parquet sur le plan judiciaire et du droit élémentaire de l’homme.
      Aujourd’hui, le tribunal militaire est confronté à un sérieux problème pour rendre une justice équitable. Vous d’autres qui souhaitons une sanction éternel aux généraux ne pourront jamais se départager de cet envie de voir le général dans une condamnation à vie. Mais ignorez ou vous refusez de comprendre l’institution judiciaire actuelle dans notre pays. Vous voudrez un jugement d’émotion à cause des morts, mais le tribunal doit tenir compte du droit élémentaire des accusés et d’en respecter le maximal. Un jugement à la carte est terminé dans notre pays. Ayons des analyses objectives que des rebondissement à la sauvette. Je commente l’article sans mes émotions et je ne aucun parti pris pour personne.

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