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Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

Publié le mardi 20 août 2019 à 11h23min

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Procès du putsch du CND :

Après les plaidoiries de ses avocats, le Général Djibrill Bassolé, très affaibli par sa maladie, a prononcé ce mardi 20 août 2019 son mot de fin.

Il a réaffirmé son innocence dans l’affaire du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Pour lui, les faits plaident à suffisance en sa faveur.

Pour cela, et en raison de sa maladie dont la prise en charge l’a affaibli, l’accusé n’ a plus voulu s’échiner à prouver encore son innocence devant le tribunal.

Il a remercié le président du tribunal pour l’autorisation dont il a bénéficié le 2 août dernier pour aller se soigner et aussi pour celle qu’il avait obtenue pour se rendre en Tunisie pour des soins.

Le Général Bassolé a affirmé se remettre à l’appréciation lucide et objective des membres du tribunal.

Pour finir, il a réitéré ses condoléances aux familles des victimes, souhaité prompt rétablissement aux blessés et espéré que des solutions soient trouvées à "leurs attentes légitimes".

Lefaso.net


Mot de fin de Djibrill Bassolé

Monsieur le Président ;

Monsieur le juge Conseiller ;

Monsieur le Général et Messieurs les Officiers Supérieurs, juges assesseurs militaires ;

Je suis au regret de ne pas pouvoir me tenir physiquement devant vous pour m’adresser à vous de vive voix à cette phase ultime de notre plaidoirie. Mon état de santé ne le permettant pas, j’ai donc demandé à mes avocats, de bien vouloir porter à votre connaissance mon mot de la fin.

Je voudrais avant tout, monsieur le Président, vous exprimer toute ma gratitude pour les autorisations que vous avez bien voulu m’accorder à travers mes avocats afin que j’accède, à l’extérieur du Burkina Faso, aux soins de santé prescrits par mes médecins traitants.

Votre première autorisation en date du 17 février 2019 m’a permis d’être évacué, par les soins de l’Etat, à la Polyclinique de Hammamet en Tunisie qui ne disposait pas de plateau technique nécessaire pour me soigner convenablement, conformément à la prescription de mes médecins traitants.

Votre deuxième autorisation en date du 02 août, suite au dernier rapport médical de mes médecins me permettra, je l’espère vivement, d’accéder enfin à un centre spécialisé dans le traitement de ma pathologie. Je vous en remercie sincèrement.

Monsieur le Président ;

Messieurs les juges ;

S’agissant de mon dossier judiciaire, vous l’aurez constaté, les infractions qui me sont reprochées ne correspondent en rien à la réalité des faits. Je ne vous ennuierai pas davantage à vouloir vous prouvez mon innocence pour trois raisons essentielles :

D’abord, je n’en ai plus la force monsieur le Président, éprouvé que je suis par la maladie et les interventions chirurgicales y afférentes.

Ensuite, mes avocats et moi-même au cours de vos interrogatoires et certainement des dernières plaidoiries avions tout expliqué et démontré qu’aucune des infractions qui me sont reprochées ne repose sur aucun fondement ni en droit, ni dans les faits.

Enfin, vous savez tout maintenant monsieur le Président au sujet de ma prétendue implication dans les événements du 16 septembre 2015 et jours suivants. Vous avez patiement écouté de longs mois durant tous mes co-accusés et les témoins de l’accusation vous relater les faits et répondre à vos questions . Vous avez également parcouru le volumineux dossier en votre possession.

A ce stade de notre procès, je ne peux que compter sur votre appréciation lucide, objective, conforme au droit et débarrassée de l’environnement des calculs et des manœuvres politiciens qui sont sans nul doute à l’origine de ma comparution devant votre juridiction.

Monsieur le Président ;

Monsieur le Conseiller ;

Messieurs les juges assesseurs ;

Les graves violations de mes droits et les nombreuses manipulations que mes avocats vous ont exposé au cours des débats de ce procès montrent bien s’il en était encore besoin, que je suis poursuivi, incarcéré et renvoyé devant votre juridiction pour des raisons subjectives et politiciennes qui s’éloignent complètement du droit et qui le méprisent de manière ahurissante. Le traitement du dossier judiciaire en ce qui me concerne a été constamment téléguidé de l’extérieur de la Justice dans l’arbitraire, la démesure et la disproportion.

Il vous revient la responsabilité d’apprécier les faits y relatifs en toute objectivité et dire le droit, rien que le droit.

Je ne terminerai pas mon propos sans réitérer ma profonde compassion aux familles des personnes décédées, aux blessés ainsi qu’à tous ceux qui ont subi des préjudices du fait des violences survenues lors des évènements du 16 septembre 2015 et jours suivants. Je plaide que des solutions rapides et efficaces soient trouvées à leurs légitimes attentes.

A mes co-accusés et codétenus, j’exprime toute ma sympathie et ma solidarité dans les épreuves que nous traversons. Je remercie du fond du cœur ceux qui m’ont assisté et aidé lorsque j’étais en difficulté. Puisse le Tout Puissant nous donner la force et le courage d’assumer notre destin.

Monsieur le Président ;
Monsieur le Conseiller ;
Mon Général et messieurs les Officiers supérieurs, juges assesseurs ;

Je vous souhaite plein succès dans vos délibérations et que votre jugement contribue à renforcer la justice, la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso. Je vous remercie.

Djibrill BASSOLE

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Vos commentaires

  • Le 20 août 2019 à 11:32, par LAGUI ADAMA En réponse à : Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

    Mon général vu que l’heure est plus que jamais à la faveur de l’histoire du courage mon général la victoire est IMMINENTE on reste ENSEMBLE

  • Le 20 août 2019 à 13:21, par Vérité En réponse à : Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

    Vos conversations téléphoniques en disent long. Votre proposition qui consiste à payer les vie humaines et ainsi payer le silence des familles éplorées témoigne encore que vous êtes exactement ce que tout le monde sait de vous.
    Peu importe la décision finale de la justice, le peuple a eu déjà sa victoire qui est de vous mettre à nu sur la place publique. Qui l’aurait cru ? Les puissants généraux Diendéré et Bassolé comme des crabes dans la nasse. Malheureusement pour vous, vous êtes loin d’être au bout de votre peine. Vous êtes rentés dans l’histoire définitivement de la mauvaise manière. Des généraux qui, au lieu de protéger leur peuple, préfère répandre son sang pour le pouvoir. En quoi, Bassolé est-il général. Espérons que tu auras la visite de Rébecca pendant ton séjour arrangé en France. Meilleure santé en attendant.

  • Le 20 août 2019 à 13:28, par Ka En réponse à : Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

    Malgré que le Burkina a décidé en 2019 de tourner la page a la justice de deux vitesses suivis des fusillades a la sauvette, il y a des malsains qui prennent notre justice qui cherche a consolider sa crédibilité auprès du peuple pour de la farine. Ces généraux de pacotilles qui ont imaginé et fait un coup d’état a la con, surtout envoyer leur bamboula a la télé dire au peuple que la constitution est dissoute et à la place l’anarchie, si ces généraux se disent non coupables, quels sont les coupables ? Les ânes et les porcs qui errent dans la ville d’Ouagadougou qui sont coupables ? Messieurs les généraux, pour un Burkina de paix pour vos enfants, pour la future génération, pour la vraie réconciliation, assumez vos actes afin que le peuple vous pardonne et vous accueille à bras ouverts. Avec ce procès d’espoir, nos juges nous ont prouvé que le combat pour la justice est celui le plus difficile à mener car, on ne se bat pour personne en particulier, mais pour que la JUSTICE soit pour Toutes et TOUS (sans exception).
    La démocratie et l’état de droit vont de pair. Donc l’impunité et la démocratie sont incompatibles. Vous pouviez nié et échapper en insultant les juges et les familles des victimes avec votre argent salle payés aux avocats a prix d’or, mais ce qui est certain, tôt ou tard, ceux qui se sont livrés à des exactions ou à des mises en coupe réglée dans le pays des hommes intègres et pensent s’en tirer à bon compte, finiront par être rattrapés et payer pour leurs actes.

    • Le 20 août 2019 à 21:19, par Sapience En réponse à : Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

      Monsieur Ka,
      Dans la rigueur de la langue française, il existe différents textes : explicatif, argumentatif ou encore, narratif et due sais-je encore. De tous écris, vérifiez la nature de vos écris. Je ne connais aucun accusé, mais vous lire, j’ai envie de vomir. Honte à toi.

  • Le 20 août 2019 à 13:51, par sidbala En réponse à : Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

    Le gouvernement du président Roche et sa bande d’arnaqueurs du MPP ne sont pas pour la paix. Je reste convaincu que le sort de ces politiciens de la 24eme heure sera scellé.
    Là où le bas blesse, c’est encore eux qui vont crier aux victimes, pour ils ont eu toutes les chances de pouvoir montrer de quoi ils sont capables, mais hélas.
    Le président KABORE est aux affaires plus de 30 ans après avoir passé par tous les échelons.
    Mais malheureusement il a amorcé sa descente en chute libre.

  • Le 31 août 2019 à 12:07, par koulou En réponse à : Procès du putsch du CND : "Bassolé réaffirme son innocence"

    Monsieur bonjour

    tou bien que homme peut il faire ??? au-dire des gens de vous
    mème vous connaissez monsieur qui nous ont parler moi j’ai déjà rencontrer ce monsieur qu’il est fais chia ment le mal je doute bien que ou pousser je ne s’est , se que je sais ont m’a
    m’avais rapporter que le 15 qu il à plaider pour que le sang ne soit pas versé ...il manque le temps pour cela mais laissons tous
    à DIEU merci Koulou

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