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Auditions du putsch : La partie civile demande la citation d’un nouveau témoin

Publié le mercredi 11 juillet 2018 à 23h40min

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Auditions du putsch : La partie civile demande la citation d’un nouveau témoin

Mars 2016. Une conversation téléphonique entre le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et le Sergent-chef Koussoubé Roger fait le buzz sur les réseaux sociaux. On peut y entendre le chef du gouvernement de la Transition réfuter les accusations sur la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dont il est issu. Aussi, il demande à son interlocuteur de travailler avec le capitaine Flavien Kaboré pour un RSP « uni, puissant et fort ». Deux ans plus tard, Koussoubé comparait devant un tribunal pour sa participation à un coup d’Etat. Celui de septembre 2015.

L’appel téléphonique entre Yacouba Isaac Zida et Koussoubé Roger dure environ cinq minutes. La conversation a eu lieu après la tentative d’assassinat du Général Gilbert Diendéré qui s’est soldé par l’arrestation d’une quinzaine d’éléments du RSP, le 29 juin. Ces derniers, selon le Sergent-chef Koussoubé Roger, étaient des pro-Zida. Le Capitaine Flavien Kaboré, chef d’unité de l’accusé au moment des faits, serait au courant de l’appel, car ayant joué un rôle d’intermédiaire entre les deux hommes.

C’est également au Capitaine Flavien Kaboré que le Caporal Dah Sami aurait rendu compte de ce qu’un coup d’Etat se tramait contre les autorités de la Transition au mois de juillet 2016. En effet, le Sergent-chef Koussoubé a confié à la barre avoir reçu l’information que des soldats s’étaient réunis dans les dortoirs et préparaient l’arrestation du Premier ministre Yacouba Isaac Zida.

Arrivé sur les lieux avec le Caporal Dah Sami, il aurait demandé à l’Adjudant-chef Major, si le commandement était au courant de leur opération ? « L’Adjudant Nion Jean Florent qui était là m’a dit que Zida voulait dissoudre le corps et il ne comprenait pas pourquoi je posais cette question.

Il s’est emporté et est parti. C’est là que j’ai dit au Major Badiel de ne pas se laisser manipuler par Nion », a relaté Koussoubé. Selon lui, c’est à ce moment que le caporal Dah a immédiatement rendu compte au capitaine Flavien Kaboré, ce qui aurait permis au Président de la Transition et au Premier ministre de filer à l’indienne de la salle du conseil des ministres.

Après la crise de juin, Koussoubé Roger raconte que des éléments du RSP soupçonnaient le capitaine Kaboré d’être de mèche avec Zida. L’homme, à l’en croire, se faisait de plus en plus rare au camp Naaba Koom mais se rendait de temps à autre à l’Etat-major particulier de la Présidence du Faso.

C’est encore au Capitaine Kaboré que le Sergent-chef Koussoubé rendait compte des informations qu’il recueillait sur le terrain, car agent des renseignements. C’est également cet officier qui aurait remis la somme de huit (8) millions de francs CFA au Caporal Dah Sami pour qu’il les apporte à Koussoubé Roger. Un geste généreux de la part de Yacouba Zida.

Le destinataire final de l’enveloppe a déclaré à la barre, ce mercredi 11 juillet, qu’il s’est rendu à l’Etat-major particulier de la Présidence pour présenter les billets de banque au Colonel-major, Boureima Kéré. Le Général Gilbert Diendéré y était, à l’en croire.

Au regard de ce qui précède, Me Séraphin Somé, en se fondant sur l’article 118 du code de justice militaire, a demandé au parquet militaire de faire citer le capitaine Flavien Kaboré comme témoin au procès. Le Parquet militaire n’a pas trouvé d’objection à cette requête. Mais comme dispose la loi, la décision appartient au Président du tribunal, Seidou Ouédraogo.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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