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Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

Publié le mardi 22 mai 2018 à 21h01min

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Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

Les décisions prises dans la première moitié de ce mois de mai 2018 par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) concernant la récusation de certains membres du Conseil de discipline de ladite structure, ne réjouissent pas l’avocat, maître Paul Kéré. Il le fait savoir à travers cet écrit. Lisez !

Quelle leçon faut-il retenir de la contrariété de décisions des 4 et 12 mai 2018 du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur la récusation en matière pénale dans notre pays ?

À l’entame de mes propos, je souhaite rappeler à mon frère, monsieur Mathias Tankoano, magistrat de profession, conseiller à la Présidence du Faso, les faits suivants : en effet, je l’avais respectueusement « supplié », à la suite de ma participation à la Commission constitutionnelle, d’attirer l’attention du président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, de ne pas « couper » le « cordon ombilical » avec la présidence du CSM. M. Tankoano m’avait répondu qu’il l’avait fait, mais qu’il ne pouvait pas « insister... ».

La difficulté que je craignais et redoutais se révèle aujourd’hui avec la décision de récusation du 4 mai 2018 prise par la présidente du CSM, madame Traoré, laquelle décision, elle-même a été rapportée par une autre décision contraire, le 12 mai 2018, signée cette fois-ci de monsieur Abdoulaye Barry. Quelle regrettable cacophonie au plus haut niveau de la magistrature si on sait que les magistrats sont mandatés et investis par le peuple burkinabè pour rendre la JUSTICE. De quoi s’agit-il ?

37 magistrats (nombre infime par rapport au nombre de magistrats au Burkina Faso, faut-il le rappeler avec force) sont invités à s’expliquer devant le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. Ce qui constitue un exercice normal des attributions du CSM (parce que dans toutes les corporations et dans tous les ordres, il y a des conseils de discipline destinés à sanctionner des écarts de comportement de leurs membres fautifs afin de leur permettre de s’amender ou d’ « expurger » de leurs rangs certaines pratiques contraires à leur déontologie).

Le déroulement d’une telle procédure disciplinaire doit nécessairement respecter les standards d’une juridiction républicaine avec le respect des principes, notamment du contradictoire et, surtout, d’impartialité sinon c’est l’hôpital qui risque de se moquer de la charité...

À la demande de certaines parties, sous la requête d’un confrère, la présidente du CSM a fait droit, le 4 mai 2018, à la récusation de certains membres du Conseil de discipline dont la conséquence logique était le remplacement des magistrats récusés par leurs suppléants, conformément aux textes régissant le fonctionnement du CSM.

Mais voilà qu’après seulement huit jours, le même Conseil de discipline du même Conseil supérieur de la magistrature a rapporté la précédente décision de récusation en remettant ainsi en cause la précédente décision de récusation de la présidente du CSM qui n’est rien d’autre que la présidente de la Cour de cassation, magistrat le plus gradé dans la fonction institutionnelle.

Quelle révolution ! Je dirais même quelle insurrection à l’intérieur d’un corps réputé pour sa solidarité de corps ! J’imagine à tort ou à raison que cette contrariété décisionnelle à l’intérieur même du CSM a nécessairement créé un profond malaise au sein, non seulement du Conseil supérieur de la magistrature, mais également au sein de la magistrature toute entière. Je m’interroge encore et toujours sur la pertinence de l’opportunité de la loi votée à la sauvette sous le CNT du président Shérif.

Cette loi scélérate, qui a consisté à couper le cordon ombilical entre, d’une part le président du Faso (antérieurement président du CSM) et, d’autre part, le ministre de la Justice (qui en était le vice-président) permettait au chef de l’État et à son Garde des sceaux de poser les bases d’orientation générale de la politique criminelle du pays et tout le reste.

Il est vrai que de par le passé, cette opportunité d’orientation de la politique criminelle, qui justifiait le maintien de ce lien ombilical, avait été usitée à des fins de politique partisane dans certaines décisions judiciaires. On a même parlé de juges acquis par opposition aux magistrats intègres. Cela avait en tout cas contribué à justifier la rupture de ce lien hiérarchique entre les magistrats qui tiennent leurs droits de juger directement du peuple burkinabè et le président du Faso qui tient, lui aussi, son pouvoir exécutif du suffrage universel du peuple burkinabè.

Mais de là à voir une telle contrariété de jugements à un tel niveau de la magistrature, c’est le Rubicon qu’il ne fallait pas franchir... Je me demande sincèrement si le président du Faso était toujours le président du CSM, cela se serait-il produit ? C’est vraiment dommage et regrettable...

C’est la raison pour laquelle je réitère mon simple avis de voir à nouveau le président du Faso présider le CSM afin d’insuffler une politique criminelle cohérente dans notre pays.

Quant aux magistrats, sans m’immiscer dans leurs droits et leurs attributions légales, je voudrais tout de même leur prodiguer un conseil qu’ils jugeront par eux-mêmes comme bon leur semble : c’est de ne pas se laisser manipuler ou influencer par le pouvoir exécutif ni même par l’autorité tutélaire. La noblesse de votre profession est à ce prix. Le Garde des sceaux ne peut, en raison de l’indépendance des magistrats, leur délivrer une quelconque injonction...

En retour, un magistrat qui perd son indépendance et son intégrité est un dangereux bourreau inhumain qui ne servira plus la cause pour laquelle le peuple l’a investi momentanément, juste le temps de sa carrière professionnelle. C’est pourquoi cette contrariété de décision au sein du Conseil supérieur de la magistrature n’honore ni notre magistrature ni notre justice qui doit, en toutes circonstances, se conformer aux principes inhérents à l’État de droit. L’État de droit doit constituer une quête permanente pour nos magistrats. C’est en tout cas le devoir de tout magistrat, au service de la justice pour une bonne administration de la justice.

Qu’en est-il du cas du Tribunal militaire pour lequel une requête en récusation a également été présentée à l’encontre de son président, monsieur Seydou Ouédraogo ? À la date de ce jour, y a t-il une décision ? Y a t-il deux poids et deux mesures ? Je me souviens, à l’entame de l’ouverture du procès sur le coup de force des éléments du RSP, lorsque le général Kwamé Lougué s’était présenté à la barre pour être désigné en qualité de juré, le président Seydou Ouédraogo avait estimé, à juste titre, que compte tenu de la polémique sur la plainte déposée par l’épouse du Général Lougué (plainte avérée ou pas), qu’il n’était pas opportun que le général Lougué soit retenu comme juré.

Et pourtant le président Seydou Ouédraogo ne se récuse pas lui-même en raison de la requête déposée par certains avocats de la défense, requête à laquelle je suis parfaitement étranger. Ce qui laisse subodorer peut-être que la conduite de ce procès est déjà une procédure orientée qui mettra à mal les principes d’une juridiction impartiale, gage d’un État de droit. Par ailleurs, on ne peut qu’être surpris par l’incroyable déni de justice de ce Tribunal militaire (qu’il faut observer à la loupe et comme l’huile sur le feu tout au long de ce procès).

En effet, s’agissant de la demande de permission de sortie du territoire pour soins, initialement introduite par M. Adama Ouédraogo dit Damiss, dans une longue interview, (autorisée sans doute par sa « hiérarchie »), le Parquet militaire, par la voix du commandant Zanré, a indiqué qu’il n’était pas compétent pour prendre une telle mesure d’autorisation de sortie, alors qu’il a eu ce pouvoir pour maintenir certains inculpés accusés d’être absents aux audiences. Quant à l’incompétence du Parquet militaire, et c’est vrai et c’est à bon droit qu’il était incompétent pour statuer.

Cependant, c’est une décision d’incompétence qui devait être prise et non pas une décision de rejet pure et simple (sans motivation et sans indication de voie de recours) par la décision de rejet du parquet. Mais il y a plus ! À son tour, le président du Tribunal militaire, à qui cette requête a également été soumise, a dit et jugé à son tour, que lui aussi n’était pas compétent pour prendre une quelconque mesure de permission de sortie.

Mes chers compatriotes, sauf à faire preuve d’un véritable déni de justice, après l’ordonnance de renvoi, seul le Tribunal militaire de première instance demeure la juridiction compétente pour statuer sur toutes mesures après la clôture de l’instruction. Le président de ce Tribunal militaire peut rejeter les requêtes aux fins de mise en liberté provisoire mais se déclare incompétent pour une permission de sortie du territoire pour soins. Jugez-en vous-même.

Voilà comment se présente déjà la physionomie du procès à venir devant le Tribunal militaire dont le prochain épisode est prévu pour la date du 25 mai 2018. C’est l’occasion d’énoncer sans ambiguïté que les avocats commis d’office ne sont pas des sous-avocats, qui braderont les principes juridiques inaltérables, que dès leur prestation de serment, ils sont avocats à part entière et exercent leur profession au même titre que n’importe quel autre avocat qui a 50 ans de barreau.

À ce titre, non seulement ils devraient être vigilants sur le respect strict du droit, mais en plus, ils devraient se montrer solidaires de leurs confrères de la défense qui ont « déserté » le Tribunal militaire pour les raisons que chaque Burkinabè épris du respect des règles élémentaires de droit sait. Certes la critique est facile et l’œuvre laborieuse !

Quelle est aujourd’hui la solution idoine convenable ? Le terrorisme vient encore de faucher une fois de plus notre compatriote, un représentant de l’État à Oursy dans l’Oudalan, officier de police de surcroît. Qui peut accepter ça ? Le tort de ce serviteur de l’État c’est d’avoir accepté de servir la nation à Oursy. Et voilà que cet officier de police est mort parce qu’il a décidé de servir notre pays.

Que faut-il proposer en face d’un procès militaire qui s’éternise et des gens qui viennent nous tuer ? Voilà en tout cas ce que je propose à nos autorités politiques du moment : que par un acte courageux de réconciliation nationale, on libère au plus vite ces éléments de l’ex-RSP pour qu’ils aillent lutter, au prix de leur vie, contre l’ogre terroriste.

Cette mesure (comprenons-nous bien) ne peut se faire sans l’indemnisation intégrale de toutes les victimes et de leurs ayants droit sans délai, vite et bien. D’autres pays comme le Sénégal, la Sierra Leone ou le Rwanda (où les massacres ont également été sanglants et même plus odieux parce qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la mort) l’ont fait. Pourquoi pas nous qui sommes un grand peuple par l’esprit, l’intelligence, le travail et tout le reste...

C’est un choix de politique de réconciliation nationale nécessaire que je propose courageusement (en lieu et place du va-en-guerre illusoire) aux autorités politiques actuelles de notre pays ainsi qu’aux acteurs de cette justice terrestre qui tarde à juger les inculpés depuis maintenant plus de deux ans.

Cette solution méritoire aura l’avantage de tenter de nous servir la paix, mais également de tenter de lutter efficacement contre le terrorisme afin d’engager notre pays sur le chemin d’un vrai développement économique car finalement, au-delà de nos mesquines querelles byzantines, caractérisées par les lâches dénigrements gratuits et anonymes, ce qui nous divise est insignifiant par rapport à ce qui doit absolument nous unir. Combien de Burkinabè veulent s’inscrire dans cette dynamique que je considère salvatrice au nom de ma simple liberté inaliénable d’opinion garantie par l’article 8 de la Constitution du Burkina Faso ?

Paul KÉRÉ
Docteur en Droit
Avocat à la Cour

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2018 à 21:35, par Adama En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    C’est ça tu peut faire. lâcheur de ses clients en plein procès, tu veut nous dire quoi encore ?
    Si tu veut parler reviens defendre tes clients que tu a abandonné sans honte.

  • Le 22 mai 2018 à 21:44, par nak1234 En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Maître, pensez-vous être plus honnête que tous les autres burkinabes ? Pensez vous que les ex rsp sont meilleurs que les autres militaires burkinabes. Essayez de vous taire et arrêtez de nous raconter des balivernes. Nous nous sommes battus pour qu’il n’y ait plus d’impunité sur les crimes de sang dans notre pays. Cette lutte à entraîné d’autres crimes de sang. Et votre proposition c’est de libérer les auteurs de ces crimes ? Un burkinabè tué par un terroriste perd la vie comme un burkinabè tué par un soldat burkinabè. Par votre analyse on sent à quel point vous avez un parti pri, vous n’êtes pas du tout un bon avocat. Le seul truc que vous avez fait dans votre vie de valable à été de vous déporter du dossier du coup d’état. Votre patriotisme aurait été mis à rude épreuve. Arrêtez aussi de nous donner vos avis inutiles

  • Le 23 mai 2018 à 02:18, par PALE Isso En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Bonjour Me Kéré,
    Après lecture de votre dénonciation, je n’ai pu me réserver la présente réaction. Cet écrit, comme vos précédents, sont votre droit d’opiner, ce qui est juste et normal car contribuant à donner une lecture plurielle des questions pointues de notre vie nationale et je vous en remercie.
    Cependant, j’aimerais aussi porter à votre connaissance que le droit se construit ; il n’est jamais une œuvre achevée. Notre devoir à tous, c’est de travailler à le consolider et non à le discréditer. Le putsch, que vous le vouliez ou non reste une infraction criminelle qui a endeuillé et continue d’endeuiller de nombreuses familles au Burkina qui, comme ceux que vous défendez, attendent simplement de savoir pourquoi et comment des burkinabè comme eux ont été amenés à prendre des armes contre d’autres pour en arriver à de telles extrémités. Le procès devrait en soi être une occasion, un rendez-vous d’échanges pédagogiques et juridiques dont devraient pouvoir se saisir les parties pour s’expliquer devant le peuple au nom duquel chacun prétend répondre.
    A vous suivre, on s’explique mal les arguties développées par vos moyens et autres avocats tendant à se dérober de cette vision, prônant une réconciliation de façade que vos amis ont déjà expérimentée par l’entremise de la journée nationale de pardon, avec quels résultats ? Pourquoi tant de stratagèmes pour se dérober de sa propre responsabilité ou turpitude ? Les auteurs du putsch qui l’ont reconnu et assumé sont-ils si indispensables au point que l’on puisse passer en pertes et profits les victimes humaines et économiques et ne jamais répondre de leurs actes et forfaits ? Si le bourreau a des droits, les victimes en sont-elles dépourvues ? Vous investissez-vous autant pour les nombreux burkinabè qui croupissent dans les geôles de nos prisons pour des motifs insignes à comparer à un tel acte criminel ? Pouvons-nous encore nous appeler "burkinabè" en nous mentant ainsi continuellement, en manquant de se dire une fois pour toute la vérité à qui qu’il soit en face ?
    Le plus grand crime du pouvoir Compaoré, comme je le pense, aura été de brader notre intégrité pour ne sanctifier que l’appât de gain facile, le pouvoir personnel et la banalisation de la vie humaine. Regardez l’héritage qui en découle de nos quotidiens aujourd’hui ! Parcourez son règne, et vous m’en reviendrez si vous êtes encore en capacité de raisonner en pensant simplement à l’intérêt du peuple si cette notion vous en dit. C’est ça qui est normal maintenant ? N’abusez pas de la patience du peuple burkinabè et ne le prenez pas pour dupe s’il a toléré le long règne de ce sieur. Un peu de dignité nous amènerait à raisonner autrement, à penser qu’une vie vaut une autre ; ce n’est pas ce qu’enseigne le long règne de vos maîtres ou protégés.
    Mon avis est ceci : notre plus grand mal est l’institution justice de notre pays, qui n’a tiré aucune leçon de l’insurrection du peuple burkinabè, n’a aucun repère, aucune estime et aucune inspiration de la souveraineté populaire. Autrement, un sursaut d’orgueil l’amènerait à inspirer un corpus juridique qui collerait à nos réalités, ne se laisserait pas balloter par des marchands arpentant nos tribunaux avec pour armes des menaces de moyens juridiques dits internationaux d’une justice de riches et de courtisans. On l’a vu avec Me Olivier Sûr et compagnie. Regardez autour de nous et à travers le monde, dans quel pays verrez-vous le bordel de cirque organisé autour de ce procès ? A force d’accepter n’importe qui et n’importe quoi dans nos prétoires, l’on est en train de conduire ce procès à l’enlisement souhaité par les mercenaires de nos tribunaux suivant un plan concocté avec les putschistes.
    Si le déport d’avocat est permis, dans quelles conditions se doit-il ? Votre écrit montre bien la stratégie d’intimidation savamment orchestrée pour en arriver à l’enlisement du procès en incitant clairement quelconque avocat de la défense à se déporter, ce qui est une suggestion gravissime. D’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi le tribunal n’avait pas ouvert d’enquête pour en savoir sur le déport en cascades des avocats de la défense ! A termes, est-il impossible d’arriver à de la jurisprudence en l’espèce pour juger au delà d’un certain nombre de déports s’il est avéré une collision coupable entre avocats et prévenus ?
    Vous qui adorez la justice française et occidentale, pouvez-vous nous dire combien de procès et dans quelles conditions les nombreux crimes politiques ou économiques en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis ont été ou sont menés ? Pouvez-vous y développer autant d’argumentaires et y prospérer ?
    Vos propos tendent à renforcer le caractère de justice d’une république bananière à la limite. Que le tribunal trébuche, se trompe, tombe, l’essentiel est qu’il se relève, et dise le droit en accord avec le peuple burkinabè en dépit de jérémiades de quelques courtisans intéressés. Vous avez le droit d’attaquer ses décisions où vous voudrez, c’est votre droit. Que vous le vouliez ou pas, on construira peu à peu notre arsenal judiciaire en méditant bien l’adage qui dit que seuls ceux qui n’agissent pas ne se trompent pas.
    De grâce, si vous ne pouvez contribuer à assoir notre pays dans le renforcement d’une justice véritable, crédible et responsable à laquelle aspire le vaillant peuple burkinabè dont le rendez-vous historique ne s’arrête pas avec la mafia juridique insidieusement tissée par le pouvoir de Blaise Compaoré, le peuple s’en chargera. Avec tous mes respects, excusez-moi par avance si mes propos venaient à vous porter offense. Cordialement.

  • Le 23 mai 2018 à 04:22, par Zimm En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Depuis cette histoire avec Kinda ou vous aviez perdu l’argument intellectuel juridique, la remarque que je fais est qu’il y’a plus de gens qui remettent en cause votre jugement, qui remettent en cause votre professionnalisme , qui remettent en cause votre doctorat, qui remettent en cause votre intégrité, etc...
    La suggestion que je vous fais c’est d’arrêter vos posting (c’est devenu trop répétitif et inintéressant) pour le restant de l’année et revenez l’année prochaine càd dans environ 6 mois (le temps file..) avec de nouveaux arguments en homme "Neuf" et vous pouvez profiter pour changer votre photo qui "énerve" aussi les gens.

  • Le 23 mai 2018 à 05:20, par Ken power En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Maître Kéré, ton vrai problème est le fait avoir le monopole de la raison. Ainsi tu te décrédibilise de jour en jour et tu devient dégoûtant.

  • Le 23 mai 2018 à 07:48, par PALE Isso En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Bonjour Me Kéré,
    Après lecture de votre dénonciation, je n’ai pu me réserver la présente réaction. Cet écrit, comme vos précédents, sont votre droit d’opiner, ce qui est juste et normal car contribuant à donner une lecture plurielle des questions pointues de notre vie nationale et je vous en remercie.
    Cependant, j’aimerais aussi porter à votre connaissance que le droit se construit ; il n’est jamais une œuvre achevée. Notre devoir à tous, c’est de travailler à le consolider et non à le discréditer. Le putsch, que vous le vouliez ou non reste une infraction criminelle qui a endeuillé et continue d’endeuiller de nombreuses familles au Burkina qui, comme ceux que vous défendez, attendent simplement de savoir pourquoi et comment des burkinabè comme eux ont été amenés à prendre des armes contre d’autres pour en arriver à de telles extrémités. Le procès devrait en soi être une occasion, un rendez-vous d’échanges pédagogiques et juridiques dont devraient pouvoir se saisir les parties pour s’expliquer devant le peuple au nom duquel chacun prétend répondre.
    A vous suivre, on s’explique mal les arguties développées par vos moyens et autres avocats tendant à se dérober de cette vision, prônant une réconciliation de façade que vos amis ont déjà expérimentée par l’entremise de la journée nationale de pardon, avec quels résultats ? Pourquoi tant de stratagèmes pour se dérober de sa propre responsabilité ou turpitude ? Les auteurs du putsch qui l’ont reconnu et assumé sont-ils si indispensables au point que l’on puisse passer en pertes et profits les victimes humaines et économiques et ne jamais répondre de leurs actes et forfaits ? Si le bourreau a des droits, les victimes en sont-elles dépourvues ? Vous investissez-vous autant pour les nombreux burkinabè qui croupissent dans les geôles de nos prisons pour des motifs insignes à comparer à un tel acte criminel ? Pouvons-nous encore nous appeler "burkinabè" en nous mentant ainsi continuellement, en manquant de se dire une fois pour toute la vérité à qui qu’il soit en face ?
    Le plus grand crime du pouvoir Compaoré, comme je le pense, aura été de brader notre intégrité pour ne sanctifier que l’appât de gain facile, le pouvoir personnel et la banalisation de la vie humaine. Regardez l’héritage qui en découle de nos quotidiens aujourd’hui ! Parcourez son règne, et vous m’en reviendrez si vous êtes encore en capacité de raisonner en pensant simplement à l’intérêt du peuple si cette notion vous en dit. C’est ça qui est normal maintenant ? N’abusez pas de la patience du peuple burkinabè et ne le prenez pas pour dupe s’il a toléré le long règne de ce sieur. Un peu de dignité nous amènerait à raisonner autrement, à penser qu’une vie vaut une autre ; ce n’est pas ce qu’enseigne le long règne de vos maîtres ou protégés.
    Mon avis est ceci : notre plus grand mal est l’institution justice de notre pays, qui n’a tiré aucune leçon de l’insurrection du peuple burkinabè, n’a aucun repère, aucune estime et aucune inspiration de la souveraineté populaire. Autrement, un sursaut d’orgueil l’amènerait à inspirer un corpus juridique qui collerait à nos réalités, ne se laisserait pas balloter par des marchands arpentant nos tribunaux avec pour armes des menaces de moyens juridiques dits internationaux d’une justice de riches et de courtisans. On l’a vu avec Me Olivier Sûr et compagnie. Regardez autour de nous et à travers le monde, dans quel pays verrez-vous le bordel de cirque organisé autour de ce procès ? A force d’accepter n’importe qui et n’importe quoi dans nos prétoires, l’on est en train de conduire ce procès à l’enlisement souhaité par les mercenaires de nos tribunaux suivant un plan concocté avec les putschistes.
    Si le déport d’avocat est permis, dans quelles conditions se doit-il ? Votre écrit montre bien la stratégie d’intimidation savamment orchestrée pour en arriver à l’enlisement du procès en incitant clairement quelconque avocat de la défense à se déporter, ce qui est une suggestion gravissime. D’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi le tribunal n’avait pas ouvert d’enquête pour en savoir sur le déport en cascades des avocats de la défense ! A termes, est-il impossible d’arriver à de la jurisprudence en l’espèce pour juger au delà d’un certain nombre de déports s’il est avéré une collision coupable entre avocats et prévenus ?
    Vous qui adorez la justice française et occidentale, pouvez-vous nous dire combien de procès et dans quelles conditions les nombreux crimes politiques ou économiques en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis ont été ou sont menés ? Pouvez-vous y développer autant d’argumentaires et y prospérer ?
    Vos propos tendent à renforcer le caractère de justice d’une république bananière à la limite. Que le tribunal trébuche, se trompe, tombe, l’essentiel est qu’il se relève, et dise le droit en accord avec le peuple burkinabè en dépit de jérémiades de quelques courtisans intéressés. Vous avez le droit d’attaquer ses décisions où vous voudrez, c’est votre droit. Que vous le vouliez ou pas, on construira peu à peu notre arsenal judiciaire en méditant bien l’adage qui dit que seuls ceux qui n’agissent pas ne se trompent pas.
    De grâce, si vous ne pouvez contribuer à assoir notre pays dans le renforcement d’une justice véritable, crédible et responsable à laquelle aspire le vaillant peuple burkinabè dont le rendez-vous historique ne s’arrête pas avec la mafia juridique insidieusement tissée par le pouvoir de Blaise Compaoré, le peuple s’en chargera. Avec tous mes respects, excusez-moi par avance si mes propos venaient à vous porter offense. Cordialement.

  • Le 23 mai 2018 à 08:51, par en verité je vous le dis En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Mon frère il fallait aller tout droit dans ton idée de réconciliation avec la libération pure et simple des détenus.Dites nous quelle garantie as tu pour nous rassurer qu’une fois libérés ces ex du RSP ne vont pas collaborer avec les terroristes qui étaient d’ailleurs leurs protégés. Tu sais très bien que si les terroristes nous attaquent c’est grâce à la collaborations de certains fils du Burkina .Donc laisse la justice faire son travail et après le peuple décidera s’il faut les libérer ou pas.Pourquoi ce jugement constitue un cauchemar pour toi ?De quoi te reproches tu ?Avec ton expérience d’avocat est ce que c’est ta première fois de voir une contradiction au sein des magistrats ? Fais un tour à la cour d’appel pour ta gouverne.Laisse les magistrats laver leurs linges sales pour une justice sociale

  • Le 23 mai 2018 à 08:56, par la loupe En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Bjrs. Me Paul KERE, sachiez que tout le monde vous voit venir, le président n’est pas moins intelligent que vous pour tomber dans votre piège de« je propose que le président préside à nouveau le CSM, qu’on libère Dienderé et autres pour qu’ils aillent combattre les terroristes, patatis patatas,... ». Premièrement, c’est pour pouvoir dire après que la justice est aux ordres du président. Deuxièmement, est-ce que Dienderé à déjà combattu des groupes armées islamistes ? Si oui, relevés ce extrait du journal ou autre preuve et publier sur la toile sinon que ayant lus leurs palmarès, ils ont toujours exceller dans les exécutions politiques. Si le ridicule tuait dans ce pays. Bonne chance nous tous !

  • Le 23 mai 2018 à 09:28, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    - Mon cher ami Me Paul KÉRÉ, bonjour. Je suis content de ton écrit et fier de toi pour la clarté de tes idées et ta franchise. Or la plupart des burkinabè n’aiment pas ceux qui parlent franchement. Mon ami, moi j’avais fortement critiqué la décision de dissoudre le RSP qui était une unité spéciale. J’avais préconisé qu’il fallait juste changer les chefs et revoir les attributions du RSP qui ne devrait plus être au service d’une famille mais de la nation. Mais non, des poltrons se sont précipités pour dissoudre le RSP. Et puis est-ce qu’il est nécessaire qu’un tribunal militaire existe vraiment ? Son utilité est-elle vraiment démontrée et incontournable ?

    Par Kôro Yamyélé

  • Le 23 mai 2018 à 10:52, par Ahmed En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Me Kéré ! Vous aviez préconisé à un moment donné que le président du Faso post insurrectionnellement élu gardât la main sinon un bon oeil sur le csm pour encadrer les derives qui pourraient survenir si les magistrats devaient être les seuls acteurs de cette chose. Selon des informations fiables, le ministre de la justice de la transition avait demandé l’avis de techniciens chevronnés sur la question et les plus honnêtes lui avaient donné la même position que vous. C’est en méconnaissance de la réalité sur le terrain et sous l’effet de l’intoxication provenant du corps et la pression des negativistes que le csm sous sa forme actuelle à été prématurément adopté par le gouvernement de la transition et le cnt sous cette forme.
    Aux dires de personnes bien introduites dans le cercle de la justice, contrairement à ce qui s’est beaucoup soutenu, le président du Faso pré insurrectionnel s’était rarement imposé au csm exception faite de la nomination des tous premiers présidents de la cour de cassation et du conseil d’Etat ainsi que de leurs successeurs immédiats et du tout premier président de la cour des comptes. Ni pour le deuxième 1er président de la cour des comptes, ni pour les 3ème 1er président de la cour de cassation et du conseil d’Etat, il n’a imposé sa décision. Le dernier à même été retenu aux voix sans qu’on ne puisse dire que le président du Faso à voté pour ou contre lui. La présomption de partialité du président du Faso amplifiée par des acteurs de la justice et la volonté de rupture avec tout ce à quoi touchait celui qui presidait aux destinées du Faso pré insurrectionnel sont venues à bout de la grande force du csm. Il semblerait qu’en général, lors des csm, le président du Faso écoutait religieusement les arguments des parties en présence et s’alignait derrière la majorité ou arguait sur ce qui lui paraissait logique peu lui importait que cela provient de telle ou telle partie.
    La récusation est l’une des pires armes que l’on peut utiliser contre un magistrat parce-que c’est une négation de son indépendance. De récusation en contre récusation, le csm et sont conseil de discipline ne sont plus crédibles ; c’est du jamais vu et la lettre du samba contre le misère de la justice et le csm en disent long, la confiance entre les acteurs de la justice n’est pas pour demain là veille surtout que, selon des observateurs, au lieu de commencer les sessions de conseil de discipline par le cas tripatouilleurs de mandat de dépôt contre Soro pour l’exemple, on y va par les cas les plus compliqués de corruption supposée ou réelle alors que l’affaire des mandats de dépôt, c’est guê comme disent les dioulas. A t on l’intention d’absoudre ces tripatouillers à la faveur du renouvellement des membres du csm en mettant tout en oeuvre pour faire du tout guili ?
    La justice perdra alors davantage son crédit.

  • Le 24 mai 2018 à 10:47, par Ka En réponse à : Justice : Maître Paul Kéré dénonce « la contrariété » des récentes décisions prises par le Conseil supérieur de la magistrature

    Merci PALE ISSO, pour ton auto critique fine et subtile d’intellectuel averti. ‘’’’Très bonne contribution à cette analyse, et qui démontre une fois de plus que les personnes qui se disent malins et intellectuels sont la cause principale des problèmes du pays que nous aimons tous.’’’

    L’alternance politique d’un pays n’est pas une fin en soi et encore moins un projet de société ou un programme de gouvernement (pas plus que l’"émergence", d’ailleurs). Quoi que fasse ceux qui veulent saboter la graine semé par la transition pour une alternance voulu par le peuple Burkinabé et sa jeunesse, cette graine a déjà poussé avec un tronc solide.
    Personne au Burkina ne peut pas ignorer que le combat pour la justice est celui le plus difficile à mener, sauf des juristes partisans prêts à tout détruire pour la continuité de l’impunité, car, on ne se bat pas pour une personne en particulier, mais pour que la justice soit pour tous (sans exception). Lorsqu’on lit l’analyse du maître Kéré, on a l’impression qu’il s’agit d’une guerre entre ceux qui patinent pour faire avancer le Burkina, et une personne qui veut tout détruire.

    Je suis parfaitement d’accord que dénoncer les choses qui ne vont pas n’est ni une offense ni une atteinte à la sécurité nationale. Bien au contraire, c’est une aide vers la perfection (qui, quoi qu’il en soit, n’est pas de ce monde...) Mais dénoncer sans des solutions qui puissent faire avancer ce qu’on dénonce, ’’’devienne détruire tout.’’’
    Et je dis ici à Me Kéré sans parti pris, remontons l’histoire récente de notre pays et représentons-nous ce pays sous Blaise Compaoré, François Compaoré et sa belle-mère Gando, et leur RSP, qu’aurions-nous vécu ? Des ruses, des tripatouillages des articles de lois pour s’éterniser au pouvoir, des crimes gratuits pour le pouvoir sans partage.
    Et j’ai décidé d’ajouté ma modeste contribution à celle de PALE Isso ’’’et dire à maître Kéré de rejoindre le peuple Burkinabé avec franchise, pour que nous ayons ensembles le courage politique de rompre franchement avec ce qui a fait son temps avec la corruption, l’injustice, les crimes gratuits, l’impunité, pour autoriser l’exploration d’autres voies susceptibles d’ouvrir une vraie justice, un véritable dialogue entre la population, pour une réconciliation nationale durable par la justice équitable.’’’

    D’autre part : Je joins ici à l’internaute PALE avec mon opinion personnelle en disant que l’Afrique est malade de ses intellectuels comme ces juristes, lorsqu’ils entrent en politique sans le crier, ils ne sont pas différents des pires dictateurs du passé comme un certain introverti. Lorsqu’ils y a du profit, ils offrent leur savoir, et deviennent des ignobles courtisans.

    Ma conclusion est de dire a ceux qui se croient plus intelligents que ceux qui patinent, ’’’mais essayent de relever un pays en ruine et profondément corrompu depuis plus de 30 ans, ‘’’ ce pays ne peut pas être un modèle de démocratie et de justice en deux ans :’’’ Les mauvaises habitudes des acquises pour au moins 30 ans ne se perdent que par étapes, le tout soutenu par une transformation progressive des mentalités. A part quelques-uns dans le nouveau pouvoir de roch Kaboré, qui d’autre parmi les ministres et dirigeants n’est pas sorti de l’école de la corruption Burkinabé de Blaise Compaoré ? Maître Kéré, la manière dont fonctionne la Justice est le reflet du niveau de démocratie atteint par un système. Dans les vraies démocraties, c’est la peur de faire face à la loi qui dicte le comportement des gens.

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