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Arrêt du désarmement du RSP : Des manifestants tirent à boulets rouges sur Gilbert Diendéré

Publié le mardi 29 septembre 2015 à 21h39min

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Arrêt du désarmement du RSP : Des manifestants tirent à boulets rouges sur Gilbert Diendéré

Quelques centaines de jeunes ont répondu favorablement à l’appel du mouvement « Citoyens africains pour la renaissance » (CAR) d’Hervé Ouattara pour exiger le désarmement effectif des militaires de l’ex-RSP. Réunis dans la soirée de 28 septembre 2015 sur la place de la Révolution, ils ont exprimé leur colère et leur volonté d’en découdre avec les hommes de Gilbert Diendéré.

Il fallait s’y attendre. Le désarmement des putschistes du 17 septembre n’est pas une mince affaire. « Impasse », c’est le terme utilisé par l’Etat-major général des armées dans son communiqué de ce lundi 28 septembre. L’ex-président du Conseil national pour la démocratie (CND), Gilbert Diendéré n’est pas près de lâcher prise. Une situation qui exaspère les résistants qui voient leur lutte inachevée. Afin de se faire entendre, ils se sont donné rendez-vous sur la place de la révolution. Là, c’était la chorale des « RSP, à bas ! » et de « La patrie où la mort, nous vaincrons ». Au départ, l’animation était assurée par Laurent Moné, Secrétaire général du CAR et ses camarades. Mais par la suite, quelques leaders d’Organisations de la société civile (OSC) viendront se joindre à la danse. Ce mouvement spontané ne pouvait être autrement.

Peu après 16h, un gros orage éclate. C’est le sauve qui peut. Sous des hangars ou sous des arbres, les commentaires reprennent de plus belle. Difficile d’avoir un point de vue contradictoire parmi les jeunes. « Cette pluie est un signe. Depuis le coup d’Etat, le ciel est contre Diendéré. Je me rappelle que le 30 octobre, une fine pluie est tombée avant que l’assemblée nationale ne soit saccagée », déclare le jeune Samy. Un autre manifestant s’écria que Thomas Sankara était « un prophète » et que sa devise « La Patrie où la mort nous vaincrons » était toujours d’actualité. Pour lui, des forces obscures veulent semer la zizanie au Burkina Faso après avoir mis le feu aux poudres dans des pays de la sous-région. Bref, les commentaires et anecdotes se sont poursuivis jusqu’aux environs de 18 heures avant que le hangar ne soit complètement vidé.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

Quelques leaders d’OSC s’expriment

Laurent Moné, SG du CAR
La révolution des 30 et 31 octobre appartient au peuple burkinabè. Et personne ne viendra la lui confisquer. Un accord a été signé entre le RSP et l’armée régulière chez le Mogho Naaba. Alors, qu’ils s’en tiennent au respect de cet accord. Le désarmement devrait se poursuivre pour que le RSP dépose définitivement les armes. Le peuple est toujours mobilisé comme un seul homme et est prêt à aller jusqu’au bout.

Marcel Tankoano, M21
Dans le communiqué du gouvernement il est dit que Diendéré est de connexion avec des djihadistes qui sont à nos portes. Djibril Bassolé le soutiendrait. Si Diendéré s’entête, nous allons rentrer à Kosyam. Nous ne sommes plus là pour tergiverser. Nous allons demander à toutes nos positions venues des provinces de nous suivre. Autrement dit, qu’on nous remette les armes ! Ce soir, nous allons libérer le camp Naba Koom ! Nous sommes prêts à aller au charbon. Nous sommes prêts à mourir pour libérer le pays. Un seul individu ne peut pas malmener tout un peuple.

Roch Nagalo, SG du Syndicat des commerçants du Burkina
Nous sommes un peu inquiets par rapport à la situation nationale. C’est pourquoi nous nous mobilisons afin que le gouvernement trouve une solution définitive à la crise. Mais nous prônons la paix. Nous voulons qu’il y ait un consensus de sorte que tous les fils du pays se pardonnent, se comprennent et s’acceptent. Le Burkina Faso est une nation établie par Dieu. Ce n’est pas un hasard si elle avait été supprimée en 1932 et reconstituée en 1947. Les valeurs du Burkinabè se résument à l’intégrité et nous avons perdu cette valeur depuis un certain temps. Nous lançons un appel au RSP pour dire que les commerçants sont en train de réaliser des pertes considérables dans les affaires. Nous interpellons particulièrement Gilbert Diendéré. C’est un Burkinabè et un Burkinabè ne peut pas verser le sang de ses frères qui demandent la paix… Nous comptons prochainement rejoindre les centrales pour un nouveau mot d’ordre.

Boubacar Balima, député de la transition : Nous devons soutenir notre armée nationale et républicaine car tant que le RSP n’est pas totalement désarmé, nous ne sommes pas à l’abri. Et nous avons toujours peur de la situation parce qu’il y a des non-dits. Tout ce que dit le Gilbert Diendéré n’est pas conforme. La population burkinabè doit rester vigilante parce que nous ne maitrisons plus la situation. Nous devons rester mobilisés pour soutenir nos frères d’armes…

Idrissa Nogo, Mouvement « Plus rien ne sera comme avant » : Nous sommes dans un Etat de droit. Il y a une note du chef d’état-major général des armées qui est sortie pour réaffecter les éléments de l’ex-RSP dans les différentes garnisons. Il y avait un processus de désarmement en cours mais les hommes de Diendéré opposent une résistance. C’est de l’indiscipline. Nous appelons l’armée régulière à donner pour une fois l’exemple en sévissant. Il faut les arrêter, les cantonner, les juger. Le plus tôt serait le mieux.

Propos recueillis par HFB
Lefaso.net

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