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Bobo-Dioulasso : Pas de service minimum à l’hôpital et près de 10 morts à la pédiatrie

Publié le samedi 19 septembre 2015 à 05h38min

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Bobo-Dioulasso : Pas de service minimum à l’hôpital et près de 10 morts  à la pédiatrie

Au troisième de la nouvelle crise née du coup de force du CND, on a enregistré déjà près de 10 morts à la pédiatrie de centre universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso. Depuis jeudi soir, aucun service ne fonctionne dans cette formation sanitaire de référence. Des malades sont couchés à même le sol sans soins mourant certainement à petit feu.

Bobo-Dioulasso résiste. C’est le moins qu’on peut dire au regard de la forte mobilisation entamé depuis mercredi soir. Ce vendredi matin, les populations en majorité jeune se sont encore donné rendez-vous à la place Tiefo Amoro. A la bourse du travail, l’appel au respect du mot d’ordre pour la grève illimitée est rappelé aux travailleurs fortement mobilisés. Le grand marché, les commerces, les banques, les stations d’essences, etc…sont encore fermées. Dans la foule, on peut entendre toutes sortes de commentaires : « c’est le CDP qui est en train d’agoniser. On ne parlera certainement plus de ce parti », lance M. Bationo enseignant.

Aux environs de 10heures, les travailleurs sont appelés à la bourse du travail pour écouter le message des responsables syndicaux. Tous parlent le même langage : soutient à la Transition et non au Conseil national de la démocratie. « Nous ne reconnaissons que la Transition, et non le CND », soutient Bakari Millogo, coordinateurs des mouvements syndicaux de Bobo-Dioulasso.

A l’hôpital Sanou Souro que nous avons visité aux environs de 11heures, aucun service ne fonctionnait. Comme un cimetière, tout était calme. Des malades sont couchés à même le sol, certains sur des lits mais sans aucune assistance. Un jeune-homme, se disant infirmier était au chevet d’une malade qui a été opérée mercredi, confirme l’arrêt total des services. « Je suis certes infirmier mais je ne suis pas venu pour travailler. La malade est la femme d’un cousin que je suis venu voir », nous a-t’il dit.

L’on pouvait effectivement constater des bureaux du service bloc opératoire quasiment vides. « Il n’y a pas de service minimum », déplore une patiente que l’on entendait à peine. Un interne nous confirme la mort de 10 enfants à la pédiatrie. « Hier soir (jeudi) j’ai constaté un mort aux urgences » ajoute-t-il. A l’entendre, la situation au niveau de Souro Sanou n’est pas les plus aisées. Il n’y a certes pas de blessés à Bobo-Dioulasso mais tout peut survenir. Des malades ont été obligés de partir, soit dans des cliniques –pour ceux qui ont les moyens- ou de à la maison – pour ceux qui n’en ont pas.

L’infirmière Azoupé/Koné Alima que nous avons rencontrée à la bourse du travail est au service post opérée. « L’heure est grave » nous a-t -elle expliqué. « Au CHUSS que vous avons visité, aucun agent de santé ne travaille. Nous sommes soit à la bourse du travail ou la maison », et d’ajouter que : « je suis dans un service post-opéré à la maternité. On ne peut plus suivre les patientes qui ont subi des opérations ».
Presqu’en larmes, dame Azoupé conclut : « c’est sûr qu’il y aura des morts sur la conscience des gens » et d’appeler alors l’opinion nationale et internationale à trouver une solution à cette situation qui fait déjà trop de morts ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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