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Bobo-Dioulasso : Des groupes de résistances installés dans les secteurs et principales entrées de la ville

Publié le vendredi 18 septembre 2015 à 07h54min

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Bobo-Dioulasso : Des groupes de résistances installés dans les secteurs et principales entrées de la ville

Le couvre-feu décrété par le Conseil National pour la Démocratie, présidé par le général Gilbert Diendéré n’a pas été respecté à Bobo-Dioulasso dans la soirée du 17 septembre. Réunis à la place Tiefo Amoro, représentants de partis politiques (MPP et UPC) et organisations de la société civile ont informé de la mise en place des groupes de résistance dans les différents secteurs et les principales entrées de la ville. Ils ont également réitéré l’appel à la mobilisation pour faire échec à la forfaiture du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Depuis la nuit du mercredi 16 septembre des jeunes de la cité de Sya sont sans repos. Entre mobilisations et interpellations des forces armées du camp Ouezzin Coulibaly à se désolidariser du putsch, ils n’ont cessé de faire le tour de la ville pour dire NON au RSP.

Dès 8heures ce jeudi 17 septembre, la place Tiefo Amoro grouillait de monde. Qui se rendra plus tard au camp militaire Ouezzin Coulibaly pour, une fois de plus, implorer Gilles Bationo – commandant de la deuxième région militaire – de rester aux côtés du peuple. Même message que celui du mercredi. Gilles Bationo dit avoir reçu le message mais ne peut agir sans ordre de sa hiérarchie qui n’a pourtant pas encore réagi.

A la place de la Femme (avenue de l’Union européenne), le mot d’ordre de résistance est bien observé à travers le blocage des passages. Des manifestants scandant des messages « funestes » au RSP se rendront au siège du Congrès pour la démocratie (CDP). Ils n’hésiteront pas à saccager, piller et le siège de l’ex parti majoritaire dont certains ténors comme Léonce Koné ont applaudi le coup d’Etat. « Ils sont responsables de ce qui arrive à notre pays » lance un jeune-homme.

Cette « mission » étant terminée, des manifestants ont pris d’assaut les artères de la ville où commerces, banques, stations d’essence, hôtels, restaurants sont fermés. Tantôt rassemblés devant le gouvernorat, tantôt sur la place Tiefo Amoro, ils ne se lassent pas.

Des piquets de résistances installés

Une ville presque morte. C’est l’image que donnait Bobo-Dioulasso ce jeudi. Avec des rumeurs allant dans tous les sens - le RSP serait en train de venir à Bobo-Dioulasso pour appliquer le couvre-feu, ou encore qu’une troupe de soldats aurait quitté la ville pour une opération de résistance à Ouagadougou-.

Pendant ce temps, des partis politiques notamment le MPP et l’UPC avec les organisations de la société civile se concertent pour la conduite à tenir. Dans la soirée aux environs de 18heures, tous se sont encore retrouvés à la place Tiefo Amoro. « Nous venons lancer un message de résistance à l’endroit de la population. Alors, nous vous demandons de rester mobilisés et déterminés jusqu’à ce que ce régime illégal puisse renoncer à sa décision de vouloir garder le pouvoir », lance Moussa Zerbo, coordonnateur de l’UPC.

Pour ce faire, il faudra de la résistance. Une résistance qui est matérialisée par la mise en place de piquets, non seulement à la place Tiefo Amoro, mais aussi dans tous les quartiers de Bobo. Il en est de même au niveau des différentes routes nationales notamment –Dédougou, Ouagadougou, Orodora et Banfora. Ces actions, souligne Moussa Zerbo, sont menées avec la collaboration des organisations de la société civile, car, poursuit-il : « nous avons décidé de nous mettre au-dessus de tout clivage entre OSC et partis politiques. Ce n’est pas important. Aujourd’hui c’est la mère partie qui nous appelle. Nous devons nous mobiliser pour combattre cette forfaiture du RSP ».

C’est donc en bonne intelligence qu’OSC et partis politiques de Bobo-Dioulasso travaillent pour faire échouer ce putsch. A la question de savoir si l’information selon laquelle le RSP serait en train de venir est avérée, Moussa Zerbo répondra que : « Les éléments du RSP ne sont pas assez nombreux pour venir à Bobo. Alors s’ils veulent, qu’ils viennent. S’ils ont des arguments pour nous convaincre, on les écoutera. Ou si ce sont des cadavres aussi, qu’ils viennent. Nous ne nous reconnaissons pas dans le couvre-feu parce que les reconnaitre serait les légitimer. Nous serons donc dehors aujourd’hui, demain et jusqu’à qu’ils partent ». Et Tahirou Sanou du MPP de renchérir : « Nous allons résister s’il le faut jusqu’à la dernière goutte de sang pour rétablir la démocratie dans notre pays ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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