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FasoMètre : En forme Naaba Kiiba roi du Yatenga

Publié le vendredi 20 juillet 2012 à 00h21min

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Ceux qui le connaissent bien disent qu’il n’a pas sa langue dans la poche. En bon Yadga, certainement. En recevant le ministre des Droits humains et de la Promotion civique qui a décidé de faire la ronde des coutumiers et des religieux en vue de bénéficier de leurs sages conseils, celui-ci n’a pas utilisé la langue de bois pour asséner ses vérités aux hommes politiques qui, selon lui, seraient les pyromanes de la république. « Il faut ouvrir bien l’œil, sinon les hommes politiques sont en train de détruire le pays à petit feu », aurait-il dit au sinistre. « En tant que gouvernants, c’est à vous de leur [ndlr : les auteurs d’actes d’incivisme et leurs mentors] dire la vérité tout en assumant vos responsabilités.

Je rends responsables les hommes politiques qui encouragent les jeunes à brûler et à saccager. » Albert avait-il besoin de déserter ses bureaux pour parcourir le pays et s’entendre dire ce que lui-même savait déjà ?! La gouvernance au Faso va de plus en plus mal ; on mêle les rôles des différentes composantes de la population. Le recours intempestif aux notabilités peut avoir le revers de lessiver leur aura. On a l’impression d’être dans une monarchie où ce sont les coutumiers qui donnent la voie à suivre. On oublie que la république s’est donné de nombreux instruments pour aborder ce genre de conflits sociaux. La laïcité ayant alors, semble-t-il, montré ses limites, qu’on permette à ces forces émergentes de s’exprimer sur la scène politique. Après tout, comme nous aimons à copier, il y a des partis d’obédience religieuse en Occident...


En panne : Adama Traoré, ministre de la santé

Au nom de la continuité de l’Administration, il se doit d’assumer les travers de la mauvaise gestion des subventions publiques au secteur de la santé. Les enquêtes parlementaires dont les résultats viennent d’être publiés ont révélé au grand jour des pratiques peu catholiques non seulement dans l’utilisation des fonds destinés aux Soins obstétricaux néonataux d’urgence (Sonu), mais aussi dans l’organisation générale des marchés publics. Cela n’est pas à rassurer les bailleurs de fonds qui financent la santé publique au Burkina.

En fait, les députés ont mis le doigt sur des dysfonctionnements qui ont été régulièrement dénoncés par les médias, mais que son département s’est toujours évertué à balayer d’un revers de la main. Maintenant que le linge sale est étalé sur la place publique, on attend du sinistre Traoré et de ses collaborateurs qu’ils prennent des mesures énergiques et vigoureuses pour redorer leur blason. Le ministre serait bien inspiré de donner lui-même un coup de pied dans la fourmilière de la corruption, plutôt que de vouloir jouer l’avocat du diable avec des formules enrobées.

Journal du Jeudi

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