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RAVAUX PUBLICS : "Nous voulons de bonnes et belles routes"

Publié le mercredi 29 décembre 2010 à 00h00min

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L’auteur du texte ci-dessous dénonce la manière dont une entreprise de la place exécute les travaux publics. Pour illustrer son point de vue, il cite en exemple le tronçon Ouaga-Koubri dont la réfection aurait été confiée à ladite entreprise.

La réfection de ce tronçon a commencé en mai 2010 par une entreprise de la place. A l’époque, la déviation était d’environ trois kilomètres et cela a traîné des lustres pour la construction de certains ponts. Nous avons accepté cette contrainte malgré la saison des pluies qui inondait ces déviations, transformant certains endroits en des mares que seuls franchissaient aisément les véhicules tout-terrain et les camions. Aujourd’hui, cette première déviation, restée en déshérence, a été aggravée. Nous avons environ 20 kilomètres et plus de déviations. Nous ne comprenons pas, d’autant plus que, plus loin, une autre entreprise qui a commencé par Pô en venant à la rencontre (je suppose la même entreprise) observe une autre façon de faire en opérant par de courtes déviations bien balisées avec des agents de chantiers bien visibles qui vous orientent.

Les déviations de cette dernière ne font pas plus de deux kilomètres et on roule sur du bitume flambant neuf. Pourquoi ces deux méthodes de travail pour des professionnels devant observer les mêmes normes de travail ? J’ose croire que les normes et pratiques autorisées par les professionnels des travaux publics recommandent surtout une observation stricte des mesures de sécurité pour tous les usagers pendant les travaux, à savoir :
- une signalisation visible et compréhensible par les usagers des routes, des déviations, des obstacles (ralentisseurs) ;
- une offre de visibilité, même dans les déviations ( et non pas la tempête de poussière ou la gadoue) ;
- une praticabilité des déviations par tous (pas seulement pour les camions et les tout- terrain) ;
- une limitation des distances de déviation (20 kilomètres, c’est long) ; Nous voulons de bonnes et belles routes. Pendant leur construction, nous demandons que nos vies soient préservées et non mises en péril. Tenez vous bien : Le soir du 26 décembre 2010 à 18 h 30, me voici sur la route de Koubri.

Après Lanoayiri, déviation et poussière. Plus loin, après Nabb matanga à la déviation contournant le château d’eau en construction, je rattrape un camion de ladite entreprise dans la poussière qui n’avait pas de feux arrières. C’est en le dépassant que j’ai pu voir clair. A peine trois kilomètres plus loin, je constate avec désarroi qu’un de leurs camions a perdu son chargement de blocs de granite sur la déviation, pas de signalisation et ni personne pour avertir. Un "sans-fou-la -mort" royal ! Plus loin encore, je rattrape deux semi-remorques qui peinent à rouler. Elles sont dans la poussière et elles en soulèvent des volutes. La visibilité est à peine à cinq mètres.

Faut-il rouler au pas ? Durant le week-end, le service d’arrosage n’a pas fait son boulot, ou à peine. Silence on économise ! Dans les concessions de Koubri, nous arrivons à la manière des canetons et je vous épargne du reste. Malgré la climatisation, j’ai de la fine poussière dans les bronches, alors sans climatisation, imaginez ! Quelle place accordons-nous aux usagers des deux roues, notamment ces braves frères et sœurs qui luttent au quotidien pour ravitailler Ouaga en légumes et autres produits maraîchers ? Cette situation fait perdre tout le monde :

- Commençons par l’entreprise en question : je pense qu’il s’agit d’une mauvaise exécution du marché qui ne peut passer inaperçue, parce que ce ne sont pas les pauvres sans voix comme nous qui empruntons cette voie. Il y a aussi des étrangers qui l’empruntent, qui se font une opinion sur cette manière d’exécuter les TP de cette entreprise et qui ne manqueront pas de donner leur avis sur d’ultérieurs appels d’offres à l’échelle internationale. Ne vissons pas nos regards à l’échelle de notre pays, mais voyons ne serait-ce qu’au plan africain. Ce n’est pas sûr qu’aux prochains appels d’offres, il n’ y ait pas de réticences. Je frémis d’avance à l’idée que cette entreprise aura à exécuter le tronçon qui va de l’échangeur de l’Est en allant vers l’Est ! Que de maltraitance !

- L’Etat perd dans les taxes routières. Comment comprendre que l’on paye une taxe pour lutter dans des conditions aussi difficiles. Je crois que beaucoup ne payent plus leur taxe routière. Les agents commis au contrôle sont eux-mêmes préoccupés à lutter contre la poussière ;
- enfin, nous les usagers, souffrons de ces déviations chaotiques qui mettent en péril nos vies ainsi que les montures de nos engins qui ramènent la gadoue dans nos maisons après chaque voyage. Le souhait de chacun est la réhabilitation rapide de cette voie, car, il s’agit d’une route à forte portée économique pour notre pays. Elle nous ravitaille via le port de Téma et Takoradi. Avec son état actuel, le tronçon incriminé ne favorise rien d’autre que la souffrance et la désolation.

En tant que citoyen, j’interpelle l’autorité publique qui a en charge le contrôle et le suivi des chantiers, à jouer pleinement son rôle en assurant le respect de la sécurité des usagers pendant l’exécution des travaux de construction de nos routes et particulièrement, ce tronçon du calvaire et bien d’autres où cette sécurité n’est pas offerte. Je souhaite à tous nos frères et sœurs, citoyens de notre cher pays, une bonne et heureuse année 2011, de bonne santé et de prospérité. Je souhaite à l’entreprise une bonne croissance, sans poussière ni gadoue.

Le SALGA qui a marre de la poussière et de la gadoue

Le Pays

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