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Développement de l’Afrique : La BID mise 14 milliards de dollars US

Publié le vendredi 30 octobre 2009 à 05h31min

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En marge du Forum ministériel sous régional sur la mise en œuvre du Programme spécial pour le développement de l’Afrique (PSDA), le président de la Banque islamique de développement (BID), Ahmad Mohamed Ali a animé une conférence de presse, mercredi 28 octobre 2009 à Ouagadougou pour clarifier davantage les interventions de son institution. L’organisme de financement basé à Djedda en Arabie Saoudite met dans la cagnotte destinée au progrès du continent quatorze (14) milliards de dollars US afin que cette partie du monde espère s’approcher des Objectifs du millénaire pour le développement en 2015.

Sept ans après sa Déclaration de Ouagadougou constituant sa feuille de route pour des financements de projets de l’ordre de trois milliards de dollars US en cinq ans sur le continent, la capitale burkinabé a encore servi de cadre à la Banque islamique de développement (BID) pour une nouvelle perspective de coopération avec l’Afrique. Cette fois-ci, l’institution de Djedda en Arabie saoudite ouvre cette partie de la planète aux capitaux étrangers. Il s’agit de faire bénéficier ce modèle de financement à 20 pays subsahariens sur les 22 réduits aux prêts concessionnels.

« Au rythme actuel, et en dépit des progrès réalisés, peu de pays d’Afrique subsaharienne pourraient atteindre tous les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) du fait d’un manque de ressources et de capacité d’absorption », s’est-on résolu à la BID. Un tel constat a conduit le Sommet extraordinaire de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) tenu en 2005 à la Mecque d’investir la Banque de la mission de financement d’un Programme spécial pour le développement de l’Afrique (PSDA). Celle-ci invite alors en 2007 à Dakar les gouverneurs en son sein à formuler des politiques et à donner des orientations en vue des composantes de sa mise en œuvre. « Le PSDA a été conçu par des ministres africains, eux-mêmes gouverneurs de la BID. Ce programme nourrit exclusivement l’ambition de contribuer au progrès à travers la réduction significative de la pauvreté. Les financements s’inscrivent dans leurs recommandations et leurs directives dans des domaines tels que l’agriculture, la santé, les infrastructures…

La différence fondamentale entre la BID et les autres institutions de financement c’est que cette fois-ci avec le PSDA, les différentes composantes et les contenus des projets ont été élaborés par des Africains eux-mêmes. Ils animent le Programme et guident les interventions de la BID dans ce qu’ils auront définis comme démarche et domaines prioritaires », a expliqué le président de la BID, Docteur Ahmad Mohamed Ali, en marge du Forum ministériel de mise en œuvre du PDSA. S’appuyant sur la solidarité islamique, l’organisme de financement met dans la cagnotte quatorze (14) milliards de dollars US pour permettre aux 360 millions d’Africains, soit 45 % de la population du continent, frappés par la pauvreté d’espérer au bien-être. Créée en 1976, le rôle de la BID consiste à stimuler le développement économique et le progrès social des pays membres selon les principes de la finance islamique. « Les montants alloués par la Banque dépendent uniquement de la nature des projets présentés par les pays membres. Certains ont un caractère régional, d’autres un caractère national.

La sélection se fonde sur leur viabilité. Les prêts ne sont soumis à aucun intérêt sauf dans le cas des prises de participation. Les modes de financement sont aussi fonction de l’identité du bénéficiaire dont le potentiel financier permet d’appliquer l’intervention recommandée par la Charia islamique », a indiqué Docteur Ali. Il soutient que plus la faisabilité et la fiabilité du projet sont prouvées, plus les possibilités de financements s’offrent à lui. Des projets nationaux peuvent bénéficier de financements allant de 10 à 15 millions de dollars US et ceux à caractère régional de 100 à 150 millions de dollars US. La BID est consciente que la lutte contre la pauvreté est un grand défi à relever sur le continent. Pour son patron, la particularité de l’option de son institution et l’élaboration endogène du Programme constituent des atouts majeurs pour sa réussite. « Nous sommes effectivement conscients du challenge que constitue la pauvreté. Voilà pourquoi, tout le programme est orienté vers la réduction de la pauvreté. Il concerne aussi bien la microfinance, la formation professionnelle que l’agriculture, l’éducation ou la santé.

En somme, le programme englobe tous les instruments pour combattre la misère », a-t-il relevé. Le premier responsable de la BID s’inscrit en faux contre toutes les rumeurs qui prétendent que l’intérêt particulier de son organisme pour le continent vise à promouvoir l’Islam dans cette région du monde. Il rappelle que la Charte ratifiée par les cinquante-six (56) Etats membres demeure la boussole : « Un tel jugement est assez faux. Ce n’est pas une institution religieuse. C’est un organisme de développement qui n’est guidé que par des critères de faisabilité et de viabilité dans le financement des projets. La mission assignée n’est nullement celle de propager ou de promouvoir l’Islam mais de contribuer au développement des pays membres. Sa charte en est la preuve ». Docteur Ahmad Mohamed Ali estime également que les Africains n’ont pas à exprimer un quelconque scepticisme face au PDSA à cause de son coût supposé élevé, ni à cause des balbutiements du NEPAD avec lequel certains établissent des rapprochements. Il clame que la BID intègre dans son action de nouvelles priorités en rapport avec la globalisation. Le commerce et la promotion du secteur privé occupent une place de choix dans les financements en vue d’améliorer la compétitivité des économies dans le cadre de l’ouverture des marchés.

Les domaines prioritaires incluent les projets d’infrastructures et d’interconnexions de nature à désenclaver et à réduire les coûts des facteurs. L’institution de Djedda prône le rôle majeur de la micro-finance comme outil de développement pour les populations les plus pauvres. « La Banque dispose d’un palmarès de financement qui milite en faveur de sa fidélité et sa sincérité dans l’engagement à promouvoir le développement. En 25 ans, elle a décaissé plus de 56 milliards de dollars US pour le progrès de ses membres. A la Déclaration de Ouagadougou en 2002, la Banque a souscrit pour un financement de deux milliards de dollars sur une période de cinq ans. A la fin de cette échéance, le constat est qu’elle a dépensé plus que l’enveloppe prévue au départ c’est-à-dire trois milliards », a révélé M. Ali. La Banque islamique de développement appuie le Burkina Faso dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures, de l’approvisionnement en eau potable…

Jolivet Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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