Rappelons, à cet effet, qu’il y a trois juridictions consulaires burkinabé en Côte d’Ivoire. Mais ceux qui choisissent cette option sont obligés d’attendre un trimestre voire un semestre avant d’obtenir leur document. En dehors du certificat de nationalité qui s’établit uniquement à Ouagadougou, les autres éléments constitutifs du dossier que sont entre autres, le casier judiciaire, la copie d’extrait de naissance sont tous à la portée du requérant qui se les procure sur place. C’est d’ailleurs l’infaisabilité sur place du certificat de nationalité qui explique que l’on suggère aux demandeurs de se faire établir le passeport directement au Burkina.

Mais pour ceux qui ont la chance de réunir toutes ces pièces, la voie des consulats leur semble le plus souvent le meilleur raccourci’ quand il n’y a pas d’urgence. Si cette option permet d’économiser sur le déplacement, il reste qu’elle comporte un inconvénient : l’attente indéterminée. C’est le cas de Kaboré Boureima qui attende depuis sept mois son passeport au niveau du consulat d’Abidjan. « J’ai déposé ma demande depuis sept mois et je n’ai pas encore mon document. Chaque fois que j’appelle où je me déplace au consulat on me conseille la patience sans autre forme d’assurance », déplore t-il.

En effet, ce jeune burkinabé s’est fait enregistré le 24 août 2007 sous la quittance N°852040 du journal à souche du consulat d’Abidjan. Jusqu’aujourd’hui, il attend encore son passeport en vain. Mais Kaboré Boureima n’est pas un cas isolé, car ils sont légion, ceux qui sont dans la même situation que lui. Ces derniers, désabusés par la lenteur fulminent contre le système. D’autan plus qu’on les a tous rassurés lors de l’inscription que leur passeport pourrait être de retour dans un délai d’un trimestre.

Du côté du consulat on évoque une suspension de la délivrance des passeports au niveau de Ouagadougou tout en rassurant que les choses vont reprendre d’un moment à l’autre. Mais voici déjà des mois que cela dure. On sait que depuis quelques années, pour contourner cette lenteur, un réseau d’intermédiaires a vu le jour dans le consulat d’Abidjan, qui propose aux demandeurs l’obtention de leur passeport en trois semaines moyennant des sommes allant de l’ordre de 70.000 à 100.000 FCFA en fonction de l’urgence. Aujourd’hui, même ces intermédiaires doivent des passeports à des clients dont ils n’arrivent pas à calmer la colère. Tous les regards sont donc tournés vers Ouagadougou.

Alexandre Lebel Ilboudo
Lefaso.net
Correspondant Côte d’Ivoire