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Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

Publié le lundi 16 juillet 2007 à 07h39min

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Habata Barry

Il y avait d’abord ce rêve d’adolescente : être hôtesse de l’air. Mais le destin en avait décidé autrement. Fille d’un père fonctionnaire des télécoms et passionné de radio, Habata Barry a tôt fait de troquer son rêve contre sa dévorante passion pour la radio...

C’est feu Allandy Barry qui transmet le virus de la radio à sa fille, Habata. Inconditionnel des journaux parlés de la radio nationale, aucune nouvelle ne lui échappait. La petite Habata a baigné dans cette ambiance et la substitution s’est faite toute seule. « Je voulais être hôtesse de l’air. C’est un métier qui me passionnait. Pour diverses raisons, cela n’a pas pu se faire et, dans le même temps, je prenais goût pour la radio. A l’instar de mon feu père qui l’écoutait religieusement, je suis devenue une fan de radio et une inconditionnelle de météo... », se rappelle-t-elle.

Ainsi, ce furent tout d’abord les informations sur « la pluie et le beau temps » qui guideront les pas de cette peuhle racée et élégante, originaire de Siou (Dédougou), dans le labyrinthique univers des médias. A l’issue d’une formation au Centre de production et de réalisation de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), elle entre de plain-pied dans le métier, de retour au bercail, comme reporter-présentatrice à la Radio nationale du Burkina (RNB).

De 1979 à 1989, elle communiera ainsi, de sa voix douce et posée, avec des milliers d’auditeurs : « Je garde de précieux souvenirs de ces dix années passées à la radio. Je me suis accomplie professionnellement. C’était magique, la radio ! Le plaisir d’informer apportait sa dose de stimulant. Je m’entendais très bien avec mes promotionnaires, Sakré Saidou Ouédraogo, Godefroy Bazié, Rock Parfait Ouédraogo et les autres. »

Reconnaissance et émotion

L’écho de ses prestations parvient au palais présidentiel. C’est ainsi qu’en 1989, Habata Barry se retrouve attachée de presse au service de communication de la présidence. Elle y passera seize années, riches en émotions, en rencontres et en souvenirs, au gré des voyages dans l’équipe du président du Faso. « Je reste encore marquée par ma première sortie en Afrique dans la délégation du président Compaoré. Au cours de l’escale en Angola qui sortait de la guerre, j’ai vu un pays ravagé, dévasté, des hommes mutilés, des enfants abandonnés... Cela m’a vraiment touchée. »

Puis, en août 2005, surviennent les honneurs et la reconnaissance. Elle est nommée attachée de presse à Washington, au sein de la représentation du Burkina dans la première puissance mondiale. « Passées la surprise et l’émotion, j’ai pris ma nomination comme une marque de confiance, comme un encouragement à aller de l’avant », confie-t-elle modestement. C’est ainsi qu’elle débarque à Washington le 19 novembre 2005, laissant derrière elle ses quatre enfants et sa maman, Assita, qui coule des jours paisibles à Dédougou.

As des fourneaux

Une nouvelle vie commence chez l’Oncle Sam. « Ce fut très compliqué au début. Le rythme de vie n’a rien à voir avec celui de Ouagadougou. Ici, ça va très vite - « time is money » - sans compter l’éloignement de la famille et des amis. Mais j’ai fini par m’adapter pour être rapidement opérationnelle », indique Habata Barry.

A l’ambassade, elle apporte ainsi son œil et son expérience de journaliste, gérant l’image du pays au quotidien et répondant aux sollicitations de divers organismes intéressés par le Burkina. Elle milite par ailleurs au sein de l’Association des attachés de presse des représentations diplomatiques des pays francophones.

Et la vie sociale donc ? « L’ambiance à la maison est plus animée. Ma fille Azzedine m’a rejoint. Je suis très casanière. Je suis une adepte du zapping à la télévision. Je regarde plusieurs chaines de télévision, toujours en quête d’informations. Je regarde aussi des films. Je passe beaucoup de temps au téléphone pour prendre des nouvelles de la famille et des amis. J’aime aussi mitonner des petits plats... »

Prenez-le pour argent comptant, Habata Barry est un véritable cordon bleu ! Elle dompte les fourneaux comme certaines apprivoisent les cœurs. A sa table, c’est saveurs exquises pour palais avertis. Et puis, un dernier conseil : répondez toujours à ses agapes avec la panse bien vide...

Par Samori Ngandè

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2007 à 08:53 En réponse à : > Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

    C’est nous les Bobo on t’a mis labas. Merci pour tes beaux plats. J’espere que tu m’inviteras encore a Silver Spring. Ce n’est pas tous les jours que les peulhs persent.

  • Le 17 juillet 2007 à 18:55, par Haleinta En réponse à : > Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

    Fla mousso ou pas, moi je suis tres fier de ma chere Tantie. C’est un bon exemple de determination et de perpicacité pour la jeune génération dont je fais partie. Je respecte la feministe qu’elle est meme si elle ne le revendique pas. Bravo tantie et Que le Tout Puissant te pousse encore plus loin dans ta carriere.

  • Le 18 juillet 2007 à 20:05, par COOl En réponse à : > Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

    Nourriture de peulh est trop flegue pour remplir bon ventre de Bobo.
    Gaapal, tchoobal, est ce que c’est manger ca ?

    Un tot bien dur comme du beton-armé, de bonnes calebassées de tchap accompagnées de chitoumou comme amuse-guelle...j’en bave deja ! Fladeni, si t’es vraiment cordon-bleu, fais-moi ces plats. Je verrai ta "capabilité".

    NB : Je vais aider ton frere Sekou BA pour que les troupeaux soient bien gardés. En perspective, du lait a gogo( peut-on en extraire de...l’alcool ?) !!!
    Bon vent a toi cher esclave. Ton maitre.

  • Le 18 juillet 2007 à 20:43 En réponse à : > Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

    la pépé, tu amène Ezzdine et tu oublies Amhed, tu oublies qu’ils sont nés au même moment. Fais vite, sinon je vais te le poster.

  • Le 20 juillet 2007 à 10:05, par Gorkomawdo En réponse à : > Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

    Les bobos, vraiment je vous admire. Tous ces écrits que vous envoyer à ma fille ! C’est tellement sympa de vous lire, et il n’y arien de méchant dans vos écrits. Que Dieu vous protège et vous donne longue vie afin que notre règne à nous les peuls se perpétu. Allah ka bobowou karaba an flawou yé.

    Bobo : dougoumadaw,
    Bwaba : mi tièni ou bien mi tchaaniro, Gnamou vo, yomou toumou wiyan

  • Le 9 août 2007 à 15:37, par Gorga En réponse à : > Habata Barry : Un rêve manqué, une passion révélée

    Donc c’est vrai, les peulh n’ont pas de village, ils viennent de partout. Sinon comment toi seul tu peux parler toutes ces langues. Certainement tu tournes a longueur de journee entre les cabarets a l’ouest la bas. Et jure que tes boeufs sont dans les champs de coton. C’est pour parler apres de bagarre entre paysans et eleveurs.

    Un jour j’ai demande a Habata d’ou elle vient ? elle a eu honte de me dire. Puis j’ai demande a Alpha Barry, " mon petit Peulh, toi-meme tu viens d’ou ? Il me donne un nom de village Gourounsi. Quand meme ! Donc tous mes barry (ies, feminin pluriel), mes Sidibe et consorts viennent de Dedougou, Leo, Bobo, Hounde...? Laisse, je vais vous creer un village ou vous serez sedentarises, comme nous. Comme vous maitrisez deja le bobo et le bwamu a merveille, vous pourrez commmuniquer entre vous dans ses langues, c’est l’avantage de nous avoir connus et d’avoir su profiter de notre richesse culturelle.

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