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Les burkinabè de New-York : "Nous avons une bonne image"

Publié le lundi 18 septembre 2006 à 08h11min

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Claire Zoungrana

Ils sont nombreux à débarquer dans le pays de l’Oncle Sam à leurs propres frais, poussés par l’aventure et armés d’un moral de fer. Leur départ pour les Etats-Unis est le plus souvent motivé pour des raisons de travail ou d’études. Si certains ont pu tirer leur épingle du jeu parce qu’ils ont réussi, d’autres sont dans l’amertume parce qu’ils n’ont pas tenu compte de tous les paramètres qui doivent déterminer leur réussite.

A New-york nous avons rencontré l’Association des burkinabè de cette ville, ils sont étudiants ou travailleurs dans des entreprises privées. Tous poursuivent les mêmes idéaux et objectifs, à savoir : travailler dur pour gagner beaucoup d’argent, épargner et retourner au pays pour réaliser ou entreprendre des projets.

Madame Claire Zoungrana est originaire de Ziniaré dans l’Oubritenga. elle vit à New-York depuis 27 ans et travaille dans un établissement sanitaire.
Mère de famille, son époux était chauffeur dans une Institution africaine avant de s’auto-employer..
"Ici, il n’y a pas de place pour les paresseux, on ne relève pas d’inégalité dans le travail ; les femmes font les mêmes boulots que les hommes. Et il faut travailler dur pour réussir."

Selon elle, la plupart des femmes burkinabè exercent dans le secteur de la coiffure, où elles sont employées ou installées à leur propre compte. Présidente des femmes burkinabè de New-York, madame Zoungrana organise des retrouvailles pour échanger sur la vie de l’Association , une façon aussi de combattre le dépaysement. Elle apporte aussi sa contribution à la mobilisation de ses soeurs pour des occasions précises, comme par exemple à la Journée internationale de la femme célébrée le 8 mars de chaque année.

Sur la situation des femmes à New-York, la présidente reconnait que pour un couple, les conditions ne sont toujours pas faciles, "Si vous travaillez tous les deux et que vous avez des enfants à bas âge, il faut les confier à une ‘’baby sister’’ que vous payez par heure, après le travail de retour il faut s’occuper de la cuisine, du ménage etc. , vous conviendrez avec moi que cela n’est pas facile".

Issa Yaméogo

Ce sentiment est partagé par Monsieur Issa Yamégo, président de l’Association des burkinabè de New-York (ABNY), arrivé il y a deux ans.

"Ce n’est pas aussi facile, il y a des gens qui sont là pour rechercher des connaissances, je veux parler des étudiants, d’autres viennent pour rechercher des moyens financiers et repartir. Je pense que le contexte n’est pas le même lorsqu’on vient du pays, la langue (l’anglais) est une réalité et il faut vite s’adapter au système. Au cours de nos rencontres je ne cesse de dire aux compatriotes qu’il faut qu’ils acceptent de changer avec ce contexte et éviter certains comportements".

Avant lui, l’Association existait déjà et regroupe des centaines de personnes, pour être membre, il faudra être burkinabè de naissance et payer un droit d’adhésion de 20 dollars(10.000fcfa), et une cotisation mensuelle de 10 dollars (5000 cfa). L’ABNY tient des réunions même si le plus souvent il est difficile de regrouper tout le monde, boulot oblige .

Lors de leur rencontre, les échanges portent sur la vie de la communauté et les nouvelles du pays. Monsieur Yaméogo reconnait que le burkinabè, même étant loin, s’intéresse à la vie de son pays, tous les jours chacun suit l’actualité sur Internet, ici aux Etats-Unis la pluaprt des gens sont connectés à la maison.

Sur le plan financier, l’Association soutient que ce n’est pas tout à fait rose et l’organisation d’activités culturelles permet souvent de faire face à des dépenses, notamment l’assistance pour des cas sociaux comme par exemple payer les services d’un avocat pour défendre le dossier d’un compatriote en difficulté.

Monsieur Yaméogo a tenu à rassurer que les burkinabè ont une bonne image à New-York, rarement ils sont interpellés par les services de l’Immigration ou la police, a t-il dit. Ces propos ont étés confirmés par un membre de l’Association qui a souhaité garder l’anonymat :" Je vis dans ce pays depuis 16 ans, les burkinabè ne sont pas inquiétés car ils font beaucoup attention à leur fréquentation, et puis , de nature nous sommes travailleurs, dès qu’ils arrivent ici ils cherchent à faire quelque chose, ils ne restent pas les bras croisés, et puis ici tu ne peux compter sur quelqu’un, tout le monde se bat." Ce dernier qui est arrivé aux Etats-Unis pour des études islamiques ne regrette pas son séjour, car il a réussi son pari.

Mais pourquoi les burkinabè immigrent aux Etats-Unis ?

Monsieur Sondo I. Ladji, chef cuisinier au restaurant Deuscthe Bank. : "Cela fait 9 ans que je suis ici, je suis restaurateur. Je suis arrivé ici avec le niveau bac, et ce sont conditions de travail au Burkina qui font que les jeunes ont envie d’aller tenter leur chance ailleurs. Une chose est sûre, tout migrant va à l’aventure pour un meilleur devenir mais pas pour de bon car il se dit qu’il va chercher quelque chose pour revenir(connaissances ou moyens financiers), Si on arrivait à créer beaucoup d’emplois dans le pays vous verrez que les gens sortiront moins".

Nos différents interlocuteurs reconnaissent cependant que l’Etat ne peut pas tout faire et pour ce faire ils encouragent les personnes qui font des études orientées à créer des entreprises privées au pays.

A lire prochainement : La vie de deux étudiants et les rapports de l’Association avec l’Ambassade.

Habibata Barry
Ambassade du Burkina à Washington DC

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2006 à 16:13 En réponse à : > Les burkinabè de New-York : "Nous avons une bonne image"

    Bel exemple de solidarité nationale entre burkinabé installé à l’étranger en général et, précisément, à New-York.
    Par ailleurs, il convient de compléter l’article en énonçant que tous les burkinabé de l’étranger n’ont pas forcément quitté le burkina pour manque de moyens (financiers ou connaissances). C’est le cas, par exemple, de la représentation des institutions burkinabé à l’étranger et le cas de cerains burkinabé qui ont volontairement fait ce choix même si les conditions au Burkina leur étaient favorables. Ce qui est mon cas. Mais je suis convaincu que ce cas est très isolé. Bon courage à tous pour votre solidarité. Ange TAMPSOBA, France

    • Le 24 septembre 2006 à 16:46 En réponse à : > Les burkinabè de New-York : "Nous avons une bonne image"

      mais ce qui est sure 99% des burkinabe qui sont a l’etranger sont partis la bas pour manque de moyens desole mais c’est la realite
      ali from new york

      • Le 30 septembre 2006 à 01:47, par boti En réponse à : > Les burkinabè de New-York : "Nous avons une bonne image"

        Force est de reconnaitre que le faso a besoin de ses fils et que l’on doit accumuler les fonds necessaire pour investir au pays.
        C’est tres dur la vie d’ci mais elle vaut mieux que la galere de l’Afrique. De toutes les facons j’encourage tout burkinabe residant a l’exterieur de se forcer a rentrer au bercail et d’ouvrir son propre business afin d’aider le gouvernement dans le domaine de l’emploi sinon a eux seul la tache leur serait tres dure.Courage a tous et songeons a rentrer au bercail .
        Boti Ousmane New york

  • Le 1er juin 2007 à 19:21, par konate moussa En réponse à : > Les burkinabè de New-York : "Nous avons une bonne image"

    je suis un burkinabe vivant au pays et cherche a avoir les nouvelles de mon petit frere parti au usa

    il y’a longtemps. sa derniere lettre est en date du 14/10/98 . et voici sa derniere adresse :simeon

    garrison 3149 broadway apt.7 new york , NY 10027.aux dernieres nouvelles , il vivait avec une

    certaine michelle murray . courage a vous burkinabe de NY .

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