Femmes déplacées internes au Burkina Faso : Défis, résilience et besoin de soutien
La crise sécuritaire au Burkina Faso a engendré, au fil des années, des personnes déplacées internes, c’est-à-dire des personnes qui ont dû fuir de leur localité pour s’installer dans des zones plus sécurisées. Parmi ces personnes déplacées, nous comptons un grand nombre de femmes. La condition générale des femmes déplacées internes au Burkina Faso est préoccupante, faite de défis majeurs qui mettent en péril leur sécurité, leur santé et leur dignité.
Défis auxquels sont confrontées les femmes déplacées internes
Les femmes déplacées internes sont confrontées à une multitude de défis au quotidien au premier rang desquels figurent l’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins de santé, à la justice. Elles sont également exposées à des violences et des abus de tout genre.
Selon une enquête réalisée par Médecins Sans Frontières de novembre 2020 à février 2021, près de 70% des femmes déplacées internes au Burkina Faso ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles et environ 60% des femmes déplacées internes au Burkina Faso ont un accès limité aux services de santé de base, selon les données du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). De plus, selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), plus de 40% des ménages dirigés par les femmes déplacées internes au Burkina Faso sont en situation d’insécurité alimentaire sévère. Ces statistiques soulignent l’ampleur des défis auxquels sont confrontées les femmes déplacées internes au Burkina Faso et la nécessité de mesures urgentes en vue d’améliorer leurs conditions de vie et de protéger leurs droits fondamentaux.
La force et la résilience des femmes déplacées internes au Burkina Faso : des histoires de courage et de détermination
Après avoir fui les violences dans sa région d’origine, Aïssatou a trouvé refuge dans un camp pour personnes déplacées. Malgré les difficultés, elle a décidé de mettre en place un petit commerce de produits agricoles dans le camp. Avec détermination, elle a réussi à développer son activité et à subvenir aux besoins de sa famille, démontrant ainsi sa résilience face à l’adversité. Comme Aïssatou, des femmes déplacées internes au Burkina Faso font preuve d’une incroyable combativité et de résilience malgré les énormes défis auxquels elles sont confrontées en raison du déplacement forcé. Leur capacité à faire face à l’adversité et à reconstruire leur vie dans des circonstances extrêmement difficiles est un témoignage poignant de leur force et de leur détermination.
Selon les données de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) publiées le 8 Mars 2022, environ 35% des micro-entreprises nouvellement créées dans les zones de déplacement étaient dirigées par des femmes.
Solidarité et action collective : les initiatives pour améliorer la condition des femmes déplacées internes au Burkina Faso
Face à la crise humanitaire qui affecte les femmes déplacées internes au Burkina Faso, une mobilisation collective s’organise pour leur venir en aide. Des efforts conjoints de l’État, des associations, des ONG, des organismes humanitaires et des individus engagés sont déployés pour améliorer leur condition de vie et leur offrir un soutien indispensable dans ces moments de détresse.
L’Etat et ses partenaires tentent, par exemple, d’augmenter les capacités productives des femmes déplacées internes à Kaya à travers la culture maraîchère et hors sol (1/2 hectare non loti au secteur 3 de Kaya, jardin collectif). Par ailleurs, l’ONG Plan International a piloté une formation théorique de 72 heures à l’intention de 30 femmes déplacées internes à Kaya. L’association « Femmes Solidaires pour l’Avenir », quant à elle, organise des programmes de formation professionnelle et d’entreprenariat spécialement conçus pour les femmes déplacées internes. Elle offre notamment des cours de couture, de coiffure, de transformation des produits agricoles et d’autres compétences pratiques qui permettent aux femmes de gagner un revenu et de se reconstruire en dépit des difficultés qu’elles vivent au quotidien.
De même, l’association fournit un soutien psychosocial et un réseau de soutien, renforçant ainsi le sentiment de communauté et d’appartenance parmi les femmes déplacées. Ce sont autant d’initiatives, à Kaya et dans beaucoup d’autres localités au Burkina, dont l’importance est cruciale pour redonner de l’espoir à ces femmes. Multiplions les efforts et les actions dans ce sens !
MROD/BF (Mouvement de Réflexion sur les Opportunités de Développement du Développement du Burkina Faso)