La première destination du ministre Ismaël Sombié et de sa délégation a été Bagré, dans la province du Boulgou. Là, ils ont visité les exploitations agricoles des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à Bagrépôle (pôle de croissance lancé en 2011). Ce sont des acteurs mobilisés et engagés que la délégation a trouvés sur cette superficie de 1 700 hectares emblavés et dont les promesses de récoltes donnent satisfaction, à en croire les réactions.

A Bagré, le dispositif bien en place pour la production et la sécurisation rassurent également les populations.

« Il était là au démarrage de l’initiative (Initiative présidentielle pour la production agricole) pour voir les travaux de labour, de distribution des engrais, des semences. Et il est revenu aujourd’hui pour un suivi de la poursuite de la mise en œuvre de cette initiative. Et là, il a transmis les encouragements et les félicitations des autorités aux producteurs. Il a touché du doigt ce qui a été fait et a annoncé des perspectives pour l’année qui va commencer à travers la mise en œuvre de l’offensive agro-sylvo-pastorale (Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025). C’est une initiative plus importante que l’initiative présidentielle, donc qui prend en compte l’initiative présidentielle et qui va permettre de booster davantage la production agro-pastorale au Burkina Faso », a situé le directeur général de Bagrépôle, Dr Donkoura Kambou, se réjouissant de cette sortie de supervision de mise en œuvre de l’initiative présidentielle.

A l’étape actuelle, détaille M. Kambou, la situation de l’initiative présidentielle à Bagré affiche une bonne maturation, principalement le maïs et bien d’autres cultures secondaires comme le niébé, le sésame et le haricot. Les prévisions sont d’environ 5 000 tonnes de maïs (soit trois à quatre tonnes, au minimum, par hectare).

Le ministre à l’entrée de l’usine de l’engrais.

« Les paysans ont exprimé leur satisfaction au regard de la physionomie des cultures. On n’a pas noté d’attaque parasitaire de grande envergure, pas de problème de développement des cultures et les épis augurent de très bons rendements à la fin des récoltes. Les perspectives consistent à dégager davantage de superficies, déjà au titre de la campagne de saison sèche, pour permettre aux gens d’exploiter. Le ministre a donné des instructions dans ce sens pour que toutes les initiatives soient exploitées par la mise à disposition par exemple de motopompes pour l’irrigation, impliquer aussi les investisseurs privés pour qu’ils viennent contribuer à la mise en œuvre de cette initiative. La difficulté est que sur un potentiel de 9 700 hectares à aménager, l’on est confronté à un besoin de financement de près de 120 milliards. Le ministre a donc donné des instructions pour faire ce qui peut être fait dans l’immédiat et pour aménager le reste au fur et à mesure qu’on mobilise les financements », retient-on, en substance, des explications du premier responsable de ce qui est considéré comme la « Silicon Valley » du Burkina, Bagrépôle, Dr Donkoura Kambou.

Après avoir assisté à des opérations de vente à prix social de vivres aux populations par la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) dans la ville de Tenkodogo (chef-lieu de la région du Centre-Est), le ministre Sombié est allé s’enquérir du fonctionnement de l’usine de mélange d’engrais (société d’exploitation des phosphates du Burkina) sise à Koupèla, province du Kourittenga. Là, le ministre a donné des instructions fermes afin que tout soit mis en œuvre pour rendre disponible l’engrais pour les producteurs, à un coût accessible.

La délégation au bas-fond de Itengué

« On compte beaucoup sur vous…, on ne va pas tolérer certaines choses, je serai intraitable. (…). J’étais là en juillet, mais rien n’a changé positivement. Je serai là en fin octobre, si rien n’a changé… », relève-t-on des échanges entre le ministre et les travailleurs de l’usine.

D’ailleurs, pour plus d’efficacité et d’efficience, le commandant Sombié a instruit le premier responsable de la société d’assurer sa permanence sur les lieux à l’usine, et non d’élire domicile à Ouagadougou.

« On est prêt pour répondre au besoin national concernant l’engrais. La production est de 90 tonnes par heure, soit plus de 500 tonnes par jour », confie le chef d’usine, Adama Salomon Kaboré.

Le périple du ministre et de sa délégation a pris fin sur la plaine irriguée de Itengué (plaine rizicole), dans la province du Kourittenga. Aménagée depuis 1987 sur une superficie totale de 48 hectares, cette plaine mobilise 268 exploitants, dont 38 femmes.

« Le bas-fond de Itengué est une plaine irriguée qui, normalement, devrait être utilisée pour la mise en œuvre de l’offensive agro-pastorale, à travers la mise à disposition des producteurs de forages à gros débits. Il (le ministre, ndlr) avait visité ce bas-fond au moment où la mise en valeur était en train d’être faite. Des encouragements ont été donnés aux producteurs pour leur permettre d’accompagner la mise en œuvre de cette offensive et des promesses ont été faites pour qu’ils puissent disposer dans un bref délai de forages à gros débits pour pérenniser les actions et continuer la production de campagne sèche », y a présenté le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Gaoussou Sanou.

O.L.
Lefaso.net