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Campagne agricole 2023 : Le ministre de l’agriculture Ismaël Sombié sur le terrain pour encourager les producteurs

Publié le lundi 11 septembre 2023 à 14h17min

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Campagne agricole 2023 : Le ministre de l’agriculture Ismaël Sombié sur le terrain pour encourager les producteurs

Dans le cadre de suivi des initiatives de production de riz au Burkina, le ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Ismaël Sombié, et sa délégation ont tour à tour visité le bas-fonds rizicole du village de Sarana, la zone d’appui technique de Sabou, une exploitation du président de la Confédération paysanne du Faso, le champ de paix des personnes déplacées internes. La visite a également été effectuée au niveau du centre lassalien d’initiation aux métiers agricoles de Bérégadougou, la ferme de Kouna à Bounouma, le bas-fond non aménagé de Sabaribougou exploitée par les femmes, le site du Projet d’aménagement et de valorisation de la plaine de la Léraba (PAVAL). La tournée a été réalisée les 8, 9 et 10 septembre 2023.

La tournée du ministre en charge de l’agriculture pour constater l’avancée de la production du riz sur différents sites de Sabou à Banfora a commencé le vendredi 8 septembre 2023. Première escale, le village de Sarana, situé dans la commune de Sabou et son bas-fond. Là, des femmes vêtues de leurs plus beaux pagnes comme si c’était le jour du marché de Sarana attendent le cortège, sourire aux lèvres. Chants et battements de mains accueillent la délégation.

Avant la visite, le ministre Ismaël Sombié prend le temps d’échanger avec la population sur la production du riz. Puis, c’est la visite proprement dite. Selon le secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture, Gaoussou Sanou, ce premier site est un bas-fond, de 60 hectares, aménagé avec des diguettes en terre. « C’est vraiment un modèle sur lequel nous travaillons dans le cadre de notre offensive agro-pastorale à mettre en avant pour permettre de rattraper le cadre d’aménagement que nous avons au niveau du secteur. C’est une population très motivée que nous avons vu sur le terrain et des techniciens qui se sont mis à l’œuvre », a indiqué Gaoussou Sanou. A vu d’œil, les plans de riz du village de Sarana se développent bien et la récolte s’annonce plutôt bonne.

Après un grand tour des champs de riz, la délégation revient vers les voitures où les femmes productrices nous attendaient avec une autre surprise. Cette surprise était des pas de danse traditionnelle qu’elles esquissaient pour témoigner au ministre en charge de l’agriculture leur joie et reconnaissance pour tout.

Visite du bas-fond rizicole du village de Sarana

Djibril Tiénin, chef de zone de l’agriculture de la commune de Sabou, explique que Sarana est un village qui fait partie de la commune de Sabou. L’année dernière, 20 hectares y ont été aménagés grâce au programme de coopération agricole Burkina /Chine, dit-il. « Les producteurs ont bien suivi les itinéraires que nous leur avons apportés et ils ont pu faire une bonne production l’année dernière. Cette année, ils sont revenus dans le mois de décembre 2022 pour demander un supplément d’aménagement. Or il se trouvait que le projet était à sa fin. Nous leur avons fait savoir que s’ils étaient vraiment engagés, nous allons les accompagner en plaçant les diguettes pour qu’ils puissent aménager. Ils n’ont pas trouvé d’inconvénients et nous les avons accompagnés avec des cordes et de façon locale, nous avons pu implanter les diguettes. Dans le cadre de l’initiative présidentielle produire un million de tonnes de riz, nous avons reçu un tracteur pour venir faire un labour sur les 40 hectares et ensuite nous avons reçu de la semence. Nous avons également reçu de l’engrais et du petit matériel pour la confection des diguettes. Aujourd’hui, nous sommes satisfaits en voyant l’évolution de la physionomie du riz. La superficie aménageable est autour de 150 hectare », a expliqué Djibril Tiénin chef de zone de l’agriculture de la commune de Sabou.

Djibril Tiénin, chef de zone de l’agriculture de la commune de Sabou.

Après la visite des bas-fonds, le cap est mis sur les locaux du service d’appui technique de Sabou. L’objectif était de constater les conditions de travail au sein de ce service. C’est avec une grande surprise que le ministre en charge de l’agriculture découvre que ce service fonctionne sans électricité, un bureau pas très commode, aucun ordinateur de bureau… Il a aussi pu noter une absence de clôture et de chaises ainsi que des tables délabrées qui sont utilisées dans le cadre du travail professionnel. Après ce constat, Ismaël Sombié promet de venir en aide au service d’appui technique de Sabou.

Pour Djibril Tiénin, la visite de la première autorité de son département de tutelle est un motif de réjouissance. « Le fait que le ministre s’est déplacé pour venir voir dans quelles conditions nous travaillons est une initiative à saluer. Nous sommes dans des conditions qui ne sont pas favorables. Un service sans électricité, ce n’est vraiment pas facile. Nous espérons une amélioration de nos conditions de travail. Avec l’appui de la mairie, nous sommes en train de réhabiliter un bâtiment qui va nous permettre de travailler dans de meilleures conditions », a souligné le chef de zone de l’agriculture de la commune de Sabou.

Soungalo Millogo, producteur et bon samaritain

La délégation prend ensuite la direction de la ville de Bobo Dioulasso. Depuis l’intérieur des voitures, les passagers peuvent admirer la beauté du paysage qui défile sous leurs yeux en cette période d’hivernage : la forêt des deux côtés de la route, les champs en pleine croissance… Une halte est observée par le ministre Ismaël Sombié et sa délégation à Lena, village situé à une cinquantaine de kilomètres de Bobo Dioulasso. Ils visitent l’exploitation de Soungalo Millogo, un producteur qui a cédé une partie de son champ à des personnes déplacées internes. « J’apprécie cette visite. J’ai dû céder quatre hectares de coton, cinq hectares de sorgho, trois hectares de petits mil et un hectare de niébé aux personnes déplacées internes car la solidarité fait partie de notre coutume », a laissé entendre Soungalo Millogo.

Soungalo Millogo, agriculteur

Bassiaka Dao, le producteur modèle

La délégation reprend la route pour aller visiter le champ de Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso. Après avoir fait le tour des champs, le ministre en charge de l’agriculture se confie : « Malgré le mauvais état de la route, il faut noter que c’est avec détermination et joie que nous sommes parvenus à visiter le champ du président de la Confédération paysanne du Faso. La visite a été très riche en partage d’expériences avec la population de ladite localité ». Le président de la Confédération paysanne du Faso en a profité pour présenter des requêtes au ministre en charge de l’agriculture parmi lesquelles un soutien pour arranger la voie afin de faciliter le transport des productions.

À entendre Bassiaka Dao, son exploitation est une exploitation familiale dans laquelle il travaille avec sa femme et ses trois enfants. « Nous avons une superficie d’à peu près 35 hectares. Nous produisons du maïs sur la première exploitation. Nous avons une deuxième exploitation qui se trouve près du bas-fond et qui s’étend sur 45 hectares. Nous y produisons du niébé fourrager et du sorgho. Nous avons comme équipements de production deux tracteurs, des fermoirs avec lesquels nous travaillons sur cette exploitation. Nous n’avons pas de manœuvres permanents, ce sont mes enfants qui arrivent à faire le travail sous ma supervision et mes conseils. La visite du ministre m’a beaucoup plu. Il n’est pas dans la bureaucratie et il est venu voir ce que les hommes sont en train de faire sur le terrain. C’est une visite qui va en droite ligne avec nos aspirations car quand on connaît les contraintes du terrain, on arrive rapidement à trouver des solutions par rapport à ces contraintes. Je le remercie d’avoir fait le déplacement de Ouagadougou jusqu’ici dans mon exploitation. Je suis producteur depuis l’âge de 16 ans », a expliqué Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso.

Bassiaka Dao, le président de la Confédération paysanne du Faso

Pour le secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture, Gaoussou Sanou, Bassiaka Dao est un producteur modèle. « Il a un bas-fond de 60 hectares aménagé avec des diguettes en terre. C’est vraiment un modèle sur lequel nous travaillons dans le cadre de notre offensive agro-pastorale à mettre en avant pour permettre de rattraper le cadre d’aménagement que nous avons au niveau du secteur. C’est vraiment une population assez motivée que nous avons sur le terrain et des techniciens également qui se sont mis à l’œuvre. Il nous a vraiment émerveillés ».

Le secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture, Gaoussou Sanou

Le samedi 9 septembre 2023, la délégation quitte Bobo Dioulasso pour se rendre au "champ de paix". Ce site accueille des déplacés internes venus de divers horizons à savoir Ouahigouya, Mangodara et la Boucle du Mouhoun, etc. Ce sont au total 130 femmes qui exploitent six hectares de maïs et deux variétés de niébé, en plus des arachides.

Puis le ministre Ismaël Sombié et sa délégation se rendent au Centre lassalien d’initiation aux métiers de l’agriculture sis à Bérégadougou, dans la région des Cascades, pour le visiter. Selon frère Cyril Kondombo, son directeur, le centre est une structure de formation mise en place par les Frères des écoles chrétiennes depuis 2007. « Il a pour mission la formation et l’accompagnement des jeunes, des femmes en matière de production agro-sylvo-pastorale et piscicole. Au sein du centre, nous recevons des jeunes, nous recevons des femmes pour plusieurs types de formation, pour tout ce qui concerne l’agriculture, à savoir la production maraîchère, la production de maïs. Nous recevons aussi des stagiaires qui viennent pour la production animale, les poules pondeuses, les poules locales, les porcs, les bœufs, les moutons et le poisson. En plus de cela, nous faisons des prestations au niveau des différentes communes de la région et là nous faisons le coaching des acteurs », a indiqué frère Cyril Kondombo.

Le directeur du Centre lassalien d’initiation aux métiers de l’agriculture s’est dit très heureux, honoré, encouragé et motivé par cette visite. « Le ministre a pris de son précieux temps pour venir nous voir, voir ce que nous faisons, écouter nos préoccupations et nous lui traduisons notre reconnaissance. Le souhait est qu’après cette visite, on puisse toujours continuer à bénéficier du soutien du ministère et que les préoccupations que nous lui avons posées soient prises en compte pour que le centre puisse rendre davantage service aux jeunes et femmes qui voudraient se développer en matière de production agro-pastorale. Nous n’avons pas assez d’eau pour mener nos activités. Nous avons un forage mais le débit n’est pas suffisant. Nous sollicitons l’accompagnement du ministère pour renforcer notre capacité en eau afin de mieux produire et servir tout le pays », a exprimé frère Cyril Kondombo.

Frère Cyril Kondombo, directeur du Centre lassalien d’initiation aux métiers de l’agriculture

Le ministre en charge de l’agriculture a également fait un tour à la ferme Kouna de Moussa Koné, le promoteur. Kouna est une ferme qui excelle dans la production avicole. « Le ministre a pu toucher du doigt les réalités de nos activités et nous avons présenté la ferme et fait l’historique de l’exploitation et des capacités de production que nous avons et de tout ce que nous faisons en termes de contribution au niveau de la production animale au Burkina. Le ministre était très satisfait de tout ce qu’il a vu. La ferme Kouna est une ferme de production avicole qui produit des poussins, des poules pondeuses et également des poulets de chair. Nous existons depuis 1997 et en termes de fumure organique, nous sommes leader au niveau de la région. Notre souhait aujourd’hui c’est de faire l’extension de cette ferme pour tendre vers une unité d’abattage afin de mettre à la disposition des consommateurs burkinabè des poulets de bonne qualité. Chaque semaine, nous produisons 20 000 poussins », a indiqué Moussa Koné.

Moussa Koné, promoteur de la ferme Kouna

À entendre Gaoussou Sanou secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture, l’objet de la sortie, c’est pour constater l’état de mise en œuvre de la campagne agricole au niveau des trois régions, à savoir la région du Centre-ouest, des Hauts Bassins et de la région des Cascades.

« Nous avons constaté un état physiologique assez intéressant pour les différentes cultures que nous avons pu visiter. D’abord les bas-fonds rizicoles qui sont dans un état assez intéressant. Cela est la preuve que la mise en œuvre de la campagne agricole 2023-2024 est en bonne marche. Nous avons pu rattraper le retard qui avait été constaté dès le début de la mise en place de cette campagne. L’autre élément, c’est de voir dans la mesure du possible comment nous pouvons constater l’effectivité de l’instruction qui avait été donné par le ministre de l’agriculture concernant le retour de l’équipe de mise en œuvre du PAVAL au niveau du siège de PAVAL. Nous avons constaté effectivement que l’ensemble de l’équipe est actuellement sur place et des actions sont en train d’être mises en œuvre pour leur permettre d’être dans de meilleures conditions de travail », a expliqué Gaoussou Sabou.

Gros efforts pour les intrants

Concernant la question des intrants, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture souligne qu’il y a eu de gros efforts faits pour augmenter la dotation budgétaire pour cette campagne. « Nous avons fait une estimation à plus de quatre milliards de francs CFA qui ont pu être mobilisés au sein du ministère de l’Agriculture, auprès du ministère de l’Economie et des finances et aussi de la présidence, sous l’instigation du président du Faso. La question des intrants est une question qui est déjà en train d’être résolue parce que nous avons l’unité de mélange de phosphate de Koupéla qui est en train de faire une production. Nous estimons que si les conditions sont réunies, nous devons normalement trouver la solution végétale à cette question à travers une solution endogène. L’autre futur projet c’est l’usine de Koupèla qui va nous permettre de produire également de l’engrais à partir de notre phosphate », a indiqué Gaoussou Sanou.

La semaine passée, a continué le secrétaire général du ministre en charge de l’agriculture, nous avons lancé une phase offensive dénommée "offensive agro-pastorale 2023-2027".

« Au cœur de cette offensive, se retrouve le privé. Et en termes d’initiative majeur de l’offensive agro-pastorale, nous avons comme ambition de produire plus de 100 000 tonnes de poisson par an et plus de 1,8 million de têtes de volaille. Ce qui devrait permettre de relever véritablement le niveau du cheptel du nombre de têtes de poulets qui est actuellement en baisse. Comme le privé est un secteur majeur, il était de bon ton qu’on puisse échanger avec ces acteurs à travers la visite des différentes fermes et les échanges autour des bonnes idées et des différentes perspectives que nous avons pour cette offensive agro-pastorale » a fait savoir le secrétaire général du ministère de l’Agriculture.

Abdoulaye Sawadogo, P-DG de NAFASO

Pour terminer le ministre en charge de l’agriculture Ismaël Sombié et sa délégation ont visité la société Neema agricole du Faso (NAFASO) le dimanche 10 septembre. Selon Abdoulaye Sawadogo son P-DG, NAFASO est une entreprise agricole spécialisée dans la production semencière et dans la pisciculture. « Je suis très content de recevoir les premiers responsables du pays. Quand ils viennent regarder ce que l’on fait, cela nous encourage beaucoup et nous donne du tonus pour persévérer. Nous avons pour vision de faire des semences améliorées et la transformation du riz local, un véritable moyen pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso et en Afrique. Notre mission est, entre autres, de promouvoir la production et l’utilisation des semences améliorées à travers les réseaux de producteurs et organisations. Il s’agit également de développer la production par le rapprochement des semences des producteurs à travers son réseau et dispositif de distribution », a souligné Abdoulaye Sawadogo, P-DG de NAFASO.

La campagne agricole de cette année s’annonce plutôt bonne et de bons résultats sont attendus.

Carine Daramkoum
Lefaso.net

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