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Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

Publié le jeudi 2 mars 2023 à 14h09min

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Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

Professeur certifié des collèges d’enseignement technique et professionnel, Rabi Zongo s’inquiète, dans les lignes qui suivent, de l’avenir de l’enseignement technique et professionnel au Burkina.

LE BURKINA FASO-SON MENAPLN ET SON EFTP…

Nous assistons de jour en jour à un chaos qui ne dit pas son nom dans l’enseignement et la formation technique et professionnelle. Ce milieu du MENAPLN est en train de perdre toute sa crédibilité vis-à-vis des élèves, des apprenants, des professionnelles dans les entreprises et même des décideurs. Tenez-vous bien que l’EFTP n’est plus EFTP mais Enseignement général. Je pèse mes mots.

Les enseignants ne peuvent plus former les élèves comme il faut, par manque de matière d’œuvre conséquente pour les travaux pratiques.

Les notes des travaux pratiques ne sont plus des notes confidentielles car il n’y a plus cette matière à corriger à l’examen, c’est maintenant les notes de classes qui sont retenues comme notes d’examen.

Les lycées techniques et professionnels sont ouverts sans des ateliers de travaux pratiques, sans des matériels adéquats, exemple le cas de Zorgho, Manga et Koudougou-Villy, entre autres.

Les enseignants techniques sont recrutés sans l’ouverture de leur filière, pas de matériels : exemple la filière Cinéma, ouverte au Lycée professionnel régional du Centre depuis la rentrée 2021-2022. Les enseignants sont là, mais pas de matériels, pas de salle de TP tandis que le ministère peut acquérir facilement les matériels avec les institutions de cinéma en place... je crois il suffit d’en parler à qui de droit.

Les enseignements des EFTP n’ont plus de concours des conseillers et des inspectorats et ce depuis quatre ans maintenant. Pas de concours en agrégation car le ministère ne lance plus mais lance toujours pour ceux de l’enseignement général, triste…

Pourtant nous sommes tous convaincu (e)s que sans l’enseignement et la formation technique et professionnel, notre pays sera toujours dans le balbutiement pour se faire un développement industriel structurel, triste…

Nos élèves formés ici dans notre pays souffrent pour avoir de la place dans les universités du même pays, à cause du manque de leurs filières à l’université, refus d’affectation et d’octroi de bourses à ces élèves pour des raisons non valables…

Si nos autorités ne revoient pas les choses au plus vite, nous serions face à une situation que personne souhaitera voir. Soyons réalistes dans nos décisions, on ne peut pas décider à la place du formateur, non, on peut pas s’asseoir au bureau puis décider et ça va marcher. Ne dit-t-on pas que le terrain commande la manœuvre ?

Je propose pour le bien de l’enseignement et la formation technique et professionnelle : la création d’un ministère de l’enseignement technique et la formation professionnelle, à l’exemple d’un pays frère comme la Guinée Conakry, composé uniquement de techniciens et professionnels des métiers dans les postes clés, l’ouverture urgente des concours en agrégation, inspectorat et…, Revoir le processus de distribution des matières dans les lycées et centres de formation professionnelle, revoir les recrutements des enseignants de l’enseignement et la formation technique et professionnel…

Merci. Vive l’éducation inclusive, vive les métiers techniques et professionnels, vive le Burkina Faso.

La Patrie où la Mort Nous Vaincrons.

ZONGO RABI, Professeur certifié des collèges d’enseignements techniques et professionnels.

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Vos commentaires

  • Le 2 mars 2023 à 19:55, par Yacouba Tiendrebeogo,professeur en Menuiserie bois En réponse à : Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

    Vérité absolument ,il faut vraiment un regard sur la formation professionnelle ,j’ai les larmes aux yeux de la situation que je vit ,surtout le manque de matière d’oeuvre et d’une formation continue des formateurs

  • Le 2 mars 2023 à 19:59, par A qui la faute ? En réponse à : Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

    Merci beaucoup pour l’alerte.
    Un pays ne peut pas se développer sans savoir faire technique. Nous fabriquons trooooop de gens qui savent parler, mais très peu qui savent agir. La suite logique d’un cursus ne doit pas être de passer un concours ou immigrer, mais de temps en temps créer des entreprises pour résorber le chômage dans le privé. Une pierre deux coups : moins de masse salariale pour l’Etat et plus d’impôts en recette.
    Par quelle magie nous pouvons nous développer ?

  • Le 3 mars 2023 à 08:37, par Manuel En réponse à : Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

    Bonjour
    Joli mélange de beaucoup de choses qui n’ont pas de rapport entre eux : pour un professeur certifié c’est quand même hallucinant : l’arrêt du recrutement des conseillers et inspecteurs n’est pas seulement au niveau de la formation professionnelle, c’est également le cas pour l’enseignement général ; de plus il faut remarquer un grossier mensonge : le recrutement des inspecteurs toute discipline continue, c’est le corps des conseillers qui est en voie d’extinction.
    Revendiquer des meilleures conditions d’enseignement/ apprentissage est vraiment noble mais il faut arrêter de " mélanger et mentir" surtout à moins que notre " professeur certifié" ignore beaucoup du fonctionnement de la République !

  • Le 3 mars 2023 à 09:45, par Norbert OUERDRAOGO En réponse à : Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

    Huum, maintenant on va connaitre l’importance de Ouaro ! Il croyait vraiment à cette formation technique et il en avait fait un cheval de bataille, mais helas. Que l’on veuille ou pas, il était bon !

  • Le 3 mars 2023 à 11:21, par Sompougdou Célestin En réponse à : Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

    La situation dépeind par le collègue est une triste réalité... On assiste d’année en année à la dévalorisation de l’enseignement technique et la formation professionnelle. On nous fait savoir que l’enseignement technique et la formation professionnelle coûtent chers. C’est pas pour autant qu’il faut le dévalorisé ! Je suggères la création d’un ministère en charge de l’enseignement technique et professionnel, qui pourra statuer sérieusement sur son devenir. Et mettre des gens qu’il faut aux instances décisionnelles... Si on veut que notre pays se développe, il faut sérieusement revoir les choses ... Que Dieu bénisse notre cher pays le BURKINA FASO

  • Le 19 mars 2023 à 14:39, par Salvatore En réponse à : Education au Burkina : L’enseignant technique et professionnel en larmes….

    Pour prendre contact en vue d’étudier des solutions : veulliez me faire connaître vos coordonnées, cher monsieur
    ZONGO RABI, Professeur certifié des collèges d’enseignements techniques et professionnels.

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