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Campagne commerciale 2023 de l’anacarde : Le prix du kilogramme fixé à 300 F CFA

Publié le dimanche 12 février 2023 à 11h17min

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Campagne commerciale 2023 de l’anacarde : Le prix du kilogramme fixé à 300 F CFA

La 8e édition de la campagne de commercialisation de la noix brute de cajou a été lancée le vendredi 10 février 2023 à Koudougou. Placée sous le thème « Cohésion sociale, gage d’un développement durable de la filière anacarde au Burkina Faso », la cérémonie officielle a été co-patronnée par le ministre en charge du Commerce et son collègue en charge de l’Agriculture.

« J’ai le plaisir de vous informer que le prix plancher bord champ du kilogramme de la noix brute de cajou est fixé à 300 francs CFA pour la campagne 2023 ». C’est par cette bonne nouvelle tant attendue que le ministre du Commerce a lancé la 8e édition de la campagne de commercialisation de la noix brute de cajou, le vendredi 10 février 2023 à Koudougou.

Dans son message livré par le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Nouhoun Boubacar Traoré, le ministre du Commerce, Serge Poda, a précisé que le prix plancher bord champ du kilogramme de noix brutes de cajou est le prix en dessous duquel il est formellement interdit de vendre ou d’acheter de la noix brute de cajou au Burkina Faso, sous peine de sanctions prévues par les textes en vigueur. « Ce prix a été fixé après consultation de l’ensemble des acteurs, à travers la mise en place d’un comité technique ad hoc composé de plus de 25 membres, présidé par le directeur général du CBA et co-présidé par le président du CIAB », a expliqué le gouverneur.

Le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Nouhoun Boubacar Traoré, représentant le ministre du Commerce et celui de l’Agriculture.}

Il a ajouté que des actions seront menées sur le terrain par les services compétents, pour le respect du prix plancher, comme cela a été le cas lors de la dernière campagne durant laquelle le prix était fixé à 330 francs.

Poursuivant la lecture de l’allocution du ministre du Commerce, le gouverneur a souligné que le choix du thème de cette 8e édition lui donne l’assurance que les organisateurs ont pris la pleine mesure des risques qui pourraient peser sur leurs ambitions communes de porter la production nationale de noix brutes de cajou à au moins 200 000 tonnes en 2024, avec un taux de transformation de 45%, comme indiqué respectivement dans la Stratégie nationale de développement durable de la filière anacarde et l’Initiative anacarde.

Les participants issus principalement des Cascades, des Hauts-Bassins, du Sud-Ouest et du Centre-Ouest.

Aux dires du président du Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIAB), Ibrahim Sanfo, la filière anacarde prend de l’âge et les défis s’agrandissent. « Pour prospérer, nous sommes conscients de la nécessité de la cohésion sociale, de la paix et de la solidarité », reconnaît M. Sanfo. Il note cependant que la campagne 2022 n’a pas été reluisante pour les acteurs de la transformation et ceux de la commercialisation. Car, dit-t-il, « au regard de l’insécurité, des producteurs de certaines localités n’ont pas pu collecter les noix dans leurs vergers. Pire, des acteurs de la filière ont dû abandonner leurs localités. Nous compatissons et prions pour une restauration de la paix pour que ces derniers retrouvent leurs domiciles et reprennent leurs activités ».

Le président du comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso, Ibrahim Sanfo.

L’ancienne présidente du CIAB, Aminata Koné, a dépeint en noir la situation actuelle de la filière. « C’est dommage de voir que tout ce qui a été consenti comme effort pour construire cette filière a été vain. Quand nous faisons l’analyse aujourd’hui, on va trouver que pour toutes les difficultés liées au manque de cohésion, le problème c’est l’argent. Ce fonds doit accompagner les différentes faîtières à mieux s’organiser et à mieux développer leurs comptes et non à se diviser », confie-t-elle.

Aminata Koné n’a pas manqué de faire des recommandations pour remédier à cette situation. Ainsi, elle invite les acteurs à travailler à mieux s’organiser pour utiliser les fonds et à faire en sorte que les statuts et le règlement intérieur des faîtières soit diffusés. L’ancienne présidente invite aussi l’autorité à faire une large diffusion de la loi 050 dans les langues nationales.

L’ancienne présidente du CIAB, Aminata Koné.

Les parrains Koudbi Koala et Idrissa Nassa ont, pour leur part, traduit leur reconnaissance au comité de les avoir associés à cette 8e édition. « Nous nous engageons à faire de la promotion des produits du cajou et du développement de la filière anacarde au Burkina Faso, notre cheval de bataille. Par ailleurs, nous vous encourageons à travailler davantage afin de rehausser le niveau de la production ainsi que le taux de transformation nationale, toute chose qui contribuerait à rendre notre filière anacarde plus compétitive sur l’échiquier international », a déclaré le parrain.

Selon le ministère en charge du Commerce, en 2021, l’anacarde était classée deuxième produit agricole exporté. En 2020, elle occupait le 4e rang des produits d’exportation du Burkina Faso, avec une valeur de 39 milliards de F CFA, soit 1,6% des exportations totales au Burkina. La production moyenne annuelle est estimée à plus de 100 000 tonnes de noix brutes de cajou et mobilise près de 45 076 ménages officiant sur une zone de culture couvrant plus de 255 000 hectares repartis principalement dans quatre régions : les Cascades, les Hauts Bassins, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest. Le maillon de la transformation est occupé par une vingtaine d’unités employant environ 7 830 personnes à majorité féminine (91,6%).

Prince Omar
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