Crise humanitaire au Burkina : Ocha lève le voile sur les actions humanitaires menées sur le terrain
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Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a organisé à l’endroit des médias, une session sur le traitement de l’information humanitaire ce 30 novembre 2022. Une occasion pour informer les hommes de médias sur les activités menées par les organismes des nations unies en réponse à la crise humanitaire que vit le Burkina Faso. Une contribution des hommes et femmes de médias a aussi été demandée, pour faciliter la compréhension des populations en ce qui concerne l’aide humanitaire et accompagner les acteurs humanitaires dans leur quête de financement en vue de répondre efficacement aux besoins humanitaires des personnes vulnérables.
Au Burkina Faso, ce sont près de cinq millions de personnes, qui ont besoin d’une assistance humanitaire, du fait de la crise sécuritaire. Le rôle des acteurs humanitaires, engagés auprès des autorités nationales, est d’apporter un soutien à cette population dans le besoin, tout en respectant des principes tels l’humanisme, la neutralité, l’impartialité et l’indépendance opérationnelle. Les acteurs humanitaires, travaillent donc, à répondre aux besoins immédiats des populations vulnérables. Des organismes du système des nations unies tels le Programme alimentaire mondial (PAM), l’UNICEF, ont présenté aux journalistes les actions qu’elles mènent au quotidien pour soutenir les populations vulnérables.
Pour l’année 2022, ce sont environ 1,8 million de personnes qui ont reçu une assistance alimentaire. « Nous travaillons également à soutenir l’éducation notamment à travers des moyens à distance, à soutenir l’accès aux soins de base, de santé, à fournir de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement aux populations dans le besoin et qui n’ont pas suffisamment accès à l’eau. Une tendance au Burkina Faso est que les infrastructures en eau sont attaquées. Et ces attaques ont privé cette année, 800 000 personnes de l’accès à l’eau potable », a ajouté Kristen Knutson, cheffe de bureau de OCHA/Burkina.
Les projections de la période de soudure 2023 (juin à août) laissent entrevoir que 3 533 220 personnes seront en insécurité alimentaire à cette période. Il importe donc que des ressources conséquentes soient mobilisées pour venir en soutien à ces populations menacées par la faim. « Il faut travailler à l’assistance de la population, qui nécessite une mobilisation des ressources financières et des capacités techniques pour pouvoir accéder à la population où elle se trouve, évaluer les besoins et répondre sur la base de la vulnérabilité de l’individu ou du ménage en fournissant l’assistance dont ils ont besoin », fait savoir Kristen Knutson.
Dans leur démarche d’assistance aux plus vulnérables, les acteurs humanitaires manquent très souvent de financements. Sur un besoin de financement de 805 millions de dollars américains pour venir en aide à 3,1 millions de personnes, c’est à peine 35% de ces ressources qui ont pu être mobilisées, selon Kristen Knutson.
Ce rendez-vous avec la presse avait donc pour objectif non seulement de lever le voile sur ce que font les humanitaires sur le terrain et les besoins des populations, mais aussi de solliciter leur accompagnement dans le plaidoyer en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du plan de réponse humanitaire.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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