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Résidence ciné Guimbi : Des cinéastes africains à l’école de la réécriture de leur projet de films documentaires à Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 9 mars 2022 à 15h00min

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Résidence ciné Guimbi : Des cinéastes africains à l’école de la réécriture de leur projet de films documentaires à Bobo-Dioulasso

Le ciné Guimbi de Bobo-Dioulasso organise, du 26 février au 11 mars 2022, la résidence de réécriture des projets de films documentaires, au profit de huit cinéastes du continent africain. Les participants sont issus du Niger, du Bénin, du Rwanda, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Burkina Faso.

Cette résidence d’écriture de films documentaires se tient à l’issue d’un appel à projet qui a couvert tout le mois de décembre 2021. Au total, ce sont 45 dossiers de candidatures qui ont été réceptionnés et parmi lesquels, seulement huit dossiers, issus de sept pays africains, ont été retenus pour participer à cette rencontre de partage d’expériences. Durant les deux semaines de résidence, le ciné Guimbi travaille à accompagner les futurs réalisateurs, en les mettant en relation avec des formateurs et réalisateurs de renom qui sont, Michel K. Zongo du Burkina et Jean-Louis Gonnet de la France. Ces formateurs les aident à affiner, à finaliser leur projet de film documentaire.

Aïchata Zéba, gestionnaire de projets pour le Ciné Guimbi et organisatrice de ce projet

Selon Aïchata Zéba, gestionnaire de projets pour le ciné Guimbi et organisatrice de ce projet, cette résidence d’écriture de film documentaire est un projet organisé depuis longtemps par le promoteur du ciné Guimbi, Berni Goldblat. Cinéaste suisse, ce dernier a grandi en Suède et à totalement adopté le Burkina Faso depuis la fin des années 1990, résidant à Bobo-Dioulasso. Il est réalisateur, producteur, distributeur et critique de cinéma. En initiant ainsi ce projet, il se donne pour mission, d’éradiquer le problème de manque de cinéma de qualité sur le continent.

« Actuellement le ciné Guimbi est en train de reprendre ses activités officiellement avec ses douze projets que nous organisons. Et cette résidence est l’un des maillons des initiatives du ciné Guimbi, c’est-à-dire, former des acteurs, des futurs réalisateurs dont les films seront par la suite diffusés dans les salles du ciné Guimbi et autres. Donc organiser cette résidence, c’est aussi aider ces futurs réalisateurs à pouvoir finir la phase de rédaction de leur projet, et leur permettre de passer à la phase de production », a-t-elle expliqué.

Jean-Louis Gonnet est cinéaste, documentariste et enseignant-formateur

A en croire Aïchata Zéba, cette résidence est la toute première phase d’accompagnement de ces acteurs. C’est-à-dire qu’en plus de cette rencontre de partage d’expériences, le ciné veut accompagner les futurs réalisateurs à travers l’organisation d’une table ronde d’ici juin 2022. « Nous allons les accompagner également avec une autre étape qui viendra en juin. Il s’agit de les mettre en contact avec d’autres réalisateurs autour d’une table ronde. Pour finir aussi, nous allons diffuser leur film dans nos salles une fois qu’ils seront prêts », a rassuré Aïchata Zéba.

Apporter plus d’originalité dans les projets de films documentaires

Jean-Louis Gonnet est cinéaste, documentariste et enseignant. Il est l’un des formateurs qui a contribué au renforcement de capacités des futurs réalisateurs à cette résidence ciné Guimbi. Il a rappelé que cette rencontre visait à accompagner les porteurs de projets dans l’écriture de leur projet de film documentaire, afin d’y apporter plus d’originalité dans le travail. « On a eu des entretiens individuels avec chacun des participants et chaque projet a été évalué. On a eu des échanges également avec tous les acteurs. Et de ces échanges sont nées des idées qui vont apporter un plus dans les travaux. Ces projets sont différents mais ils ont tous des qualités, de l’originalité et de la singularité que nous avons essayé de mettre en avant », a-t-il expliqué.

Maïmouna Oumarou Garba est cinéaste nigérienne et porteuse de film documentaire

Pour les participants, cette résidence est la bienvenue. Maïmouna Oumarou Garba est cinéaste nigérienne et porteuse de film documentaire intitulé « Après la guerre, les démons ». Ce projet parle de trouble de stress post-traumatique chez les réfugiés de guerre de la région de Diffa, une des régions touchées par l’insécurité au Niger. Selon elle, cette formation a été bénéfique. « Durant ces jours de formation, j’ai réellement pu développer mon projet. J’ai eu les moyens nécessaires de pouvoir avancer sur mon projet. Les formateurs sont de grands réalisateurs qui nous ont suivis pas à pas. Je sors de cette résidence avec un résumé plus ou moins établi et une note d’attention », s’est réjouie Maïmouna Oumarou Garba.

Avant de poursuivre : « J’ai pu avoir un aperçu bien détaillé de mes personnages et un début de traitement qui n’est déjà pas mal. Donc je dirais que cette résidence est très enrichissante, car je suis venu avec un début de projet et je ne voyais pas clair, il y avait des zones d’ombre et la résidence m’a permis d’évoluer en termes d’écriture, d’aiguiser ma plume. La rencontre en communauté avec tous les participants a été une expérience formidable. Les formateurs sont réceptifs, à l’écoute de tous ».

Samba Diao du Sénégal ne dira pas le contraire. « Je suis venu à cette résidence avec un projet intitulé Titina Sila, Victoria certa (la victoire est certaine). Mon projet parle d’une héroïne de la Guinée Bissau qui a lutté pour l’indépendance de son pays et qui est tombée en martyre. Je suis venu avec un résumé que je croyais avoir achevé. Mais arrivé ici, le projet a été objet de mis en cause dans la construction, la structuration, de manière à y apporter plus d’émotions et d’éléments concrets dans le récit », a confié Samba Diao.

Dans la boîte de nuit « Galaxie », il y avait de la discipline ce vendredi.

En clair, il a affirmé que cette résidence l’a aidé à mieux structurer son histoire. Ainsi, il a salué l’initiative de l’organisation de cette résidence d’écriture. « Cette résidence est à saluer car c’est une très bonne initiative pour nous en Afrique. Dans presque tous les pays, il y a une direction du cinéma, mais les écoles pour fabriquer des films, pour en discuter et trouver des producteurs, ce n’est pas évident. Donc une initiative du genre qui permet de sortir des talents, de produire des films et qui permet plus tard leur distribution est la bienvenue dans notre pays où le cinéma souffre », a-t-il conclu.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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