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Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

Publié le lundi 28 novembre 2005 à 07h54min

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Joseph Salembéré dit Salambo

Elancé, le teint un peu clair, coiffé à l’afro, la moustache bien liftée, il fait partie des pionniers et cadres de notre musique moderne.

Lui, c’est Moussa Joseph Salambéré plus connu sous le nom de Salambo. Impeccablement vêtu, c’est un homme qui n’a rien perdu de sa verve qui nous a reçu chez lui à la cité de l’Avenir au secteur n°28 de Ouagadougou.

A bâtons rompus, nous avons échangé sur la vie de l’artiste et les problèmes qui minent la musique burkinabè. Franc et direct dans ses propos, Salambo prêche pour plus d’attention à l’égard des musiciens.

Sidwaya Plus (S.P.) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Salambo (S.) : . Je suis technicien supérieur de l’agriculture à la retraite. J’ai été préfet pendant trois ans, membre du Conseil économique et social, également pendant trois ans. Présentement je fais de la musique puisqu’elle n’a pas d’âge et j’y resterai jusqu’à ce que je décide moi-même de m’en aller.

S.P. : Comment s’est faite votre transition de l’agriculture à la musique ?

S. : Je suis venu à la musique par amour. Mon père était musicien. Il jouait de l’accordéon, de la guitare. Lui également est venu par amour à la musique. Vous avez dû remarquer en entrant chez moi, beaucoup de plantes, de fleurs. J’aime la nature. Et qui aime la nature, aime la musique.

S.P. : La musique n’a pas perturbé vos études ?

S. : J’ai su allier les deux. A l’école, j’étais parmi les meilleurs, et agriculteur, je faisais en même temps, la musique et le football. J’étais un très grand footballeur. J’ai été capitaine d’équipe de football dans beaucoup de régions où j’ai servi. A Yako, j’étais capitaine de la Flèche Noire, à Ouahigouya, j’étais capitaine de l’USY ; de même qu’à Kaya, Kongoussi avec USK et au Lac Bam. bon de cœur c’est-à-dire très tolérant.

S.P. : Bon footballeur, vous n’avez pourtant pas été sélectionné à l’équipe nationale ?

S. : Non. Je n’ai pas joué dans l’équipe nationale. Mais, j’ai joué des coupes et championnats du Burkina. J’ai joué contre de prestigieux joueurs tels que Panier, Royal de Kaya qui a joué dans l’équipe nationale, Bassavé dans l’équipe du Stade de Ouahigouya, Sidi à l’époque comme défenseur très teigneux. J’ai également fait un passage à l’USO.

S.P. : Combien d’œuves musicales avez-vous réalisées ?

S. : J’ai à mon actif, un 33 tours, deux 45 tours et trois cassettes-audio. La dernière vient de voir le jour grâce au soutien du peuple burkinabè et du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et la grande maison de musique « Seydoni Productions ».

S.P. : Présentez-nous votre nouvel album ?

S. : Cet album comporte six titres. Il y a un titre en mooré, intitulé « Wend la manegri tinga », un hommage à mes ancêtres, nos ancêtres du Burkina, un autre en peulh « A weli kamsalé » qui veut dire « ça me plaît beaucoup » en langue fulfuldé. Un autre titre rend hommage à mon ami et compagnon de tous les temps. Il s’appelle Jean-Marie. J’ai aussi un titre sur le tourisme, « Je reviendrai » dans lequel je parle de Banfora, cette belle ville. Je parle également de la Semaine nationale de la culture (SNC), en bref du Burkina Faso. Le 5e titre c’est un refrain de « Pougsada ». Le seul handicap est que je n’ai pas encore de clip. Mais la cassette se comporte très bien.

S.P. : A chacun de vos albums, vous rendez hommage aux Peulhs. D’où vient cet amour pour les Peulhs ?

S. : Cet amour pour le Peulh est dû au fait que j’ai passé 10 années de ma tendre enfance au milieu des Peulhs surtout dans la capitale des Peulhs de Dori (Séno) où mon oncle Sibiri Salembéré a servi comme directeur de l’école primaire publique de Dori. Je lui avais été confié par mon père pour les études, étant donné qu’avec mon papa, j’étais un peu « crapule », il m’a confié à mon oncle qui ne plaisantait pas. J’ai donc fait Dori et je parle bien le fulfuldé. Durant ma vie de fonctionnaire, j’ai toujours recherché et fréquenté les Peulhs, ce qui m’a permis de ne pas les oublier.

S.P. : On ne vous voit pas souvent sur les podiums. Est-ce pour des raisons de cachet ?

S. : Je pense que je me produis beaucoup. C’est peut-être parce que je ne fais pas cas aux hommes des médias que vous êtes. Tout dernièrement, j’étais l’invité de Génération Solidaire des anciens. J’étais à la rencontre des femmes CDP, avec Georges Ouédraogo et cette grande musicienne Sami Rama. Bien souvent je suis appelé en province. Mais comme je n’en fais pas très souvent cas à la presse, cela passe inaperçu. C’est une erreur que je chercherai à corriger. Je vais bientôt à Djibo où j’ai été invité par un ami qui envisage ouvrir un grand bar.

S.P. : Que pensez-vous du management des artistes au Burkina Faso ?

S. : C’est difficile pour moi de donner un avis. Des artistes comme mon ami Georges Ouédraogo, Sami Rama, ont bénéficié des services de leur manager. Je pense que c’est une bonne chose. Avant leur arrivée, nous, artistes, ignorions beaucoup ces petits contours. Mais avec leur présence, on arrive à les surmonter ou à les contourner. C’est vrai qu’il y en a qui sont formés et d’autres ont appris dans le tas. Mais quoi qu’on dise, ils tirent leur épingle du jeu.

S.P. : Quels rapports entretenez-vous avec Georges Ouédraogo ?

S. : C’est de très bonnes relations que nous entretenons. Nous nous entendons très bien. Je me réjouis de cette entente. Il faut cette entente pour montrer à la jeune génération que la musique est certes une concurrence mais une concurrence loyale qui ne doit pas être teintée d’inimitié. Nous défendons la même cause, réhausser la culture du Burkina. Certains me disent : Salambo tu es un cadre de l’agriculture, tu as un certain âge et tu continues de faire de la musique. Je dis mais oui ! Si j’étais fait pour voler j’allais cesser de voler, mais tant que c’est pour défendre la culture nationale, je le ferai jusqu’à ce que la force me manque.

S.P. : On parle d’une révolution de la musique burkinabè. Est-ce votre avis ?

S. : Effectivement ! Il y a une révolution. Il y a le rap dont je ne suis pas un adepte. Mais je souhaite bon vent aux jeunes qui en font. C’est normal, c’est la musique de leur temps. Quant au « Takborsé », je m’enorgueillis parce que c’est quelque chose de national. Je souhaiterais que vous, hommes des médias, qui avez la magie de lancer les artistes, fassiez en sorte que cette mode qui est burkinabè puisse s’afficher au niveau national d’abord et surtout au niveau international. Il est inutile de chercher à copier chaque fois les autres artistes.
Il faut que nous, nous imposions également. Comme vous le constatez, le Takborsé est très cousin de la danse peulh. Si vous écoutez « Zalisa » de mon fiston Ahmed Smani et « Pendo Ollo », c’est presque la même sonorité. Cela est une victoire. Je souhaite à ces jeunes beaucoup de courage. L’âne met bas pour que son dos se repose. Alors si ces jeunes qui sont talentueux, nous remplacent honorablement, je ne peux que me réjouir.

S.P. : Peut-on s’attendre à voir Salambo chanter en duo avec un groupe d’artistes comme c’est le cas actuellement ?

S. : Pourquoi pas ! C’est possible. Le PDG de Seydoni m’a parlé d’un tel projet. Il souhaiterait qu’un jour, on se retrouve pour chanter en duo. Et même reprendre en solitaire les jeux en guitare d’antan. Indépendamment de cela, la maison Seydoni a produit une compile des anciens, à savoir Oger Kaboré, Roger Tondé, Tidiane Coulibaly (paix à son âme) et bien d’autres. L’album est presque prêt. Bientôt, vous pourrez entendre ces pionniers de la musique burkinabè. Si un artiste m’invite un jour pour une chanson commune, je répondrai présent.

S.P. : Un mot sur votre passage au Conseil économique et social ?

S. : Mon mandat au CES a été positif. Nous avons un certain nombre de documents à éplucher. Nos débats étaient très houleux, mais dans le respect réciproque. Nous avons sorti des idées qui, j’en suis convaincu, ont contribué à l’avancée radieuse de notre pays.

S.P. : Il semble qu’il y a deux syndicats de musiciens qui ne parlent pas le même langage ?

S. : D’abord il n’y a pas deux syndicats de musiciens au Burkina. Il y a un seul syndicat qui est le SYNAM. Je suis le SG aux affaires culturelles et Désiré Traoré, le secrétaire général. Maintenant, il y a ce qu’on appelle l’Association des jeunes musiciens. Vous savez les associations peuvent être multiples. Mais ces jeunes sont avec nous dans le même syndicat. Ce qui est à déplorer, c’est que le PSIC a commencé par aider ces jeunes artistes. Et à nous, on a dit crânement qu’on ne peut pas nous aider à produire des cassettes mais si nous sortons notre cassette, on peut nous aider pour la promotion. Je vous pose alors la question : comment vous pouvez dire à un monsieur dont la femme est en travail à la maternité, je ne veux pas t’aider pour que ta femme accouche mais si elle accouche, je ferai le baptême.

C’est hypocrite ça. Et si elle meurt avec son bébé, il n’ y aura pas de baptême et c’est cela l’injustice fondamentale que je dénonce dans ce pays. On a aidé les jeunes artistes, 9 millions par-ci, 7 millions par-là, qu’ils ont pris pour faire du rap, du reggae et après les mêmes gens s’étonnent qu’il y ait un dérapage parce qu’on n’est plus nous-mêmes. Il n y a pas d’âge, dans la musique. Georges et moi l’avons prouvé. Jusqu’à présent lorsqu’on chante devant les jeunes, ils sont contents. Ils applaudissent. La musique n’a pas d’âge ; pas de frontière, pas de couleur. La musique c’est la musique. Voici un exemple palpable d’injustice. « J’ai commencé mon actuel album depuis 1999. Et depuis 1999, il n’ y a que 15 jours que c’est sorti ».

Donc six ans pour faire une cassette. Si le PSIC m’avait aidé, je serais à ma deuxième ou troisième cassette. Et puis le PSIC devrait savoir que même si on est âgé, par reconnaissance à ce que nous avons fait pour le pays depuis près de 40 à 45 ans, il devrait nous satisfaire d’abord. Ce qui n’a pas été fait. Quant à l’Etat, il n’y a pas tellement d’injustice à dénoncer sauf que quelquefois, il y a des abus de programmation. Nous ne comprenons pas pourquoi un artiste peut animer huit fois une manifestation officielle pendant que les autres sont de côté. Ce n’est pas normal. Nous travaillons tous pour cette même nation. Alors on devrait nous encourager tous.

Je me souviens d’une autre injustice que j’ai subie et beaucoup d’autres artistes la subissent. J’étais programmé une fois à l’arrivée du président Didier Ratsiraka pour me produire au palais. J’étais avec Pascal Kaboré et le petit ZMO. On nous a dit d’entrer en contact avec l’orchestre national pour les répétitions. Le jour où nous sommes venus pour la répétition, on nous a dit qu’on a enlevé nos noms au profit de Georges Ouédraogo et d’Améty. Vous comprenez notre frustration. Même notre interlocuteur était gêné. Il a dit « voilà franchement je suis désolé. Je ne suis qu’un exécutant ».

Nous sommes tous les enfants du Faso. Nous avons tous le droit de jouer aussi au palais. Surtout que ceux qui y vont ne font pas mieux que nous. En disant cela, je ne suis pas contre Georges Ouédraogo ni contre Améty. Ce ne sont pas eux qui se sont programmés. A leur place j’aurais accepté aussi. Seulement je suis contre ceux qui ont fait cela. Car étant fils et filles de ce pays, nous avons tous les mêmes droits et les mêmes devoirs.

S.P. : Quelles sont vos attentes pour une meilleure valorisation de notre musique ?

S. : Je souhaite de tout mon cœur que tous les organisateurs de spectacles, que notre Etat, qui aime faire venir les artistes étrangers au Faso fasse en sorte que les artistes du Faso sortent dans les autres Etats. C’est ainsi que nous pourrons vulgariser notre culture. On nous a demandé de créer. Nous avons créé. Nous avons même inventé une danse, le « Takborsé ». Mais si le Takborsé reste confiné à Ouagadougou et ne sort pas de nos frontières, c’est dommage ! Le problème est que les autres pays ne nous invitent jamais.

C’est nous qui invitons toujours. Résultats, nos jeunes qui voient les étrangers venir, les imitent parce qu’ils pensent qu’ils sont les meilleurs. Si moi par exemple j’allais au Togo, au Niger pour chanter une à deux fois « Pendo Ollo », peut-être que les jeunes Togolais, Nigériens apprendraient à danser « Pendo Ollo », la danse peulh du Burkina. Il y a, par exemple les Tamani au Mali : combien de nos artistes sont invités chaque fois ? Mais lors du Kundé d’or ou d’autres grandes manifestations, ce sont les étrangers qu’on fait toujours venir.

Interview réalisée par Ismaël BICABA
Joël ZOUNDI (Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 novembre 2005 à 12:44, par hi En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

    si vous chantiez bien on allait vs inviter a travers le monde .....ki veut danser du pondo ollo ???? ki ????a se demander s’ils ecoutent eux meme ce kils font ......................

    • Le 28 novembre 2005 à 22:38 En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

      Toi aussi, respecte les koros. Ils egayent leurs promotionnaires.

      • Le 30 novembre 2005 à 14:45, par chimère En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

        D’accord avec toi. Ils n’ont pas honte de parler ainsi ! C’est votre père, que diable. Respectez-vous un peu. Vous ne faîtes que confirmer ce qu’ils pensent des jeunes d’aujourd’hui ; c’est-à-dire irrespectueux, en somme, rien dans la tête. Il ne faut jamais oublier que les anciens véhiculent toujours des messages justes comme nos jeunes musiciens, d’ailleurs !

        • Le 30 novembre 2005 à 16:59, par Un ami de Salambo En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

          Seul la qualité aide a faire connaitre un artiste mon cher ami Salambo. Tu as dis des vérités mais certains de tes mots semblent accabler les jeunes musiciens, ce qui n’est pas juste.
          Tu as du talent c’est vrai mai adapte toi au temps actuel ou cible un public précis a conquérir.
          Au fait pourquoi as tu enlèvé la très belle chanson sur Norbert Zongo que tu avais prévu dans ton album ? C’est dommage parce qu’elle aurait cartonnée.
          Bon vent !!!

          • Le 2 décembre 2005 à 13:46, par Madiba En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

            Franchement je ne vois pas où Salambo a péché pour que vous le traitiez de cette façon. Il n’en veut pas aux jeunes mais plutôt à ceux qui ont tendance à oublier les anciens au profit uniquement des jeunes. Comme si les anciens ne pouvaient pas chanter. Je ne m’y connais pas en show biz, si ce qu’il dit est vrai, je pense qu’il y’a injustice quelque part. Il a seulement besoin qu’on pense à eux aussi. D’ailleurs il veut que la musique nationale aille de l’avant et quitte nos frontières et apprécie ce que les jeunes comme Simané et autres font. Alors va-t-il accabler les jeunes.

            Dire à un chanteur de produire et ensuite, on l’aidera à faire la promotion, je pense que c’est une insulte. Soit on peut l’aider dans ce cas, il faudra lui apporter un soutien, soit on n’y peut rien et on le fait savoir. Car quelque soit la promotion qu’on fera pour un chanteur, si son album n’est pas de qualité, ça ne marchera pas. Donc je pense qu’il faudra l’aider à produire en qualité - première condition pour sa réussite - ensuite il pourra se produire lui même avec ce qu’il a gagné grâce à ses précédents albums.

            Pour terminer, les chanteurs doivent aussi chercher à produire en qualité pour encourager les promoteurs à les aider. Je ne vois pas qui refusera de traiter avec les Yeleens qui ne produisent que la bonne musique. Alors, on ne peut pas demander à un promoteur d’aider un chanteur tout en sachant que personne n’achètera son album. Par conséquent la balle se trouve dans les deux camps.

            Peace and love

            • Le 3 décembre 2005 à 18:56, par Somdah En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

              Je respecte l’opinion des uns et des autres. Mais je trouve dommage que certaines personnes n’essaient pas de bien analyser le contenu de l’entretien. Est-ce que Salambo est contre les jeunes musiciens ? La réponse est NON. Soyons sérieux ! Il faut faire une rétrospective de l’actualité musicale burkinabè depuis les années 60 jusqu’à ce jour. Il y a eu une évolution. Aujourd’hui, c’est une révolution musicale ! Et, cela est très encourageant. Mais les questions que posent Salambo sont réels et sont toujours d’actualité. Je me rappelle du mauvais quart d’heure télévisé qu’avait vécu Seydou Richard Traoré à Ouaga. C’était, pour moi, de la destruction puisqu’il a fallu l’encourager à poursuivre sa carrière tellement il était découragé. Il est bien connu que le public ouagalais est très difficile. C’est un bon baromètre. Mais, j’ai le sentiment qu’il faut acquérir une certaine notoriété à l’étranger pour être reconnu au Faso. Et je crois que nous n’avons pas toujours su encourager nos artistes en général, surtout ceux de la génération passée, qui le plus souvent ont dû se débrouiller tout seul, puisant dans leurs maigres ressources pour sortir un album. Je reviens encore à Seydou Richard qui était étudiant à l’époque. Tout de même, ces gens avaient du mérite, et un esprit de sacrifice, il faut le reconnaître. Il y a aussi Issouf Compaoré et tous les autres. Aujourd’hui, nos musiciens ont beaucoup plus de portes ouvertes pour leur permettre de faire quelque chose.

              Il est vrai aussi qu’il faut faire de la qualité. Parmi ceux de l’ancienne génération, il y en a qui ont de la belle musique. Georges Ouédraogo, par exemple. Et, puisque, je suis aux USA, je vous dirai ceci. J’ai écouté du Amadou Ballaké chez un ami américain. Cétait en 1992. Il avait acheté l’album à New York. D’autre part, le groupe Farafina que j’ai vu joué ici à Boston est une référence. Une tournée de Farafina prend un an. Ils vont partout : Europe, USA, Canada, Japon etc. Et, il faut vous rappeller qu’ils figurent sur le DVD du concert de Wembley en l’honneur de Mandela. Farafina a été invité par de prestigieux musiciens pour jouer sur leur album. Ce fut le cas avec un grand musicien de jazz japonais etc.

              Tout ça pour vous dire que nos musiciens ont du talent et que nous devons les encourager nos artistes. Cela est valable pour les écrivains aussi. C’est ce que je fais depuis quelques années pour faire reconnaître la littérature du Burkina Faso sur l’hémisphère nord. C’est toujours bien de critiquer, c’est utile mais je ne supporte le dénigrement. Car, "si tu passes tout le temps à critiquer une personne qui essaie de faire quelque chose ( et le plus souvent en plus de son travail), il faut reconnaître son courage et son mérite." Pour paraphraser un écrivain de l’antiquité, si tu dis que mon travail ne vaut rien et que tu fais mieux que moi , je te tire mon chapeau.

              A bon entendeur, salut !

  • Le 28 novembre 2005 à 13:27, par gouda En réponse à : > Joseph Moussa Salambéré alias Salambo : « Je suis victime d’injustice »

    He he toi HI il ya des gens qui aiment ce que tu n’aimes pas et ce que tu dis est seulement hypocrite et aveugle de toi,il faut reconnaitre qu’au burkina trop de mauvaise coeur,salambo a dit vrai et tu n’aimes pas la verite.

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