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Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

Publié le dimanche 6 février 2022 à 21h55min

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Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

Inspecteur d’éducation, Adam Régis Zougmoré occupe actuellement les fonctions de chargé de missions / portefeuille élection et préside les Compétences électorales africaines, une structure présente dans 14 pays et qui a vu le jour en avril 2016. Son expertise est connue de tous et il apporte beaucoup aux institutions. Il est conseiller technique électoral principal de IFES Burkina et également coordonnateur du Groupe d’observation et d’analyse politique et électoral du Burkina de la fondation Konrad Adenauer. C’est avec cette personne de ressources que nous avons déroulé notre entretien.

Lefaso.net : Qu’est-ce qu’une élection et quelle est son importance dans une démocratie ?

Adam Régis Zougmoré : Une élection est une consultation populaire qui permet aux citoyennes et aux citoyens de se prononcer sur le choix de candidates ou de candidats et de partis politiques qui proposent des idées et des programmes différents. Il faut également considérer qu’en plus des élections, il y a le référendum qui est comme une consultation populaire qui permet aux gens de faire l’option sur une question spécifique pour laquelle ils devront généralement répondre par « oui » ou par « non ».

Après avoir établi le régime politique qui devrait être en vigueur dans un État (monarchie constitutionnelle, démocratie représentative, régime parlementaire ou autre), une Constitution en fixe les principes généraux et les mécanismes internes. Au niveau des mécanismes internes, vous avez un parlement et son fonctionnement, la question de la séparation des pouvoirs, l’obligation de tenir des élections et leur fréquence. Vous avez également la charte des droits et libertés, etc.

À partir de ce cadre général, c’est la loi électorale qui définit les règles strictes qui encadrent tous les aspects des élections, comme le droit de vote à 18 ans ou les conditions pour devenir candidat. Dans les régimes démocratiques, les élections constituent la base même de l’accession au pouvoir. Elles garantissent le choix des citoyens, donne une légitimité aux élus et, partant, participent à la création d’institutions fortes. Une période électorale est marquée par un enchaînement d’étapes importantes : le déclenchement des élections, la révision de la liste électorale, la déclaration de candidature, le vote et, finalement, le résultat de l’élection.

En Afrique de l’ouest, ça semble être le printemps des coups d’État. comment en venir à bout ?

C’est vrai, d’aucuns parlent de printemps au sud du Sahara. Mais il faut le dire, ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on assiste impuissant à ce retour en force des militaires au niveau des affaires. Nous pouvons dire à ce niveau qu’après la vague des essais démocratiques du début des années 1990, le déblocage au sommet de nos Etats continue, dans de nombreux cas, de s’effectuer sur le mode de la violence et des coups de forces.

Alors, la question méritoire qu’il revient de se poser, c’est : faut-il continuer avec ce type de démocratie électorale ? Ou faut-il engager suffisamment de réformes pour espérer un type nouveau de gouvernance vertueuse ? Ou alors se poser la question comment stopper le retour de la grande muette dans l’arène politique ?

Je crois que les Ouest africains doivent se décider et prendre enfin leur destin en main. Comme vous le savez, le développement ne s’importe pas, il se construit avec la participation de tous sans exclusive.

Pourquoi le retour des coups de forces dans nos Etats ?

Le premier mal, c’est la mal gouvernance. Dans cette mal gouvernance, on peut mettre beaucoup de choses. Vous avez par exemple le non-respect de la proportionnelle sociale (place des jeunes et des femmes) ; la politisation exacerbée de l’administration publique ; la naissance des clans pour le contrôle des marchés et la confiscation des attributs de l’Etat par un groupe d’individus, favorisant ainsi le développement d’un système de monopoles ; les marchés gré à gré et la création de nouveaux riches ; ce qui tue l’économie et l’égalité des chances dans l’offre des services. En plus de tout cela, vous avez une main basse sur toute l’économie du pays et la naissance de nébuleuses et autres galaxies qui domptent tout et avec une capacité de neutralisation sans faille de la vie économique. Également, il y a un environnement nouveau où le politique et l’économique sont imbriqués : ce sont les politiques qui deviennent de riches hommes d’affaires.

Le deuxième mal que l’on peut noter, c’est l’existence d’une une élite bourgeoise sécrétée. La démocratie, c’est un système qui prône les libertés mais si elle est mal gérée, elle secrète ce qu’on appelle une élite bourgeoise. Les gouvernants élus fixent les bases de leurs traitements (salaires, indemnités, frais de sessions, primes de risques, frais de vie, frais médicaux, approvisionnement des domiciles, prime de première dame, et autres frais de vacances….). En ce moment, les règles de jeux sont verrouillées, on choisit toujours dans la famille ou dans le cercle fermé des intimes… Les concurrents dans ces conditions sont neutralisés, et les moyens sont mis en œuvre pour contrôler l’émergence des citoyens, d’où certains abus judiciaires. Pour qu’on soit confortablement accepté, il y a un réseau international pour la défense des intérêts qui s’est créé. Également, les journalistes sont à leur disposition, s’ils ne sont pas propriétaires de médias. Vous avez également en troisième, ce que nous pouvons appeler l’absence de vision des gouvernants.

En troisième position, il y a ce que nous pouvons appeler l’absence de vision des gouvernants pour leur pays. Conséquences, vous aurez un manque de vision holistique pour les questions sécuritaires, la préférence pour nos gouvernants de se soigner à l’extérieur, un manque de stratégie innovante dans la mobilisation des ressources ; le maintien des rapports avec les puissances étrangères et le refus de s’assumer, la durée des mandats et le cercle infernal des élections. Pour les pays pauvres où chaque année il y a des élections, cela pose un problème véritable.

Enfin, on peut relever le fait que la société civile est politisée avec des droits débordants. La vocation première des OSC est d’agir comme un groupe de pression pour influencer les politiques gouvernementales dans un sens favorable aux intérêts des populations. Ce rôle jadis noble est dépassé et on a en face des « OSC Mutant X » qui s’accaparent des actions, et jouent des rôles fortement politiques. Cela a pour conséquence la non maitrise des missions et impacte du même coup le comportement citoyen qui se trouve désormais convaincu qu’il a plus de droits que de devoirs. D’où la nécessité de créer des coalitions dans l’espace CEDEAO pour s’attaquer aux nombreux maux que vivent les populations (exemple de la coalition des 19 OSC contre les troisièmes mandats).

Quels sont les éléments qui garantissent la qualité d’une élection ?

Pour qu’une élection soit crédible, les acteurs doivent s’efforcer d’y mettre beaucoup de professionnalisme. Je commence déjà au niveau de la CENI. Une élection de qualité commence par le bras organisationnel, à savoir la CENI. Il faut une CENI professionnelle. Au niveau des partis politiques, il faut également que nous ayons un paysage assaini. Des partis politiques et des candidats responsables. En outre, il faut des électeurs éduqués et sensibilisés. A l’international, nous avons ce qu’on appelle les critères libres et équitables. Je vais résumer cela à travers les deux schémas ci-dessous :


Qu’elles sont les types d’élections qui existent à travers le monde ?

Ce qui est connu et commun, ce sont les élections présidentielles, législatives, régionales, départementales et municipales. Mais, il faut noter que dans les pays développés, il y a également des élections au sein des structures supra nationales. Par exemple, en Europe, il y a ce qu’on appelle les élections européennes. Au niveau des organisations comme l’Union africaine, et la CEDEAO, il y a des élections pour élire les commissaires et autres.

En tant qu’expert électoral, qu’est-ce que vous suggérez au MPSR pour éviter les erreurs des transitions précédentes ?

Le Burkina est un pays béni parce que nous avons toujours en notre sein des réponses aux différentes difficultés. L’avènement du MPSR devrait arriver un peu plus tôt mais ce n’est pas grave. L’essentiel, c’est de planter les défis et d’apporter des réponses résilientes. Aujourd’hui, ce que nous avons comme proposition à faire, c’est d’abord dans le choix des hommes pour une véritable refondation.

Tout commence par là. Il s’agit de renforcer la confiance citoyenne en choisissant des hommes et des femmes d’une certaine probité. Le peuple ne voulant plus voir, même en photo, les anciens politiciens et autres acrobates et équilibristes. Nous recommandons également au MPSR de résister au piège de la durée de la transition, de suspendre la charte des partis politiques et d’imprimer une dynamique nouvelle de création de partis politiques, d’intégrer la restauration du territoire, la réinstallation progressive des personnes déplacées internes avec un projet solide de sécurisation et de relèvement.

Ce que je souhaite et je propose encore aux nouvelles autorités, c’est d’entreprendre des réformes courageuses pour dépolitiser l’administration publique ; de lutter contre la corruption, de juger tous les dossiers pendants, d’instaurer la culture de l’intégrité, du civisme, du sens du devoir et de la responsabilité à tous les niveaux de l’Etat. Puisqu’il s’agit d’une transition, une autre proposition que nous apportons, c’est d’organiser des élections générales et le référendum à la fin de la transition, suivant toujours la logique séquentielle aux fins de parfaites organisations. Si ces éléments sont pris en compte, il faut enfin revoir l’organigramme des ministères pour les rendre plus opérationnels et productifs au service d’une nation forte et valeureuse.

Votre mot de fin…

Il faut que l’ensemble des citoyens réponde présent à l’appel du MPSR. Il faut aussi qu’ils quittent les carcans de la critique facile. Il nous faut maintenant, main dans la main, accepter ce qui est dur, supporter ce qui est dur et d’avoir maintenant un pays qui est sur les rails de son développement.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 février 2022 à 18:09, par Un Burkinabê En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Vous avez tout dit ! Les politiciens voleurs et véreux avec leurs accolites d’opérateurs économiques qui narguaient les populations doivent être mis hors d’état de nuire. Le Prof. Laurent Bado avait déclaré publiquement qu’il detenait une liste de plus de 1.000 personnes qui sont selon lui les plus grands voleurs de la République. Il faudra travailler avec cette liste du Professeur.

  • Le 4 février 2022 à 20:19, par HUG En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Monsieur c est pas vous qui disait que si on n organise pas les elections municipales le pays aurait reculé de ..ans.Aujourdhbui c est vous qui parlez de depolitiser l administration., de dissoudre.....Apres avoir epuisé les fonds au ministere de la femme comme DDII vous etes allé au ministere de l administration territoriale et vousbrepresentez souvent le ministre lors des ceremonies.Si c est quelqu un qui a profité de la politisation de l administration c est bien vous.Vous n avez de morale à donnée à quelqu un.Dites moi vous durant plusieurs années durant commissaire de la CENI au nom de la politique ou bien.On doit se mmefier des gens comme vous.

  • Le 4 février 2022 à 21:22, par Où est l’espérance ? En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Le pays a t il tant de personnes compétentes qu’il peut se passer de politiciens chez les fonctionnaires ?
    Qui est capable de rester insensible à la possibilité de gagner beaucoup d’argent ?
    Les militaires n’ont jamais permis en aucun pays d’assurer la bonne direction d’un pays. Les femmes porteuses d’espoir risquent fort d’être mises à l’écart.
    On lit moins de commentaires dans les colonnes du journal. C’est un signe de lassitude.

  • Le 4 février 2022 à 21:28, par Droit d’expression En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    La dépolitisation de l’administration est indispensable si l’on veut lutter efficacement contre la corruption et construire une administration productive. La politisation de l’administration sous le CDP et le MPP a produit un clientélisme exacerbé et un corruption endémique qui plombent le développement du pays. Il faut donc sauter toutes ces personnes que les barons du MPP ont installées à des postes financièrement et politiquement stratégiques. Par exemple, Simon Compaoré a vite fait de faire nommer sa fille à la direction du FARF afin d’en faire un outil de propagande électorale auprès des femmes. Elle prétend le contraire, mais on sait très bien que ce ne sont pas ses compétences, fut-elle titulaire d’un doctorat, qui l’ont placée à ce poste. C’est d’ailleurs parce qu’elle savait que son poste est purement politique et qu’elle était protégée qu’elle était très arrogante et très méprisante envers les employés, qu’elle a dilapidé l’argent du FARF dans des dépenses non nécessaires. Un nettoyage et une sérieuse audite sont indispensables si nous voulons moraliser l’administration et la mettre réellement au service des populations de note chère patrie. J’invite les lanceurs d’alerte et les journaux d’investigation à s’intéresser de près à toutes ces institutions étatiques et parapubliques dirigées par des membres de famille et proches des patrons du MPP. En six ans, ils ont fait beaucoup de mal à ce pays.

  • Le 4 février 2022 à 22:11, par Obama.clinton@yahoofr En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Au niveau des Ministères , il existe des bureaux secteurs structurés MPP et celui qui ne possède pas de carte MPP ne sera pas responsabilisé comme Directeur provincial, Directeur régional, DG...etc. Je propose qu’on les remplace tous par des hommes qui sont restés intégres et honnêtes

  • Le 4 février 2022 à 22:23, par Biga En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Voilà des personnes ressources qu’il faut approcher
    Des personnes qui regorgent de savoir ( nous en avons au burkina)

  • Le 5 février 2022 à 12:39, par Burkinbila En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Oui à la dépolitisation de l’administration...le moins que les nouvelles autorités puissent faire , c’est :
    - d’interdire toute réunion politique dans l’enseinte des services publique ...
    - la nomination des maires à des fonctions publiques
    - la nomination des DG et DR sur concours et après enquête de moralité...

    NB. Le DG des mpôts est admis à la retraite et continue de travailler et de poser des acte au nom de l’Administration...Il y a urgence de nommer un intérimaire en attendant...Sinon risque des actes importants seront frappés de nullité.

  • Le 5 février 2022 à 13:14, par Kalifa En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Un conseil au MPSR remplacer tout directeur ayant fait plus de 2 ans à son poste car ya certains qui y sont depuis plus de 5 ans et entretiennent que désolation car c’est des politiciens qui harcèle tous ceux qui rame pas comme eux ils souhaitent.Et pourtant on ne cherche que travailler et nourrir nos famille.Depolitisez l’administration publique. Que chacun respecte les 8h de travail et c’est tout.Ces DRH fanfarons remplacer les car ce sont les relais des DG fanfarons.

  • Le 5 février 2022 à 17:21, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Bon... trop de confusions, d’amalgames et de démagogie.

    Que les nominations et affectations dans l’administration publique ne doivent pas se faire sur des bases politiques, c’est une chose. Mais visiblement, certains voudraient dénier aux fonctionnaires le droit élémentaire d’avoir une opinion politique ou de se faire élire. Pourquoi donc un fonctionnaire serait-il un citoyens de seconde zone qui aurait moins de droits que les autres ? C’est au contraire le plus grand vivier de compétences du pays, des gens formés à grands frais par l’état pour le développement du pays ?

    Dans le même esprit, on lit souvent dans les fora des appels à empêcher les chefs traditionnels, les religieux ou autres de faire de la politique. Attention à cette tendance à faire des différences de droits entre citoyens.

    Si la loi identifie des corps qui doivent s’abstenir de s’afficher ou de concourir en politique, c’est lié à la nature spécifique de leur métier, comme les juges, réputés impartiaux ou les militaires, qui sont armés. Et même cela, en tant qu’électeurs ils sont libres de leurs opinions. Tous les autres citoyens doivent avoir les mêmes droits, sous peine de rentrer dans une spirale ou ce serait un moyen d’exclure des adversaires sérieux que de leur interdire d’office cette activité. C’est une question de justice, tout simplement...

    D’ailleurs, si en plus des militaires et des magistrats, vous excluez tous les fonctionnaires (ainsi que les salariés du privé je suppose) et les chefs traditionnels du jeu politique, il reste qui pour jouer les rôles de leaders pour la communauté ? Les commerçants, les paysans et les religieux ? Soyons un peu sérieux...

    Pour le reste, je suis écœuré de voir que le Burkina n’est plus le pays des hommes intègres mais celui des pleutres, des opportunistes, des à-plat-ventristes et des griots en tout genre. Tous ceux qui criaient "démocratie" ont tout renié en quelques heures pour faire des offres de services à des putschistes, allant même jusqu’à leur suggérer de rester "cinq à dix ans" au pouvoir, sans honte ! Triste !!!

    P.S. : J’aimerais bien comprendre pourquoi on interdit à un militaire de faire de la politique s’ils ne démissionne pas, mais qu’on tolère qu’un douanier par exemple puisse le faire ? C’est aussi un homme de tenue, armé, avec même des avantages financiers en plus par rapport au militaire ! Bizarre...

  • Le 6 février 2022 à 18:53, par jeunedame seret En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    D’accord pour vos nobles propositions à la transition. Dépolitiser l’administration et limiter les recrutements par filiation et autres magouilles. Ouvrir et juger les dossiers pendants, en évitant de nouvelles pendaisons. Balayer les vieux loups et nettoyer les services de gestions. Et surtout à nous citoyens ; il nous faut quitter « les carcans de la critique facile. Il nous faut maintenant, main dans la main, accepter ce qui est dur, supporter ce qui est dur et d’avoir maintenant un pays qui est sur les rails de son développement. » Vraiment qu’on arrête aussi cet esprit de vie garibou ou talibet ; il nous faut une nouvelle mentalité ; celle de la souffrance ; et se dire que c’est dans les difficultés que les efforts ont bon goût. Seul l’effort soutenu donne valeur à nos gains. Et un bien acquis sans difficulté se perd facilement. C’est une morale de vie à cultiver dans nos écoles et lieux de culte. Sinon on ne finira pas la corruption.

  • Le 6 février 2022 à 21:01, par Mara En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    Il faut depolitiser l’ administration effectivement.
    Les fonctionnaires anti Mpp ont beaucoup souffert sous le régime de Roch Kaboré.
    Bonsoir Monsieur KA.

  • Le 7 février 2022 à 09:00, par Ka En réponse à : Burkina : « Le MPSR devrait entreprendre des réformes courageuses, dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… », Adam Régis Zougmoré

    ’’’’’’’’’’’’’’’’’A’’’’’’’’’’’’’’’ Mara : Je ne voulais pas intervenir sur un sujet connu de tout le monde : Mais comme tu m’interpelle, je t’apprends que de dépolitiser l’administration, lutter contre la corruption… est une jolie phrase qui a été employé au Burkina depuis 1996, et à force d’être accommodée à toutes les sauces, cette phrase a fini par perdre une partie de sa saveur : Pis, devenue un dicton sans cesse ressassé, elle s’impose désormais avec la virulence d’une réalité démontrée.

    Pour moi, à part le système de Thomas Sankara au moment du CNR qui a pu dans notre pays montré qu’on peut éradiquer la corruption et dépolitiser l’administration, depuis 1996, militaires et civils sont dans le même panier de la corruption a ciel ouvert. Et toutes les propositions comme celles d’Adam Régis Zougmoré restent du verbiage.

    Et tant que les chefs militaires ou les "élus" pourront piller les caisses, biens et ressources de l’Etat en toute impunité, cette conception du pouvoir et ses conséquences néfastes perdureront. Si tu as vu que je n’ai pas fait un commentaire à cette analyse pertinente, c’est qu’elle est politique et faisable s’il y a de la bonne volonté de ceux qui disent avoir le pouvoir. Car cette dépolitisation de l’administration et la lutte contre la corruption sont indispensable pour un nouveau départ de notre pays.

    Et ce qui ne regarde que moi, tes propos comme quoi les fonctionnaires anti Mpp ont beaucoup souffert sous le régime de Roch Kaboré, cette souffrance est dû à leur volonté. Mon seul souhait, s’il y a des élus sincères après que le système constitutionnel fonctionne dans le pays des hommes intègres, ’’’’’’’’’’’’’’la première chose, c’est de faire revenir au Burkina tous les diplomates dits ambassadeurs qui ont eu leurs postes par ce qu’ils sont de la famille du ministre des affaires estrangères, ou du président, et qui prennent les ambassades comme leur propriété oubliant qu’ils sont là pour leurs comprîtes et la promotion du Burkina pour qu’on l’accompagne dans son développement par des bonnes coopérations. Quand a l’administration s’il y a une volonté des décideurs de la dépolitiser, on peut le faire très facilement.’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’

    Quand a la corruption ou les guiro ancien responsable de la douane possèdent des cantines pleines de billets de banque chez eux, ou des Bouda qui construisent des villas a des centaines de millions, tant dit que 98% du peuple Burkinabé n’ont pas un bon repas par jour, ce ne sont pas les lois qui mettront fin à la corruption. La corruption est un état d’esprit, dont la matérialisation physique se fait dans les administrations comme dans les commerces. C’est un état de conscience vis à vis de soi et des autres. S’il est vrai que la loi vise à réduire en silence les foudroyées d’économie et décourager les éventuels aventuriers, le vrai travail d’une nation, c’est de lutter contre la corruption dans l’esprit des uns et des autres, et il faut une vraie stratégie de communication entre administrés et gouvernants, par des exemples des sévères punitions. Mara, merci de me lire.

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