Actualités :: Burkina : « Le système judiciaire actuel est complice des crimes économiques (...)

« Envoyer un criminel économique en prison, c’est bien. Mais lui faire rembourser ce qu’il a détourné, c’est encore mieux », pense Dr Daouda Zouré, président de BAOBAB, une association de lutte contre le crime économique. Il s’exprimait au cours d’une conférence de presse, ce samedi 19 novembre 2022 à Ouagadougou. Ladite conférence visait à dénoncer le système de gouvernance au Burkina Faso qui, selon Daouda Zouré, doit être élaboré en fonction des réalités du pays.

Selon l’analyse du président de l’association BAOBAB, le système judiciaire actuel est défaillant. « Actuellement, le système judiciaire est tel qu’on emprisonne les fautifs qui, dès leur sortie, jouissent pleinement de l’argent qu’ils ont détourné », déclare Daouda Zouré. De ce point de vue, le système est en quelque sorte complice de cette situation, déplore-t-il.

Si M. Zouré croit dur comme fer qu’il faut lutter contre le système judiciaire actuel, il affirme que ce système n’est que le maillon d’une chaîne qu’il faut combattre. « Le système par lequel nous fonctionnons, est celui du colonisateur. Est-ce que le système du colon est en adéquation avec notre contexte socio-économique et politique ? », s’interroge-t-il, avant d’y répondre par la négative.

Pierre Guigueman, membre de l’association BAOBAB (à gauche), et son président Dr Daouda Zouré.

Dr Daouda Zouré recommande donc d’aller vers un système endogène. Et la seule façon d’y arriver, pense-t-il, c’est d’éveiller la conscience des populations. Il s’agit donc de montrer que la source du problème de gouvernance au Burkina Faso n’est rien d’autre que l’application du système en vigueur. « Est-ce que Napoléon est notre ancêtre ? Nous avons nos ancêtres qui ont mis en place des organisations meilleures à celles des Européens. Il faut partir de là », suggère le président de l’association BAOBAB. Il faut sortir du mode « copier-coller » ; si l’Europe a bâti son modèle de gouvernance à partir de ses valeurs, le Burkina doit pouvoir en faire de même, juge Dr Zouré.

« Le crime économique doit être classé parmi les crimes contre l’humanité », estime Dr Daouda Zouré.

Le conférencier est aussi convaincu que l’éducation au Burkina Faso est à réformer. La réponse à la crise que traverse le pays n’est pas d’investir dans l’armement, mais de lutter contre l’ignorance.

L’association BAOBAB est une organisation non-gouvernementale, au service des gouvernés et des gouvernants. Elle œuvre pour une moralisation dans la gestion des deniers publics en vue d’une meilleure gouvernance des affaires publiques.
Au regard de l’ampleur de la corruption et des flux financiers illicites avec pour conséquence l’aggravation de la pauvreté dans les pays en développement, BAOBAB s’est donné pour mission de mener des actions contre la fuite des capitaux et l’enrichissement illicite. L’association dit être en mesure de mobiliser les moyens matériels et humains nécessaires pour concevoir des documents et mettre son savoir-faire juridique au service des populations victimes de la criminalité économique et leur donner les moyens de la combattre.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

Fait divers : "Ils menacèrent d’égorger le bébé"
Fête du travail : marche interdite à Dédougou
Maouloud 2004 : Des prières pour la paix
Fait divers : Des coupeurs de route et un escroc sous (...)
SYNTER - Ministère des Enseignements : La hache de (...)
SIDA : L’expérimentation phytothérapeutique du CMA de (...)
Programme conjoint Aide et action/Action aid : Le plan (...)
Pô : Détournements de vivres Cathwel
Rôles et qualités de la secrétaire dans l’administration : (...)
Les faits de Sacré : "...à fort, fort et demi...!"
Conditions de détention des prisonniers : Le député Zango (...)
Station agricole de Saria : Un temple de la recherche (...)
Prise en charge du SIDA : Les principes directeurs du (...)
Alphabétisation : Le taux était de 31% en 2002
Tabagisme : MABUCIG convoquée en justice
UEMOA : Les lycées et universités sur le chemin de (...)
Maladie du ver de Guinée : Aucun cas autochtone depuis (...)
Genre et éducation pour tous : le pari de l’égalité
Projet d’enseignement post-primaire : Bilan de sept (...)
Décristallisation des pensions militaires : Le délégué (...)
Les faits divers de Sacré : le mal des filles

Pages : 0 | ... | 36246 | 36267 | 36288 | 36309 | 36330 | 36351 | 36372 | 36393 | 36414 | ... | 36624


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés