LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Journée de la femme burkinabè au Sénégal : "La paix en Afrique dépend des femmes"

Publié le jeudi 24 mars 2005 à 08h49min

PARTAGER :                          

Ils sont de milliers de femmes et d’hommes à vivre au Sénégal afin de renforcer les liens de fraternité et de coopération entre le Sénégal et leur pays, le Burkina Faso. Ils sont réunis en union dénommée "Union fraternelle des ressortissants burkinabé au Sénégal".

Le samedi 12 mars 2005, ils ont célébré la Journée de la femme burkinabè au Sénégal. Initiée par son Excellence Mme Salamata Sawadogo, ambassadeur du Burkina Faso auprès du Sénégal, cette journée riche en couleur, en activités culturelles et artistiques, a connu la présence d’un hôte de marque, Mme Marie Gisèle Guigma, ministre de la Promotion de la femme qui a effectué le déplacement de Dakar pour apporter son soutien à ses sœurs et frères vivant sur le sol de la Téranga.

Elle a animé une communication simultanément avec son homologue du Sénégal, Mme Aichatou Mbodj, ministre de la Femme, de la Famille et du Développement social qui a porté sur "La contribution de la femme au développement de l’Afrique : les cas spécifiques du Burkina Faso et du Sénégal". Outre les représentants des autorités sénégalaises, la rencontre a connu la présence des représentants des missions diplomatiques accréditées au Sénégal, les représentants des organisations internationales et interafricaines.

Le 8-Mars, est l’occasion idéale chaque année pour de millions de femmes et d’hommes de marquer un arrêt, de dresser le bilan des progrès accomplis en vue de promouvoir l’égalité des droits des femmes, d’identifier les difficultés que les femmes doivent surmonter dans la société et de se pencher sur les moyens à prendre pour améliorer leurs conditions de vie.

Au Burkina Faso comme dans de nombreux pays, la Journée internationale de la femme a été célébrée cette année sous le thème général de l’égalité femme/homme. Ce choix se justifie aux dires de son Excellence Sawadogo en ce sens qu’il est unanimement reconnu qu’il n’y aura pas de développement durable si plus de la moitié de la population mondiale surtout africaine, demeure marginalisée. Or justement, relève t-elle, cette frange marginalisée surtout en Afrique, a démontré qu’elle participe de façon remarquable au développement de nos villes et campagnes.

Et c’est pour mieux appréhender cette participation des Africaines au développement de leurs pays, que la communauté burkinabè vivant au Sénégal et leurs amis sous l’égide de l’ambassade du Burkina Faso auprès du Sénégal a initié cette journée ponctuée d’une communication sur la problématique de la participation de la femme au processus de développement de leur pays.

De l’exposé des deux ministres, il ressort que la femme burkinabè et sénégalaise, en particulier, africaine en général, toutes catégories sociales confondues, joue un rôle prépondérant dans le développement de son pays. Outre leur proportion numérique supérieure, constituant plus de la moitié de la population, les femmes partout, sont les principales actrices du développement. Elles sont présentes dans tous les secteurs, et de nos jours, elles ont accédé à ces quelques secteurs qui leur étaient refusés traditionnellement. Mais, Hélas, elles ne récoltent pas le bénéfice de ces actions au même titre que les hommes.

La Sénégalaise confrontée à des mesures drastiques

Ainsi, en faisant l’historique de la prise en compte du rôle de la femme sénégalaise dans le développement de son pays, Mme Mbodj a relevé que le Sénégal, pour son essor économique a pris des mesures drastiques qui ont permis des performances économiques positives. Malheureusement, ces performances n’ont pas eu l’effet escompté sur la situation de la femme sénégalaise. Outre la marginalisation, celle-ci est restée confrontée aux pesanteurs socioculturelles néfastes, à des activités professionnelles moins rémunérées, à une surcharge de travail domestique non comptabilisée et à un faible rendement.

Mais comme le dit l’adage : "Mieux vaut tard que jamais". Le gouvernement sénégalais conscient de l’importance du rôle de la femme dans le processus de développement a initié des actions, pris des mesures. Et avec l’appui des différentes manifestations mondiales en faveur de la femme, la femme sénégalaise commence à sortir de l’ombre.

La Burkinabè face aux pesanteurs socioculturelles

Pour Mme Guigma qui a axé sa communication sur "Les acquis du Burkina Faso en matière de promotion de la femme avant et après Beijing et les défis et les perspectives", la question de la femme a été depuis de longues dates une préoccupation pour les autorités du Burkina Faso. C’est ainsi que depuis son accession à l’indépendance jusqu’à nos jours en passant par l’avènement de la Révolution démocratique et populaire (1983) et du Front populaire (1987) et l’adoption de la Constitution en 1991, beaucoup d’efforts ont été consentis tant par l’Etat que par la société civile et les partenaires au développement pour renforcer le statut de la femme.

Ces actions sont renforcées avec la création en 1997 du ministère de la Promotion de la femme qui s’est dotée de structures spécifiques afin de mener au mieux les missions assignées, et mettre en œuvre les recommandations et les engagements issus de la plate-forme d’action de Beijing tenue en 1995.

Une synergie d’action pour relever les nombreux défis

Malgré de nombreux efforts consentis par le Burkina Faso en vue d’améliorer la situation socioéconomique de la femme, beaucoup reste encore à faire. Car des obstacles tels que la pauvreté, les pesanteurs sociologiques, la méconnaissance des droits de la femme par les femmes elles-mêmes, l’impact négatif de la pandémie du Sida, l’absence d’une politique nationale genre demeurent d’actualité.

Pour relever les défis, outre les actions inscrites par le ministère de la Promotion de la femme dans son plan d’action 2003-2007 et la mise en œuvre de la politique nationale de promotion de la femme adoptée en novembre 2004, tous les acteurs sont appelés à développer une synergie d’action.

La série d’échanges qui a suivi cette présentation, a permis aux participants présents massivement dans la salle de conférence du Cours Sainte Marie Hann, un sanctuaire du savoir dakarois, d’exprimer leurs préoccupations. Celles-ci ont porté sur la création d’un réseau de femmes pour la paix afin de prévenir les conflits, la valorisation des charges domestiques des femmes comme contribution à l’économie nationale, la prise en compte de la fonction sociale de la femme (l’accouchement par exemple), la ratification par les Etats africains du protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique et de celui facultatif à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), la lutte contre les pesanteurs socioculturelles, etc.

Toutes ces préoccupations ont reçu leurs réponses des deux ministres qui ont en charge la promotion de la femme dans leurs pays respectifs. C’est sur des notes de satisfaction que la Journée de la femme burkinabé au Sénégal a pris fin.

Au cours de la conférence, Mme Bintou Sanogo, du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a livré un message de Mme Thoraya Ahmed Obaid, directrice exécutive de l’Institution dans lequel un appel est lancé aux autorités africaines afin qu’elles fassent de la promotion de la femme, une priorité dans leurs pays et qu’elles ratifient les différents textes favorables aux femmes.

De cette journée consacrée à la femme burkinabè au Sénégal, on retient que les femmes, constituant plus de la moitié de la population mondiale, jouent un rôle primordial dans le développement de la société. A ce titre, il faut leur reconnaître leurs droits. Un appel est donc lancé aux femmes afin qu’elles soient solidaires entre elles. La paix en Afrique étant une nécessité, il leur est demandé de créer des structures de maintien de la paix. Car, comme l’a exprimé l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Sénégal, "L’Afrique vivra à travers la femme".

Sarah TANOU
DCPM/MPF


L’ambassade du Burkina Faso auprès du Sénégal couvre en même temps les pays frères que sont : la Gambie, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau et la Mauritanie.

La journée de la femme burkinabè au Sénégal a connu l’organisation et la tenue de plusieurs manifestations, dont la rue marchande qui a été l’occasion pour les femmes burkinabè de compatir dans la préparation de toutes sortes de mets burkinabè : du "gno" (Dafing) au "zamana" (Samo) en passant par le "tô" aux sauces feuilles (Nunni), le porc au four du Sanguié, des poulets bicyclettes de Ouaga, des brochettes de Kaya, le tout arrosé du "zoom koom" (Moaga) ou du dolo dagara.

Vu la participation active des sommités diplomatiques à la conférence, on est en droit de se dire que l’intégration africaine est bien effective au niveau de nos diplomaties.

Le carnet de séjour dakarois de Mme Guigma a été chargé en audiences. Outre les représentants de l’Union des étudiants et stagiaires burkinabè au Sénégal, elle a reçu Mme Thoraya Ahmed Obaid, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA). Ces échanges ont porté sur l’état de lieux du partenariat entre son institution et le ministère de la Promotion de la femme.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique