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Etats-Unis : justice sera-t-elle rendue à Ousmane Zongo ?

Publié le mercredi 23 février 2005 à 07h21min

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La veuve Zongo

En mai 2003, Ousmane Zongo, 43 ans, père de famille burkinabé émigré à New-York, tombait sous les balles d’un policier dans des conditions encore obscures. Bavure policière ? Le procès s’est ouvert depuis quelques jours, avec l’espoir que justice lui soit rendue.

Le 22 mai 2003, un spectacle d’une violence atroce se deroule dans une ruelle de New York City. Dans un entrepot de Chelsea, un des quartiers les plus populaires de Manhattan, la Staten Island Task Force vient de mettre la main sur un atelier rempli de disques compacts et DVD de
contrefacon.

Il est environ 16 heures lorsque l’attention du policier qui y monte la garde est attiree par un homme noir dont l’entrepot abrite le petit atelier de réparation d’instruments de musique.

Quelques minutes et une empoignade plus tard, l’homme est mortellement atteint par quatre coups de feu et succombera à ses blessures dans un hôpital avoisinant.

Entendu vendredi dernier a la Cour Supreme d’Etat de Manhattan, Bryan Conroy, 25 ans, le policier en question, est accusé d’homicide au premier degré sur la personne d’Ousmane Zongo, citoyen burkinabe âgé de 43 ans, marié et père de deux enfants.

Pourtant, Conroy plaide la légitime défense devant la cour.
Le policier affirme qu’il n’a degainé son arme que pour interpeller Zongo et éventuellement l’interroger. A la surprise de Conroy, celui-ci s’est avancé d’un air menaçant et a tenté d’arracher son arme. Puis se retournant
comme pour fuir, Zongo s’est eloigné, pour revenir à la charge quelques secondes plus
tard.

Une lutte s’est engagée et le policier, qui dit avoir recu l’epaule droite de Zongo en plein nez, tire deux coups de feu. L’homme recule, blessé, et l’officier tire a nouveau deux coups.

La victime ne parlant pas très bien anglais, il n’y a pratiquement eu aucun échange verbal entre les deux hommes.
Telle est, selon l’officier Bryan Conroy, la version des faits.

Ousmane Zongo, la victime non armée de ce combat à forces inegales, ne pourra hélas jamais corroborer ou refuter les affirmations de son assaillant. A son arrivée aux urgences medicales, on a constaté sur la victime une blessure dans la partie superieure du dos, deux dans la poitrine dont l’une dans sa partie superieure gauche, l’autre plus bas et au milieu, tandis qu’une quatrieme balle lui a éraflé le bras droit.

L’absence de témoins oculaires rend la procédure judiciaire d’autant plus complexe que le policier declare n’avoir eu aucune intention de tirer, encore moins de tuer.

Pour le procès qui est en cours, plusieurs membres de la famille Zongo sont arrivés a New York pour etre entendus, notamment sa femme Salimata Sanfo et son frere.

Pour l’instant, le jury devra se contenter des temoignages des medecins legistes, faute d’autres preuves formelles. Quant a l’officier Conroy, si l’on se fie a la déposition du medecin qui l’a examiné aux urgences de l’hôpital
Bellevue, le policier ne presentait aucune blessure, ni traumatisme physique à la suite de la confrontation.

L’avocat de la défense de Conroy declare cependant que celui-ci portait une marque rouge au nez apres en etre venu aux mains avec Zongo.

S’il venait a etre condmané, l’officier risque une peine de prison pouvant aller jusqu’a 15 ans.

Lefaso.net

P.-S.

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