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POLLUTION DU MARIGOT HOUET : L’Association Ecocentre présente une étude aux populations riveraines

Publié le lundi 7 mai 2012 à 01h16min

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L’Association Ecocentre de Bobo-Dioulasso a rencontré, le jeudi 3 mai 2012 chez le chef de canton de Bobo-Dioulasso, les chefs de familles des quartiers riverains du marigot Houet. Il s’est agi de leur présenter non seulement l’étude que l’association a réalisée sur la pollution du cours d’eau et les ordures ménagères qui l’encombrent, mais aussi son projet de mise en place d’un système autofinancé de collecte et de tri des déchets.

Créée pour contribuer à une évolution de la prise de conscience écologique au Burkina Faso, l’Association Ecocentre de Bobo-Dioulasso a déjà entamé une série de rencontres, dont l’une avec la commune et l’autre avec le chef de canton et les chefs des quartiers. Le 3 mai dernier, elle a rencontré cette fois-ci les chefs de familles des quartiers riverains du marigot pour leur présenter une étude qu’elle a réalisée sur la pollution du marigot Houet qui traverse la ville de Bobo-Dioulasso. Ils sont donc venus des quartiers Dioulassoba, Konbougou, Farakan, Tounouma, Koko entre autres, pour échanger avec l’Association. Son président, Aboubacar Sanon et le secrétaire aux enjeux énergétiques et à l’habitat, Ibrahim Sanon, ont rappelé que les silures sacrés de Dafra ont depuis longtemps fait la renommée de la ville de Sya.

En plus de cette symbolique, ont-ils poursuivi, les arbres du lit du marigot, offrent un cocktail d’ombre, de fraîcheur, d’abris pour les oiseaux et petits mammifères, de fruits comestibles ou autres fonctions. L’eau qui y coule sans tarir est d’une importance capitale pour les populations riveraines qui pratiquent l’élevage, le jardinage, la lessive. Au-delà de la vénération, cet équilibre «  ?écologique urbain » installé a vite fait place au pire des scénarios de son évolution. « L’accroissement démographique et surtout l’apparition des produits de l’industrie, leur usage dans la vie domestique, dans l’artisanat et l’industrie, l’arrivée massive de nouveaux types de déchets liés à la consommation mondialisée, a radicalement modifié l’impact de la société humaine sur les rives de Dafra », rapporte le document.

En deux décennies à peine, les silures sacrés qui survivent, côtoient les sachets plastiques, les reflets d’huiles minérales et les relents de soude. Le marigot est également pollué par les produits de la lessive moderne, les piles électriques, les produits de nettoyage et désinfectants, les résidus massifs d’insecticides domestiques, les pesticides et engrais des cultures maraîchères, la soude caustique et autres produits chimiques utilisés par les teinturiers, les écoulements d’eau des rues qui charrient les ordures diverses, ceux venants des sites de recyclage de fûts usagés, le dépôt individuel des ordures domestiques. Il est temps, ont dit les membres de l’Association, que chacun y mette du sien, au risque d’être tenu pour responsable devant les générations futures. Les chefs de familles ont salué la démarche de l’Association Ecocentre.

A les entendre, les riverains sont très conscients de l’état avancé de la pollution du marigot. Mais, ont-ils déploré, il n’existe aucun système de collecte des ordures ménagères dans les quartiers. Les populations se voient donc dans l’obligation de s’en débarrasser, en les jetant dans le marigot. Selon son secrétaire exécutif, Roland Armel, l’Association Ecocentre, plusieurs structures associatives et même la commune ont déjà initié des projets de collecte des déchets qui se sont éteints avec le temps pour des raisons diverses.

Ecocentre, a-t-il expliqué, compte mobiliser ses partenaires et toutes les énergies associatives, individuelles ou communales disponibles à Bobo-Dioulasso, pour mettre en place un système de collecte efficace autofinancé avec un système de tri des déchets, de tri sélectif et de recyclage. Au-delà des questions de santé, d’hygiène et de rétablissement de l’équilibre écologique, Roland Armel a ajouté que ce projet permettra également la création d’emplois pour les jeunes de la ville. « Aujourd’hui les populations sont conscientes du problème et cherchent des solutions. Elles sont extrêmement préoccupées et attendent de nous, la société civile et la commune, des débuts de solutions pour pouvoir y participer », a soutenu le secrétaire exécutif de Ecocentre. Le représentant de la Direction des services techniques municipaux (DSTM) de la commune, Eric Traoré, a félicité l’Association pour son engagement à offrir un cadre sain aux Bobolais. Il a promis que la mairie l’accompagnera à l’aboutissement de cet ambitieux projet.

Jean-Marie TOE & Hélène Kadio (Stagiaire)

Sidwaya

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