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CEDEAO : Lettre ouverte à John Kufuor, président en exercice

Publié le vendredi 8 octobre 2004 à 07h14min

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Excellence Monsieur le Président,

Je suis un Sénégalais qui est issu d’une famille de bijoutier, je suis né au Burkina Faso, donc je pouvais avoir la nationalité burkinabé mais je n’en ai pas besoin puisque les Africains comme les Etrangers sont bien traités au Burkina Faso, ils sont respectés et nous sommes dans tous les milieux.

Je suis au regret de contredire les Présidents mauritanien et ivoirien qui accusent le Président BIaise Compaoré de fomenter un coup contre leur régime.

S’il vous plaît Monsieur le Président, vous qui avez été élu contre un candidat qui avait le soutien du chef d’Etat sortant, qui peut mettre en doute votre légitimité. Par ailleurs, si votre façon de gouverner prend en compte tous les Ghanéens sans discrimination, qui va vous en vouloir.

Or, qu’est-ce que nous constatons hélas, le Président ivoirien après un hold up électoral concocté avec son partenaire Guei, ne pouvait en aucune façon diriger la Côte d’Ivoire dans la paix. Nulle part au monde la politique d’exclusion ne peut mener à quelque chose de bien.

Je suis de ceux qui savent que vous comprenez que le Président Compaoré qui prépare d’importantes rencontres internationales ne va pas s’amuser à fomenter des complots contre des collègues. Ceux qui cherchent coûte que coûte à charger le Président burkinabé gagneraient à rechercher la solution de leur crise à l’intérieur de leur pays.

En ce qui concerne notre frère Gbagbo qui a passé une bonne partie de son temps d’opposant ici, il ne doit pas confondre accueillir un opposant et l’aider à déstabiliser son pays.

Nous sommes persuadés que si Gbagbo fait voter tous les textes prévus, personne ne soutiendra les rebelles et de ce fait le désarmement sera fait, le déploiement de l’administration sera une réalité et les frères ivoiriens vont se retrouver dans une Côte d’Ivoire une et indivisible. Au lieu de cela, M. Gbagbo cherche un pou sur une tête rasée. Est-ce que c’est le Président du Burkina qui lui dit de ne pas faire voter les textes ? Ses vrais ennemis il les connaît, ils ont comme nom : Simone Gbagbo , Mamadou Coulibaly, Blé Goudé, Affi Nguessan et tous ceux qui poussent le président ivoirien à l’intransigeance.

La rencontre d’Accra III a été une chance que le groupe de Gbagbo a laissé passer. L’ONU qui a joué un rôle commence à tenir un double langage qui ne peut que conduire au chaos. Comment l’ONU peut dire qu’avec ou sans les textes votés, les Forces nouvelles doivent commencer à désarmer avant le 15 octobre 2004 ? Cela nous surprend Monsieur le Président et nous ne serons pas étonnés que cette affaire de la RCI redevienne un foyer de guerre. Les positions ambiguës de la France qui a beaucoup d’intérêt en RCI compliquent un peu les choses.

Le groupe de Gbagbo qui voit le pouvoir lui échapper en cas d’élections ouvertes à tous les fils du pays, préfère traîner les pieds pour que les élections soient reportées, c’est ça la réalité. Pour ne pas abuser de votre temps, Excellence, nous voulons vous dire que toutes les accusations de la Mauritanie et de la RCI sont des mensonges. Nous sommes des personnes qui avons des antennes partout dans le pays des hommes intègres où nous sommes intégrés sans problème. Nous ne croirons que si les deux pays apportent de véritables preuves pouvant confondre les autorités burkinabé.

Veuillez agréer, Excellence Président, l’assurance de notre haute considération pour votre personne et votre pays.

Signé : Malick SEYE Secteur 8
OUAGADOUGOU
tel : 50 72 53 68

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