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Communautés étrangères dans la sous-région : Plus de 1 000 Burkinabè à Sikasso

Publié le vendredi 14 novembre 2008 à 04h36min

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Mohammed Ouédraogo en plein boulot devant sa boutique de pièces détachées.

Comme dans la plupart des villes de la sous-région, il n’est pas rare de rencontrer des Burkinabè à Sikasso, la région administrative la plus arrosée du Mali. Parmi les habitants estimés à environ 2 millions que comptent Sikasso, on dénombre plus de 1 000 Burkinabè qui mènent plusieurs activités socioprofessionnelles. A la faveur de la Ve édition du festival international « Triangle du balafon » qui s’est tenue dans cette région du 7 au 9 novembre 2008, nous sommes allés à la rencontre de la communauté burkinabè.

Même si l’ambassadeur du Burkina Faso au Mali, Sanné Mahomed Topan, soutient qu’ « il est difficile d’estimer le nombre de Burkinabè vivant à Sikasso », le président de l’association Benkadi des Burkinabè de Sikasso Yacouba Drabo estime à plus de 1 000 le nombre de Burkinabè vivant dans cette région.

A la tête de cette association vieille de plus de 30 ans, Yacouba Drabo, originaire de Lanfièra dans la province du Sourou, a vu le jour à Sikasso où son père y a migré avec armes et bagages. Marié et père de six enfants, la quarantaine entamée, Yacouba Drabo qui est vendeur de pièces détachées soutient que « les Maliens avec qui les Burkinabè de Sikasso vivent en parfaite harmonie, sont sociables et chaleureux ». Mais est-ce que les Burkinabè qui vivent tranquille comme chez eux en terre sikassoise se rencontrent régulièrement ? « Oui ! Nous nous retrouvons à travers des réunions périodiques et à certaines occasions comme la fête nationale célébrée le 11 décembre », répond Yacouba Drabo. Et de souligner : « Nous nous assistons aussi en cas de problèmes ». Parlant de problèmes, le premier responsable de l’association Benkadi des Burkinabè de Sikasso affirme qu’ils n’en rencontrent pas tellement dans leur milieu de vie. Cependant, Yacouba Drabo regrette que dans le cadre de l’association, « les gens ne versent pas régulièrement leurs cotisations ». Des cotisations qui servent pourtant à assister les uns et les autres en cas de maladie par exemple. « Le manque de cotisations fait que je suis souvent obligé d’aider financièrement des compatriotes en difficultés par compassion », relève Yacouba Drabo.

Les Burkinabè sont dans le commerce, l’agriculture…

A la question de savoir si les Burkinabè parmi lesquels on recense plusieurs ethnies (Mossi, Samo, Dagara…) ont des nouvelles de leur pays depuis Sikasso, Yacouba Drabo rétorque : « Nous passons fréquemment des appels téléphoniques à nos frères restés au pays et recevons également des nouvelles du Burkina Faso à travers les médias ». Tablant sur son pays, le Burkina Faso, notre interlocuteur qui nous apprend qu’on retrouve les Burkinabè de Sikasso dans plusieurs activités socioprofessionnelles (commerce, agriculture, administration…), a un appel à lancer à nos autorités.

Il invite surtout l’ambassadeur Sanné Mahomed Topan à faire comme son prédécesseur Sophie Sow qui venait régulièrement à Sikasso à leur rencontre. Invité à réagir par rapport à cette remarque, l’ambassadeur Sanné Mahomed Topan est on ne peut plus clair dans sa réponse : « Après ma nomination, j’ai effectué des tournées sur l’ensemble du territoire national malien pour aller à la rencontre de mes compatriotes. Mais depuis lors et vu que le Mali est un vaste pays et que nos moyens financiers sont limités, je n’ai plus fait de sorties ». Le président de l’association Benkadi des Burkinabè de Sikasso, région d’écotourisme par excellence où l’agriculture et l’exploitation de mines d’or sont entre autres principales activités économiques, n’est pas le seul compatriote que nous avons rencontré. Le mécanicien doublé de vendeur de pièces détachées, Mohammed Ouédraogo et la veuve et restauratrice, Habibata Traoré en font partie.

Arrivé en 2 000 à Sikasso en provenance de Koudougou, le premier cité, Mohammed Ouédraogo, a déposé son baluchon au quartier Sanoubougou 1 où vivent de nombreux Burkinabè. « Je suis venu à Sikasso dans le but de gagner ma vie. Je m’en sors bien et vis en parfaite harmonie avec les Maliens. Mon seul problème, ce sont les impôts. Jusqu’à cette année j’ai toujours payé 30 000 FCFA par an mais voilà que les impôts ont été revus à la hausse et passeront à 50 000 F CFA à partir de 2009. Ce qui ne sera pas facile pour moi », nous a confié ce père de trois enfants, âgé de 41 ans. La veuve Habibata Traoré, quant à elle, doit bien plus que l’aventure au Mali. Installée depuis 1993 à Sikasso, cette restauratrice est née d’une mère malienne. Vivant précédemment au quartier Farakan de Bobo-Dioulasso, Habibata Traoré détient un restaurant à la place de la gare à Sikasso où elle propose plusieurs mets (riz gras ou sauce, soupe de poissons…) à ses clients. « Mes affaires marchent et je me sens bien à Sikasso. Je vends en moyenne 25 000 F CFA par jour », se réjouit cette mère de famille de 45 ans.

Kader Patrick KARANTAO

Sidwaya

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