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Mamadi Billa, « ABC » - Côte d’Ivoire : « Le jour où les Burkinabè de l’extérieur auront l’occasion de voter, Blaise Compaoré sera massivement élu en Côte d’Ivoire »

Publié le lundi 29 septembre 2008 à 10h52min

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Bâtisseur de la paix en Afrique, le président Blaise Compaoré suscite l’admiration et l’estime de ses compatriotes vivant en Côte d’Ivoire. Le retour de la paix dans ce pays sous sa facilitation a mis du baume dans les cœurs de la communauté burkinabè qui y vit. M. Mamadi Billa, secrétaire général à l’organisation des « Amis de Blaise Compaoré » en Côte d’Ivoire (ABC-CI) évoque ici les ambitions de la diaspora burkinabè pour leur pays, mais s’étale aussi sur les motivations de la création des ABC-CI et les objectifs poursuivis à court et long terme.

Hebdomadaire du Burkina (H.B.) : Monsieur Mamadi Billa, vous êtes un jeune promoteur dans le secteur de la boulangerie et de la pâtisserie en Côte d’Ivoire. Comment expliquez-vous l’absence d’enthousiasme de la diaspora burkinabè à investir au Burkina Faso ?

Mamadi Billa (M.B.) : C’est un point de vue personnel, mais remarquez qu’il y a quinze ans de cela, c’était difficile pour nos compatriotes d’avoir à l’idée de venir investir au Burkina. Le constat actuel est que la donne a beaucoup évolué, car les Burkinabè de la Côte d’Ivoire se préoccupent d’avoir un toit au Burkina et à créer leur propre activité. Nous communiquons plus avec nos parents du Burkina, nous nous intéressons avec un grand intérêt à ce qui se passe chez nous. De nos jours, la prise de conscience est générale et la jeune génération des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire presse leurs parents pour venir connaître leur pays d’origine. N’oublions pas également que les raisons de l’émigration sont souvent diverses. Qu’à cela ne tienne, les Burkinabè de Côte d’Ivoire demeurent des citoyens qui, même à distance contribuent au progrès et à la consolidation des liens entre les deux pays. Néanmoins, je solliciterais que l’Etat burkinabè prenne des dispositions utiles pour inciter le retour de cette jeunesse. Car une frange importante a besoin de retrouver ses repères culturels, s’intégrer dans la vie active et accomplir son devoir civique.

Quel genre de commodité, par exemple, pensez-vous utile pour inciter la diaspora à venir s’intégrer dans la vie active au Burkina ?

Ce qui est essentiel, c’est de leur faciliter l’acquisition des terrains pour investir. Aussi accompagner le financement de leurs projets avec des conditions souples. Si ces conditions sont garanties il n’y arien de tel que de travailler chez soi et participer à la construction nationale.

Est-ce la crise qu’a connue la Côte d’Ivoire qui est en train de servir ile leçons à nos compatriotes ?

Evidemment, oui ! Mais comme la plupart des Burkinabè en Côte d’ivoire évolue dans le secteur privé, nous nous abstenons des critiques politiques. Notre souhait est que la paix qui prend corps sous la facilitation éclairée du président du Faso, Blaise Compaoré suive son chemin. Nous, en tant que « Amis de Blaise Compaoré » de Côte d’Ivoire (ABC/CI) nous nous réconfortons du retour de la paix qui est une condition sine qua non pour la prospérité et la symbiose entre les communautés burkinabè et ivoirienne.

Avez-vous des projets au Burkina ?

Bien sûr ! Même avec la boulangerie à Abidjan, la majorité des employés sont des Burkinabè. Si on nous accorde la facilité et l’opportunité pour que nous Investissions dans notre pays c’est une bonne chose. Nous ne demandons pas des avantages exceptionnels car tous les citoyens sont égaux devant la loi. Seulement, étant déconnectés de certaines réalités, nous sollicitons un appui- conseil et d’orientation dans tout investissement.

Vous êtes secrétaire à l’organisation des « Amis de Blaise Compaoré » de Côte d’Ivoire (ABC/CI) créé il y a plus d’une décennie. Qu’est-ce qui a motivé la jeunesse burkinabè vivant en Côte d’Ivoire à mettre sur pied cette association ?

Je parle en tant que simple citoyen burkinabè qui a de l’estime pour son président. Alors tout acte qui, à mon avis concourt à manifester, à témoigner cet engagement et à œuvrer pour accompagner le projet de « développement solidaire » prôné par le président Blaise Compaoré est un geste citoyen. C’est depuis 1992 que je milite dans l’ODP/MT depuis la Côte d’Ivoire. Je prends à témoin M. Michel Ouédraogo en son temps au consulat à Abidjan. Nous avons mené les activités de l’ODP/MT ensemble. Depuis 1995, avec mes présences régulières au Burkina, j’ai eu de l’estime pour ce bâtisseur qu’est Blaise Compaoré. C’est ainsi que la création des ABC/CI a vu le jour avec un collectif de nos compatriotes en Côte d’Ivoire.

Les Blurkinabè de Côte d’Ivoire s’intéressent-ils vraiment aux ABC/Cl ou c’est une simple retrouvaille d’un club d’amis ?

A la base de la création de toutes choses (associations, partis politiques, sociétés, équipes de football etc.), il faut nécessairement que l’idée vienne d’un individu ou d’une poignée d’individus, et par la suite des adhésions l’enracinent. Je dirais donc qu’au départ les « ABC-CI » c’est un cercle d’amis naguère dirigé par feu Rodolphe Ousmane Compaoré, et nous avons travaillé avec le soutien du consul en Côte d’Ivoire. Entre 1997 à 2002 il y a eu un frein à nos activités dû à la crise que traversait la Côte d’Ivoire et suite aussi au décès de notre président Rodolphe Ousmane Compaoré. Comme la situation s’apaise en Côte d’Ivoire avec les « Accord de paix » de Ouagadougou, nous reprenons de plus belle nos activités avec à la tête M. Lamine Sawadogo comme président des « ABC/CI ». Notre association est apolitique et regroupe en son sein toute personne qui soutient l’idéal de développement et de paix poursuivi par le président Blaise Compaoré. On peut donc ne pas être militant du CDP (Nd r, Congrès pour la démocratie et le progrès) et être membre actif des ABC/CI. C’est bien vrai que les deux entités soutiennent le président du Faso, mais c’est l’approche et la démarche qui les différencient. Nous sommes une association qui soutient un chef d’Etat dans sa vison pragmatique et éclairée pour la prospérité du Burkina. D’ailleurs, nous sommes reconnus comme une association en Côte d’Ivoire. Nous sommes déjà implantés à Yamoussoukro, Gagnoa, Daloa, Soubré, Abidjan et nous continuons ce travail d’implantation.

Qui sont vos partenaires financiers ?

Nous nous sommes engagés à nous battre à côté de notre « Ami » Blaise Compaoré pour soutenir ses actions. Il va sans dire que cela nécessite des sacrifices personnels. Nous en sommes conscient et à cœur vaillant rien d’impossible. C’est avec enthousiasme que les membres et sympathisants des BC/CI cotisent pour les activités que nous menons et les confections des tee-shirts à l’effigie du président Compaoré.

Quels liens existent-ils entre les ABC/CI aux ABC du Burkina ?

En 1998, nous sommes entrés en contact avec le président des « ABC » du Burkina M. Salif Dolobzanga et il a soutenu nos idées. Mais étant à l’étranger on s’adapte et on essaie d’évoluer avec pragmatisme. Donc nous ne pouvons pas faire des activités de grande envergure comme les ABC du Burkina. Néanmoins par la communication la compréhension est mutuelle.

Le droit de vote des Burkinabè de l’extérieur n’est pas encore une réalité. Est-ce que cela ne constitue pas un handicap aux ABC/CI de prouver leur capacité de mobilisation en faveur du président Compaoré lors des scrutins présidentiels ?

Là-dessus je dirais que les autorités burkinabè sont plus conscientes des droits des Burkinabè de l’extérieur plus que tout autre structure. Nous sommes une association, nous ne pouvons qu’exprimer un souhait, mais pas en faire une lutte ou une revendication. Si le vote des Burkinabè de l’extérieur se fait toujours attendre c’est parce que le gouvernement a des contraintes objectives. Je ne suis pas expert en la matière, mais je suis conscient que l’organisation d’un scrutin nécessite la mobilisation des compétences humaines, du matériel, des ressources financières etc. Même si la volonté y ait, il importe de patienter pour réunir toutes les exigences en la matière. Comme le Burkina progresse avec la démocratie, je suis persuadé que les Burkinabè de l’extérieur en général seront invités un jour à accomplir leur devoir civique dans les pays d’accueil. Pour répondre à votre question, je dirais que quand le moment viendra pour que nous votons, nous mettrons toutes nos énergies pour mobiliser nos compatriotes à voter notre « Ami » Blaise Compaoré. Surtout que nous sommes plus de trois millions de Burkinabè en Côte d’Ivoire.

La paix est revenue en Côte d’Ivoire sous le cachet de la médiation du président Compaoré. Quelle est la nouvelle ambiance entre les communautés burkinabè et ivoirienne ?

La communauté burkinabè a accueilli avec joie le retour de la paix en Côte d’Ivoire.

Primo, je vais dire que lorsque le président Laurent Gbagbo a annoncé au stade de Yopougon qu’il n’y aura plus de carte de séjour en Côte d’Ivoire, cela a plu à tous les Burkinabè avec lesquels nous avons échangé. C’est une décision qui a mis du baume au cœur de toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire.

Secundo, le fait que le président Blaise Compaoré a pris à bras-le-corps le retour de cette paix est très salutaire. Personne n’est perdant là où règne la paix. La fraternité et la vie en communauté nous tiennent tous à cœur.

Entreprenez-vous des activités socioculturelles et sportives avec la jeunesse ivoirienne ? Quelles perspectives ?

Nous nous apprêtons après les élections du 30 novembre prochain à manifester notre joie avec la jeunesse ivoirienne sur le retour de la paix sociale. En tant que secrétaire général à l’organisation, je m’attelle à sa réussite. L’autre vœu est de pouvoir rencontrer un jour notre « Ami » BIaise Compaoré lui témoigner notre admiration, le féliciter et l’encourager de vive voix.

Un dernier message ?

Je demande à tous ceux qui croient en Dieu de prier et d’accepter le pardon. La crise a fait du tort à beaucoup de gens et mon grand souhait est que les gens surpassent leurs rancœurs et regardent positivement vers l’avenir. La Côte d’Ivoire est un pays bâti sous l’hospitalité par feu le président Félix Houphouët-Boigny. Que cet héritage se perpétue au grand bonheur des Ivoiriens et des autres communauté qui y vivent.

Interview réalisée par Théodore ZOUNGRANA (tzoungrana@yahoo.fr)

L’Hebdo

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