Rasmata Sawadogo

A Presles, c’est la liste sortante soutenue par l’Union pour un mouvement populaire (UMP) qui a été réélue avec 59% des voix contre 73% il y a 6 ans, celle de Rasmata Sawadogo a obtenu 16% des voix derrière une autre liste, proche de la gauche qui a recueilli 23%. Avec 40%, soit 5 conseillers, les forces de gauche peuvent se consoler d’avoir fait nettement mieux que lors du précédent scrutin puisqu’elles n’avaient obtenu que 26% des voix et 3 conseillers. « Dans une ville qui a toujours voté massivement à droite, on ne s’attendait pas à une révolution, explique Rasmata Sawadogo. Notre objectif était de nous rapprocher de la moyenne nationale. Loin de nous décourager, nous avons d’ores et déjà établi des plans d’actions pour préparer les prochaines échéances ».

Benjamin Ouédraogo

Comme à Presles, la liste du maire sortant d’Hérouville soutenue par le Mouvement démocrate (Modem) a obtenu la majorité absolue dès le premier tour avec 53% des voix, suivie de celle de Benjamin Ouédraogo, « Hérouville à gauche » qui totalise 42% et enfin la liste « 100% à gauche » de la Ligue communiste révolutionnaire (RCR) qui a recueilli 5,46%. Sur la liste victorieuse figure un autre Burkinabè, Dramane Ki, philosophe de formation.

Pour la liste de Benjamin Ouédraogo, la déception peut être grande d’autant que les pronostics la donnaient gagnante. Et puis, Ségolène Royal était arrivée en tête à la présidentielle et le candidat de gauche avait été élu député aux législatives de 2007. Le philosophe, qui sait que c’est dans les grandes défaites qu’on prépare aussi les grandes victoires, ne se donne aucun répit : « Le travail de terrain continue en attendant les prochaines élections. Je reste debout et en politique, il faut savoir prendre des coups même quand on s’y attend pas ». Rendez-vous en 2014 !

Jacques Bationo

Contrairement à Presles et à Hérouville, il y aura un deuxième tour à Rungis, aucune des quatre listes n’ayant franchi la barre de 50%. A l’issue du premier tour, la liste sortante « Vivons Rungis » proche de l’UMP, est arrivée en tête avec 37,77%, suivie de la liste « Rungis au cœur » proche de la gauche, 25,94%, puis celle de Jacques Bationo « Agir pour Rungis » ouvertement à gauche qui obtient 20,13% et enfin « Rungis avec vous » 16,16%.

Ayant dépassé la barre de 10%, toutes les listes pouvaient se maintenir pour le second tour, mais dès dimanche soir, les manœuvres de rapprochement ont commencé entre les différentes listes. En ballottage défavorable, « Agir pour Rungis » a proposé, sans succès, une alliance avec la liste « Rungis au cœur » dans laquelle figurent des socialistes. Toutefois, pour ne pas provoquer une quadrangulaire qui pourrait favoriser la réélection du maire sortant, Jacques Bationo et ses camarades ont préféré retirer leur liste et appellent officiellement à voter pour « Rungis au cœur ». Un soutien qui n’est cependant pas loin de ressembler à celui que Jacques Chirac avait apporté à Valéry Giscard d’Estaing au deuxième tour de la présidentielle de 1981 contre François Mitterrand.

Paul Kéré

« Sauf séisme politique, je serai élu dès le premier tour » avait-il pronostiqué. Maître Paul Kéré a réussi son baptême du feu électoral puisque sa liste « vivrepulnoyensemble » a remporté le premier tout des municipales en recueillant 65% des suffrages exprimés et engrangé 23 des 27 sièges de conseillers à pourvoir. La liste de l’opposition recueille 35%, ce qui, d’après Paul Kéré, « est un exploit car il n’y avait pas, depuis deux mandats, aucune opposition à Pulnoy ». Quand au Front national, le parti de Jean-Marie Le Pen, il n’a pas présenté de liste et aucun suffrage ne s’est exprimé en sa faveur.
Avec cette élection, le natif de Loanga, dans la région de Tenkodogo, croit avoir franchi la première étape d’une carrière politique qui ferait de lui « pourquoi pas, le Barak Obama français ».

Joachim Vokouma
Lefaso.net