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Burkinabè de l’étranger : Elaborer une politique nationale de migration

Publié le mercredi 30 janvier 2008 à 10h42min

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La 3e assemblée générale (AG) du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE) a pris fin le 26 janvier 2008, à Ouagadougou. Elle s’est tenue sous le thème "Contribution de la diaspora burkinabè au développement et au rayonnement international du Burkina Faso".

Des travaux en commissions et des exposés-débats ont permis aux délégués CSBE d’examiner la vie sociale, culturelle et la réinsertion des Burkinabè de l’étranger. C’était au cours de leur 3e assemblée générale (AG) tenue les 24, 25 et 26 janvier 2008, à Ouagadougou. A l’issue des travaux, les participants ont relevé un certain nombre de problèmes et proposé des solutions. Ils ont également formulé quelques recommandations.

Au titre des problèmes soulevés, il est ressorti que les Burkinabè de l’étranger rencontrent des difficultés quant à l’obtention et au renouvellement de leurs passeports. Certains sont victimes de pratiques humaines dégradantes dans leur pays d’accueil. Aussi faute de moyens et de titre officiel, les délégués CSBE sont-ils incapables de jouer leur rôle d’assistance et de conseil auprès de leurs compatriotes.

Des solutions ont été proposées en vue de la résolution de ces problèmes. La commission des affaires générales a proposé entre autres, l’exonération des taxes de douanes sur les dons envoyés et le diligentement d’une étude sur les Burkinabè de l’étranger. Cela, en vue d’asseoir une politique nationale migratoire.

La commission "protection des personnes et des biens" a noté les problèmes de libre circulation et de racket des étrangers aux frontières et ceux du foncier rural. Elle a aussi relevé les difficultés liées à la jouissance de la retraite au Burkina. Face à ces problèmes, la commission a sollicité l’aide des autorités burkinabè afin de bénéficier d’une assistance juridique dans les pays d’accueil.

Selon le rapport de synthèse de cette 3e AG, les discussions ont permis d’éclairer les délégués sur certains sujets. Il s’agit notamment de la future politique migratoire du Burkina, de la mise en oeuvre de l’approche commune de la CEDEAO sur les migrations et des dangers de la migration clandestine.

L’AG a adopté deux motions de remerciement adressées au président du Faso, Blaise Compaoré, et au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé. Quant aux recommandations, elles sont relatives à l’élaboration d’une politique nationale de migration et au renforcement du rôle des délégués CSBE. Une résolution portant sur une meilleure organisation des Burkinabè à l’étranger a également été adoptée.

Les délégués CSBE ont été, en marge des travaux, reçus en audience par le Premier ministre, Tertius Zongo, et le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré.

Par Christine SAWADOGO


Des participants à la 3e AG du CSBE apprécient la tenue des travaux

Boureima Sawadogo, délégué au CSBE de la Côte d’Ivoire

"Je suis à ma première participation à cette assemblée et j’avoue que j’ai beaucoup retenu. Je félicite les dirigeants pour leur patience et pour la modération au niveau de la parole. L’essentiel est que nos préoccupations ont été entendues même si elles ne sont pas encore résolues. Du moment où l’on nous promet de les étudier, je peux dire que l’AG a été une réussite".

Moussa Sawadogo, délégué du CSBE de la Belgique

"Depuis le 24 janvier, nous sommes ici pour la 3e AG du CSBE. Pendant ces trois jours, nous avons discuté d’un certain nombre de sujets notamment comment améliorer la participation des Burkinabè de l’étranger au développement économique de leur pays. Nous avons entendu un certain nombre de communications à travers lesquelles les différents services techniques et politiques du pays nous ont expliqué ce qui est fait, ce qui existe déjà. A parti de là, nous avons fait des recommandations, des propositions parce que le consensus est que tous les Burkinabè ont envie de travailler. Nous avons vu qu’il y a des potentialités, des possibilités d’investissement au Burkina, seulement quand on est hors de son pays, on n’est pas toujours informé. Il s’est agi aussi d’écouter les problèmes que nos compatriotes vivent à l’extérieur. Nous ne vivons pas tous de la même manière dans nos pays d’accueil et je prends l’exemple de la Côte d’Ivoire. Cette AG a été l’occasion, pour les Burkinabè de l’étranger, d’attirer l’attention des autorités politiques sur les problèmes qu’ils vivent à l’étranger et de voir comment, dans une synergie d’actions, on peut remédier à ces problèmes afin que le Burkinabè soit bien installé dans son pays d’accueil et puisse être un acteur de développement pour son pays".

Mouni Kouda, président de l’association des Burkinabè de Washington et délégué CSBE

"Pendant trois jours, nous avons travaillé sur les problèmes des Burkinabè à l’étranger et on a essayé de faire des propositions pour qu’on nous aide à résoudre ces problèmes. Je suis optimiste que cette rencontre aboutira à quelque chose parce que le gouvernement l’a initiée pour que les Burkinabè de l’extérieur puissent faire venir des fonds comme l’indique le thème. Nous nous sommes réunis en réseau pour être toujours en contact, faire des affaires et échanger.

Mme Fatouma Sawadogo de la délégation ivoirienne

"Cela fait trois jours que nous sommes là et j’avoue que je suis satisfaite du déroulement des travaux. Je l’ai été depuis le début. Nous avons passé au peigne fin tous les problèmes que la diaspora burkinabè vit. Nous avons passé par les problèmes sociaux, économiques que nous vivons. Il y a également les problèmes de réinsertion, de foncier rural. Il faut également que nous puissions donner une chance à nos enfants pour qu’ils puissent s’offrir une place au soleil. Nous avons échangé sur les problèmes de vote. Je pense que les autorités nous ont bien entendus et qu’ils prendront tout ce que nous avons dit en compte dans les politiques qu’elles ont élaborées pour le développement du pays.

Propos recueillis par Christine SAWADOGO

Le Pays

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