Le Burkina Faso figure parmi les pays d’Afrique, durement touchés par les ravages de la chenille légionnaire. Insecte polyphage, la chenille légionnaire s’attaque à plusieurs espèces cultivées comme le riz, les cultures maraîchères et principalement le maïs. Elle est présente au Burkina depuis 2017, et cause parfois la perte totale de la production, si des actions de lutte ne sont pas entreprises. Pour combattre la chenille légionnaire, les agriculteurs ont très souvent recours aux insecticides chimiques qui non seulement ne sont pas toujours efficaces, mais aussi présentent des risques pour la santé des utilisateurs.

C’est en vue de trouver des solutions alternatives à l’utilisation des insecticides chimiques, que l’université Joseph Ki-Zerbo, en partenariat avec l’université de Liège en Belgique, ont initié le projet « Développement circulaire de bio pesticides pour le contrôle de la chenille légionnaire », qui va s’étendre sur la période 2022-2027. Les activités de recherche, menées par les chercheurs et doctorants des deux universités, ont pour but la formulation de bio-pesticides, sur la base de pathogènes locaux que l’on retrouve sur la chenille et que sont les champignons et les bactéries. Ces bio pesticides seront ensuite reproduits dans des unités de production par les producteurs, pour traiter leurs champs contre la chenille légionnaire.

Pr Athanase Badolo, coordonnateur Sud du projet

Après un peu plus d’une année de mise en œuvre, le comité de pilotage du projet a jugé opportun, d’organiser le présent atelier de cadrage, qui selon le Pr Athanase Badolo, coordonnateur Sud du projet, va permettre de faire le point des progrès réalisés dans la mise en œuvre du projet. « C’est aussi une rencontre de redevabilité vis-à-vis des partenaires qui sont associés au projet. Il nous appartenait de revenir vers eux, vu qu’ils ont participé à l’élaboration du projet, de faire le point des avancées au niveau des activités », a-t-il ajouté.

Il faut noter que le projet s’articule autour de quatre axes. Le premier axe va consister en la mise en œuvre d’activités en lien avec l’entomologie, plus précisément l’étude à proprement parler de la chenille légionnaire. « Nous allons étudier tout le cortège autour de ce ravageur, ainsi que les prédateurs, pour voir la distribution de ce ravageur ainsi que sa diversité génétique. Nous allons aussi procéder à l’identification des pathogènes sur les larves mortes », a expliqué Pr Badolo. À l’issue de cette étape, les chercheurs vont passer à l’isolement de la chenille qui est le deuxième axe.

Photo de famille

Le troisième axe va quant à lui, consister en la production des bio pesticides et la mise à l’échelle, pour permettre aux producteurs de produire en grande quantité pour l’utilisation dans les champs. Le quatrième aspect va porter sur la réalisation d’études socio-économiques, qui permettront d’élaborer des business plan au profit des unités de production.

A ce jour, les investigations ont pu être réalisées avec la collecte des larves et l’isolement des pathogènes. La phase de production et de caractérisation des bio pesticides devrait intervenir dans les mois à venir. Un atelier est prévu en octobre 2024, pour faire le point des activités qui seront réalisées.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net