Lancée officiellement ce mercredi 5 juillet 2023, cette deuxième édition a été placée sous le thème « Les défis de la compétitivité de la mangue du Burkina Faso ».

Le choix de ce thème donne l’opportunité aux acteurs et aux partenaires de la filière, de réfléchir sur les moyens de renforcer la compétitivité des produits de la mangue du Burkina.

La mangue compte parmi les filières porteuses du Burkina Faso et est le 8e produit d’exportation avec des ventes estimées à 17 milliards de FCFA en 2021.

Constant Frank Tapsoba, directeur de cabinet du ministre en charge du commerce

Beaucoup d’entreprises tirent ainsi essentiellement leurs bénéfices de la mangue. Pour conquérir le marché international, les transformateurs misent sur la production de mangue séchée biologique permettant au Burkina d’exporter plus de 3 000 tonnes sur le marché international et sous régional et plaçant ainsi le pays comme premier producteur mondial de la mangue biologique.

Cependant, la filière mangue reste confrontée à de nombreuses difficultés.
Au plan de la production, les attaques parasitaires, le dessèchement des manguiers combinés aux attaques des mouches de fruits, handicapent la productivité des vergers.

C’est dans cette optique que la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina a associé à ce salon, le ministère en charge de l’agriculture et l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) pour réfléchir et identifier des leviers d’actions à même de réduire les effets de ces contraintes sur la contribution de la filière au développement économique et social du Burkina Faso.

Photo de famille

Au niveau de la transformation, le faible niveau d’adaptation technologique de certaines entreprises de la filière, le faible niveau de formation de la main d’œuvre et les difficultés de coordination des actions collectives, affectent la qualité des produits transformés.

A cet effet, l’Institut de recherche en science appliquée et technologies (IRSAT) partagera avec les participants l’état des lieux et les grandes évolutions en matière de technologies de transformation de la mangue utilisées dans notre pays.

Des exposants

Au niveau de la commercialisation des produits de la mangue, il existe des difficultés d’accès aux marchés extérieurs notamment européens du fait de certaines barrières non tarifaires. Cette situation affecte la compétitivité de la mangue du Burkina. Cette question sera traitée par le ministère en charge du commerce à travers la problématique de la stabilité et de la durabilité des circuits d’exportation de la mangue du Burkina Faso dans un contexte de tensions géopolitiques.

Al Hassane Sienou, président de la délégation consulaire des Hauts-Bassins

C’est en vue de pallier ces difficultés, qu’il était impérieux pour les acteurs de la filière, de se mettre ensemble à travers une vitrine afin de trouver des solutions idoines à travers le salon de la mangue.

Comme le souligne Al Hassane Sienou, président de la délégation consulaire des Hauts-Bassins, la compétitivité constitue aujourd’hui l’élément majeur de survie et de performance des entreprises. Elle sonne dit-t-il « comme le produit de plusieurs facteurs dont la productivité, l’accès à des marchés porteurs, la qualité des outils de production, la compétence des ressources humaines et l’efficacité du management.

Yaya Koné, président de l’interprofession mangue du Burkina Faso

Aussi, il a invité les participants à des échanges fructueux qui permettront d’aboutir à des conclusions et des recommandations dont la mise en œuvre contribuera au renforcement de la compétitivité du secteur de la mangue au Burkina Faso.

Yaya Koné, président de l’interprofession mangue du Burkina Faso évoque comme difficultés les nombreuses interceptions de mangues en Europe dues aux larves de mouches de fruits. Ainsi, les acteurs de la filière mangue du Burkina Faso ont perdu en 2022 plus de 400 millions de FCFA à cause des interceptions. Il évoque également la question des séchoirs traditionnels utilisés par plusieurs transformateurs mais qui sont pourtant très souvent sources d’incendies répétés. Aussi il demande un accompagnement de l’Etat pour aider les transformateurs de mangue à acquérir des séchoirs modernes.

Vue des participants

Comme le souligne Constant Frank Tapsoba, directeur de cabinet du ministre en charge du commerce, pour un meilleur dynamisme, il y a un travail commun à faire parce qu’ au niveau du département en charge de l’industrie et du commerce, il n’y a pas de dynamisme qui puisse être impulsé tant que les acteurs eux-mêmes ne seront pas dans cette dynamique parce qu’il y a les questions de recherches en vue de lutter contre certains aléas tels que les attaques parasitaires, et il y a également l’agriculture, à travers ses différents services techniques, qui a aussi son rôle à jouer dans cette dynamique… « Donc je pense qu’avec l’intervention des différents acteurs dans une synergie d’action, on arrivera à faire de la filière mangue ce qu’on voudrait qu’elle soit c’est à dire une filière qui puisse véritablement apporter la valeur ajoutée à l’économie » affirme-t-il.

Remise d’attestations et de trophées

Il y aura au cours de ce SAMA 2023, des échanges sur les défis de développement de la filière mangue, des expositions-ventes des produits et services de la mangue ainsi que des distinctions des meilleurs acteurs de la filière mangue.

Haoua Touré
Lefaso.net