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Consulat du Burkina à Abidjan : Le conseiller juridique sort ses griffes

Publié le mardi 6 décembre 2005 à 07h37min

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Marc Somda, ministre conseiller, conseiller juridique en fin de mission au Consulat général du Burkina à Abidjan, répond à une lettre du président de l’association Faso solidarité / Côte d’Ivoire, publiée dans notre édition du 1er décembre dernier. "L’intention de nuire me semble manifeste" dit-il dans ce droit de réponse.

Monsieur le Directeur,

Dans votre parution n°3513 du jeudi 1er décembre 2005, page 24, vous avez publié sous le titre "Consulat du Burkina à Abidjan, on demande des comptes au Conseiller juridique", une lettre de M. Moussa Douamba, président exécutif de l’association Faso Solidarité/CI, dite lettre de relance.

Monsieur le Directeur,

Je n’aime pas régler mes problèmes par presse interposée. Mais cet article diffamatoire et attentatoire à ma réputation et à ma notoriété m’oblige à éclairer l’opinion nationale. C’est dire M. le Directeur, que je ne répondrai plus à ce genre d’article dans la presse.

Avant de vilipender quelqu’un à travers la presse, il faut d’abord avoir l’intelligence et le bon sens de rechercher l’information vraie, du moins vraisemblable. A mon humble avis, la liberté d’expression ne doit pas être un prétexte à la délation et à la diffamation gratuites ou à des règlements de comptes.

Monsieur le directeur,

Suite aux expulsions massives des Burkinabè de la région de Tabou en novembre 1999, il n’y a jamais eu de levée de cotisations de solidarité. En tant que ministre Conseiller, Conseiller Juridique, chargé par le Consul général de la gestion de la communauté et des divers conflits, j’étais sur le terrain. En dehors des délégués consulaires, je n’ai rencontré aucun représentant d’une quelconque association de Burkinabè susceptible de m’épauler dans ma tâche.

C’est la survenance d’autres conflits ultérieurs ayant entraîné l’expulsion ou la fuite de nos compatriotes de leur zone de résidence qui a donné lieu à des manifestations de solidarité de la part de certains de nos ressortissants.

Il en a été ainsi lors du conflit intercommunautaire survenu en août 2000 à Trahé-Eké 19/Grand Béréby d’où nos compatriotes ont été évacués par les autorités ivoiriennes à San Pédro.

En effet, le Représentant de la diaspora ivoirienne à la Chambre des Représentants, feu Traoré Abdoulaye, après concertation avec le Consul général du Burkina Faso à Abidjan, avait lancé un appel à la solidarité pour non seulement venir en aide aux Burkinabè évacués à San Pédro, mais aussi pour soutenir les éventuelles victimes burkinabè de la crise ivoirienne.

Il faut relever que le consulat faisait constamment face à des sollicitations multiples de la part de Burkinabè ayant tout perdu et qu’il fallait parfois soigner, héberger avant de les rapatrier. Des dons en vivres, en nattes, en habillement et en argent avaient été ainsi réceptionnés à l’Ambassade, au Consulat général à Abidjan et au Consulat honoraire du Burkina à Soubré.

Au niveau du Consulat général du Burkina Faso à Abidjan, le ministre Conseiller, Conseiller juridique, avait été chargé par le Consul général, de la réception des divers dons. Quant à la gestion, elle relevait comme il se doit des prérogatives du Consul général. La situation a été régulièrement faite à qui de droit et à ce jour, mes autorités hiérarchiques n’ont rien eu à me reprocher.

A l’époque, ni le signataire de la lettre ni son association qui, me dira-¬t-il, n’existait pas encore au plan juridique, n’ont fait aucun geste à ma connaissance, à moins qu’ils aient déposé leurs dons au niveau de l’Ambassade ou du Consulat honoraire à Soubré. Même juridiquement constituée, Faso Solidarité ne s’est jamais manifestée aux côtés du Consulat général, lors des événements douloureux qu’a vécu la communauté burkinabè.

Monsieur le Directeur,

L’ignorance flagrante des règles de fonctionnement d’une institution ne doit pas servir d’excuse pour tout usager réfléchi de verser dans le dénigrement gratuit des agents qui y travaillent. A moins de nourrir des desseins inavoués et funestes, le ministre conseiller, conseiller juridique n’est ni un ambassadeur ni un Consul général, à quel titre lui demande-t-on des comptes ?

Plus grave, depuis près de 5 ans (2000-2005), aucun membre de ladite association ne s’est présenté à son bureau pour s’enquérir des divers dons. Est-ce par couardise ou par manque de qualité ? Peut-être que l’auteur de la lettre vous a expédié des preuves de leurs différentes tentatives ? Alors je serais heureux d’en prendre connaissance.

Du reste, à quel titre une association de droit ivoirien, fut-elle constituée par des ressortissants burkinabè peut-elle s’arroger le droit de "mandater" un agent de l’Etat en poste dans une ambassade ou un Consulat ? L’initiateur de cette opération qui n’attendait pas la naissance d’une quelconque association pour prendre son relais, avait de son vivant suivi un peu la situation et l’orientation des diverses contributions, du moins au niveau du Consulat général à Abidjan.

Monsieur le Directeur,

J’ai reçu cette lettre le mardi 22 novembre 2005 au soir, après la réception d’au revoir organisée par le Consul général, soit 2 jours avant que je ne quitte Abidjan. Si l’auteur de l’écrit était de bonne foi, pourquoi attendre la dernière minute pour ensuite se précipiter d’en saisir la presse burkinabè ?

Par ailleurs, Faso Solidarité a-t-elle le point des dons réceptionnés au niveau de l’ambassade et du consulat honoraire à Soubré ?

Au juste M. le Président du bureau exécutif, si à sa création, Faso Solidarité a eu des adhésions, qui sont aujourd’hui les Burkinabè qui en sont réellement membres ?
A part vous, qui sont aujourd’hui les membres actifs de votre bureau qui prennent part aux réunions, à supposer qu’il en existe encore ? Président d’une association virtuelle, vous vous en prenez à ceux qui refusent que vous exploitiez l’ignorance et l’analphabétisme de nos compatriotes.

Pour tout dire, l’intention de nuire me semble ici manifeste. A la création de votre association qui s’est avérée être un cabinet de conseil juridique, vous avez voulu renvoyer au Consulat général les cas de conflits enregistrés contre paiement au niveau de votre siège afin qu’ils soient réglés par le ministre conseiller, conseiller juridique. Ayant refusé de travailler pendant que vous, vous empochiez les dividendes, vous m’en avez tenu rigueur depuis lors. C’est, me semble t-il, l’une des raisons de votre animosité à mon endroit.

Monsieur le Directeur,

M. Douamba Moussa étant Ivoirien par naturalisation, j’espère qu’il pourra être avec vous devant les juridictions burkinabè compétentes en la matière.

Recevez Monsieur le Directeur, l’assurance de ma parfaite considération.

Marc SOMDA

Le Pays

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