LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Covid-19 : Les appels au 3535 sont passés de 50 000 à 14 000 par jour

Publié le jeudi 30 avril 2020 à 23h00min

PARTAGER :                          
Covid-19 : Les appels au 3535 sont passés de 50 000 à 14 000 par jour

Le nombre d’appels au 3535 a baissé. C’est le constat que nous avons fait ce mardi 28 avril 2020 au Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). Nous avons également pu nous imprégner du travail effectué par la commission « Surveillance épidémiologique ».

C’est l’une des dix commissions thématiques de la coordination de la réponse à l’épidémie de Covid-19 dans notre pays. La commission dédiée à la surveillance épidémiologique est composée de cinq sous-commissions. La première a trait à la gestion des alertes. Et tout commence par les appels au numéro vert 3535 où toute personne estimant avoir les symptômes du Covid-19 ou avoir été en contact avec un malade du Covid-19 peut appeler pour donner l’alerte.

Cette alerte est ensuite analysée par une équipe de régulation médicale. C’est elle qui décidera si l’alerte est sérieuse ou pas. Si elle l’est, elle est validée et transmise à l’équipe d’intervention rapide, deuxième sous-commission de la « Surveillance épidémiologique ».

Les journalistes échangent avec Dr Issiaka Yaméogo, responsable de la commission surveillance épidémiologique.

L’équipe se rend alors au domicile de la personne concernée pour l’investigation. Après un entretien avec le malade, si les conditions sont réunies, des prélèvements sont faits. Le malade devient alors un cas suspect de Covid-19 et il lui est demandé de s’auto-confiner si son état le permet. Dans le cas contraire, il est envoyé dans un centre de prise en charge en attendant les résultats du test.

Puis c’est la troisième sous-commission « Gestion des cas contacts » qui prend le relais. Elle est chargée d’identifier toutes les personnes qui ont été en contact avec le cas suspect. Ces cas contacts sont suivis pendant quatorze jours à compter de la date à laquelle ils ont été en contact pour la dernière fois avec le cas suspect lorsqu’il présentait des symptômes, car ils sont susceptibles d’être contaminés. Au bout de quatorze jours, s’ils ne présentent pas de symptômes, ils peuvent de nouveau vaquer librement à leurs occupations. Dans le cas contraire, ils sont aussi pris en charge.

De 50 000 appels par jour à 14 000 par jour

A en croire Dr Anta Zida, responsable de la sous-commission « Gestion des alertes », le nombre d’appels est passé de 50 000 au début de l’épidémie à 14 000 par jour depuis pratiquement deux semaines sur l’ensemble des 47 postes téléphoniques, et le temps d’attente a aussi été réduit. Une baisse des appels qui doit faire l’objet d’une analyse pour en connaître les raisons, indique Dr Issiaka Yaméogo, responsable de la commission « Surveillance épidémiologique ».

Dr Anta Zida explique que certaines personnes appellent pour proférer des menaces

Selon lui, cette baisse pourrait s’expliquer soit par la régression de l’épidémie, soit parce que les gens ne sont pas satisfaits des services. Dr Yaméogo indique également que désormais, les résultats des cas suspects ne sont plus communiqués au téléphone quand ils sont positifs. C’est une équipe qui se déplace pour le faire. Les résultats négatifs, eux, sont toujours communiqués par téléphone.

Et si parmi les nombreux appels reçus par le centre d’appel, la plupart concerne la maladie à coronavirus, il se trouve des personnes qui appellent pour demander à quand la levée des mesures restrictives, pour plaisanter, insulter ou, pis, pour proférer des menaces, déplore Dr Anta Zida.

Dr Issiaka Yaméogo, responsable de la commission surveillance épidémiologique

Outre ces trois premières sous-commissions, la commission « Surveillance épidémiologique » comprend également la sous-commission « Points d’entrées aux frontières » qui surveille les 42 points d’entrées terrestres et les deux points d’entrées aériens du pays, pour prendre en charge les cas suspects ; et la sous-commission « Gestion des données » qui est chargée de collecter toutes les données générées par la gestion du Covid-19.

Quand la presse suscite la méfiance

Initialement, les journalistes conviés au CORUS en cette matinée du mardi 28 avril 2020 devaient suivre le processus de la gestion des alertes à la sortie sur le terrain de l’équipe d’intervention rapide. Pour cela, il fallait que l’un des appelants accepte de recevoir la presse. Sur les alertes reçues ce jour-là, aucun n’acceptera la visite de la presse. Finalement, les journalistes se contenteront de la théorie et ne verront pas la pratique sur le terrain.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (17)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Décès de ZANGO RASMANE CHARLES : Faire part