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Côte d’Ivoire : Que faire ?

Publié le jeudi 15 septembre 2005 à 07h43min

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Ainsi donc tous les protagonistes de la crise ivoiro-ivoirienne et les « facilitateurs » et autres médiateurs sont tombés d’accord sur l’impossibilité de la tenue du scrutin présidentiel à la date du 30 octobre. Une issue prévisible qui pose « l’équation » de la transition politique et sa gestion.

Thabo MBEKI aurait-il voulu nous faire perdre notre temps qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Depuis avril 2005, date du début de sa médiation, le président Sud-africain n’a eu de cesse d’affirmer qu’il était parvenu à faire entendre raison aux protagonistes de la crise et qu’il était « convaincu » que la Côte d’Ivoire aurait un président au soir du 30 octobre 2005 à l’issue d’un scrutin « transparent, équitable et ouvert à tous. » De la poudre aux yeux en définitive ce qui rétrospectivement donne raison à ceux qui prétendaient que MBEKI avait des raisons moins inavouables de s’intéresser si « intensément » à la crise ivoirienne. Les rumeurs sur des ventes d’armes au régime GBAGBO par les Sud-africains sont venues donner quelque poids à ces assertions, même si les « Sud-africains y ont opposé un démenti cinglant.

Toujours est-il que le blocage est constaté et qu’il se pose dorénavant le problème de la transition sur les modalités de laquelle les protagonistes ne s’entendent pas. Alors que le camp présidentiel proclame que GBAGBO est le seul habilité à conduire celle-ci en vertu de l’article 39 de la constitution, tous les autres soutiennent le contraire et appellent à une « transition sans GBAGBO ».

C’est donc à nouveau la quadrature du cercle dans un pays où selon Koffi ANNAN, la classe politique a suffisamment fait la preuve de son « inconscience » peu tendre donc, mais qui curieusement n’a pas donné d’esquisse de solutions pour gérer l’inéluctable transition. Bien sûr l’ONU a brandi l’épouvantail des sanctions, mais comme la souligné quelqu’un celles-ci ne font « peur à personne » en Côte d’Ivoire.

Et, comme un compromis politique est impossible en Eburnie, il apparaît plus qu’impérieux d’imposer une « solution par le haut » à tous. Mathias DOUE a parlé de « faire partir GBAGBO par la force mais sa solution n’est pas sans risques pour le pays. Depuis sa sortie guerrière en effet, les milices pro-gouvernementales sont en état d’alerte maximum de même que les forces loyalistes résolues à en découdre avec les « envahisseurs ».

Lors d’un meeting à Abidjan Blé la machette général d’opérette de jeunes patriotes du même acabit a decrété « l’état de siège » ce qui on s’en doute ouvre la porte à toutes les exactions et actes attentatoires aux droits humains les plus élémentaires.

Du reste, Abidjan bruit de rumeurs de chasse aux sorcières dont les Burkinabè « alliés » des rebelles sont les principales victimes. La dérive entamée depuis les 25 et 26 octobre 2000 se poursuit donc et ne s’arrêtera pas tant que GBAGBO sera aux affaires. C’est le TPI qui l’attend ainsi que l’a prophétisé Blaise COMPAORE et il n’est pas fou pour se laisser prendre à ce piège.

KOFFI Annan, la communauté internationale est interpellée sur le dossier ivoirien qui doit lui donner l’occasion de se racheter en Afrique, après tous les actes manqués dont elle a été comptable sur le continent. Il vous souviendra que le génocide runandais était survenu suite à cette non-assistance à peuple en danger. En tergiversant, les uns et les autres avaient exacerbé la tension avec au bout, ce massacre grandeur-nature.

Comparaison n’est pas raison, mais la Côte d’Ivoire présente tous les germes d’une explosion sociale de la même importance. Délit de faciès et de patronyme y font en effet rage ce qui a du reste conduit à la crise ouverte du 19 septembre 2002. Une crise qui pourrait donc avoir un dénouement pacifique ou violent selon l’intérêt qu’on voudrait lui accorder. En plaçant le pays sous tutelle internationale par exemple.

Par Alpha YAYA

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 15 septembre 2005 à 17:25, par André JOFLO En réponse à : > Côte d’Ivoire : Que faire ?

    Estimez-vous que Blaise Compaoré soit le modèle de respect des droits de la personne pour jouer la partie civile dans sa supposée traduction de GBAGBo au TPI ?
    Avant de répondre à cette question qu’il nous dise les circonstances de la mort du grand africain Thomas SANKARA ou du journaliste Zongo.

    • Le 16 septembre 2005 à 15:40, par Yanongo En réponse à : > Côte d’Ivoire : Que faire ?

      A la différence de Laurent Koudou, Blaise a su faire un consensus autour de lui. Et en plus il s’est fait pardonner officiellement. Par contre Koudou à cultiver la division jusqu’au sein même de l’armée et comme cela ne suffisait pas, il crée les escadrons de la mort ! Il ne peut pas y avoir un état dans un état : c’est la grosse bétise que Koudou a faite. Après 5 ans au pouvoir quel bilan Gbagbo peut il défendre si ce n’est des charniers, des crimes et un retard économique de plus de 5 ans ! même quand on n’aime pas le lièvre il faut reconnaître que la longueur de ses oreilles échappent à l’évaluation mathématique de l’ensemble R !!!

      • Le 16 septembre 2005 à 16:48, par sekongo En réponse à : > Côte d’Ivoire : Que faire ?

        Merde et honte à vous !Une côte d’ivoire en crise vaut 100000000 fois mieux que le faso en paix.Attendons le juste jugement de Dieu !
        Qu’appelez-vous consensus quand compaoré a fait le vide autour de lui en élimant Lingani, Zongo,Sankara et les autres...
        Laurent Gbagbo est un leader charismatique qui a le soutien du peuple de Côte d’ivoire et des dignes fils de l’Afrique contre l’armée du faso et les assaillants récrutés et formés par le plus voltaïque dramane ouattara.Même s’il renie aujourd’hui ses origines...Quelle infamie...Merde alors !
        Dans tous les cas, malgré la Guerre voulue et à nous imposée par compaoré et son époux Chirac (qui Dieu merci se porte comme un charme),la C.I va bien n’en déplaise aux faiseurs de rapports macro-économiques alarmistes et que sai-je encore ? Nous percevons nos salaires et nos sursalaires,des villages sont électrifiés même chez Konan bête ô Bédié, des centres de santé se construisent,les conseils généraux fonctionnent et réalisent des projets de développement...Dieu est bon.
        Cher frère, pardonne-moi si j’ai été dur mais j’ai voulu te sortir du sommeil qui t’accable.Puisse Dieu t’ouvrir les Yeux et les oreilles.Ton peuple a besoin de toi !
        Très fraternellement

        • Le 19 septembre 2005 à 10:19 En réponse à : > Côte d’Ivoire : Que faire ?

          Mon cher tu vit dans l’illusion, à part Abidjan, aucune ville de la CI ne peut se comparer à Ouaga.
          Viens au Faso et tu verra. Prends mon adresse e-mail si tu veux qu’on continue le débat : yyacouba@msn.com
          Pour ce qui est de Laurent Koudou, il partira et surtout par la petite porte !!!
          Ouvre bien les yeux, à force de dire que tu ne vois rien (ivoirien), tu verra un jour !

          • Le 23 septembre 2005 à 13:41, par NIKI En réponse à : > Côte d’Ivoire : Que faire ?

            Au plaisantin qui veut comparer Ouaga à Abidjan, j’ai vue le Faso avec ses nombreux enfants mendiants, je l’ai vu avec ses inombrables motos qui polluent l’atmosphère, et la misère à chaque coin de rue, sa terre damnée. Je n’ai jamais vue autant de pauvreté. Je ne voudrais pas être méchant car j’ai des amis burkinabés. Mais franchement, toutes ces sommes que Blaise dépense en vain dans cette rébellion, auraient pu servir à scolariser les jeunes burkinabés. C’est quand bizarre que pendant qu’il s’évertue à destabiliser la CI, des centaines de cars remplis de ses compatriotes descendent sur le sud de la CI(zone de non droit dit-on). Il n’y a pas plus grand honte que cela.
            Quant à Gbagbo il partira un jour mais ce sera par des élections....
            NB : Tous les villages de CI sont en voie d’électrification et nous ne sommes pas classés parmi les trois pays les plus pauvre du monde.

  • Le 16 septembre 2005 à 16:11, par ISRAEL En réponse à : > Côte d’Ivoire : Que faire ?

    Mon cher Alpha yaya
    J’ai lu ton article ô combien méprisant pour le président ivoirien et son peuple.
    J’ai eu mal au coeur en lisant " la prophetie" de compaore sur le "sort" qui attend GBAGBO.
    Ô DIEU que Tu es si lent à la colère sinon que le tueur de SANKARA serait déjà en enfer.
    Ces lignes de haine contre mon pays qui héberge pourtant des millions de frères burkinabé,sont une autre preuve tangible que votre pays est et demeure la base arrière de cette rebellion hélas (pour ses tuteurs) condamnée à mourir par la main de DIEU.
    Je ne peux te laisser sans crier : pitié pour votre misère morale !
    NB:La mauvaise foi est la sève dont se nourrient les ignorants.

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