Depuis le 09 mars 2020, le ministère de la santé BF déclarait ses premiers cas de maladie à Coronavirus. De ces premiers cas, l’incidence de cette maladie s’est vue progressivement en hausse pour atteindre 15 cas à la date du 15/03/2020. Tous ces cas sont prise en charge, sans doute de manière adéquate, par un personnel dédié à cet effet. Et, on peut se réjouir du fait qu’on n’ait pas enregistré de décès juste que là.

Cela dénote certainement de la capacité de notre système de santé à se réadapter et à faire face à de nouveaux défis. Cependant, on peut se demander pourquoi ce système, contrairement à d’autres systèmes du monde bien qu’ayant un plan à eux, n’exploite pas toutes ses potentialités en matière de ressources humaines.

En effet, alors que la plupart des pays utilisent les urgentistes au premier plan de riposte de la maladie, notamment dans la prise en charge (PEC) des cas, ici au BF on feint d’ignorer cette catégorie professionnelle. Pourtant, le même système aurait consacré tant d’initiatives et de moyens, et continue de le faire dans la formation de ce personnel de santé de premier rang en matière d’urgence sanitaire.

En guise d’exemple, il existe de nos jours, 30 infirmiers spécialisés en soins d’urgence (attaché de santé en médecine d’urgence) exerçant dans les centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA), les centres hospitaliers régionaux (CHR), les centres hospitaliers universitaires (CHU).

De même, la première promotion des médecins urgentistes au nombre de 10 seraient à leur dernière (4ème) année, pour ne pas dire qu’ils sont actuellement opérationnels.

Aussi, on se rappelle que la DIMU fut créée en 2015, et elle aurait intervenu lors de l’attaque terroriste du 15 janvier 2016 au stade municipal de Ouagadougou dans la PEC (évaluation, tri, 1ers soins et évacuation médicalisée) des victimes de l’attaque. On n’oubliera pas non plus que le service d’assistance médicale d’urgence (SAMU) fut créé en conseil de ministre en septembre 2018 et attend jusque-là son opérationnalisation effective.

En tout état de cause, nous pensons qu’avec l’avènement de la maladie de covid 19 qui nul ne doute, constitue une "urgence sanitaire mondiale", ce corps des urgentistes qui est déjà créé et dont les compétences sont déjà disponibles, devrait être au-devant de la PEC des cas de cette nouvelle maladie. D’autant plus que l’Etat s’est consacré à leur formation, ces derniers devraient à la limite faire l’objet d’expérimentation en matière de gestion des urgences sanitaires dans notre pays.

Au demeurant, ce personnel doit être rappelé de partout où il est pour composer une équipe de gestion de cette crise dont personne ne sait à quand son dénouement. Il est d’autant impératif, parce que tout ce personnel déjà disponible sur le terrain a été formé en organisation et gestion des urgences sanitaires que ce soit sur le plan de catastrophe, d’épidémie, de guerre ou médico-chirurgicales tout simplement. Beaucoup même d’entre eux ont bénéficié dans leur formation, de l’expérience des membres du SAMU ou SMUR, qui sont actuellement au premier niveau de PEC de cette pandémie.

Pour conclure, nous lançons un appel aux politiques afin qu’ils se rappellent qu’ils se sont investis dans la gestion des urgences, par la formation d’un personnel destiné à cet objet. Ce personnel existe déjà sur le terrain mais leur utilité aurait trouvé un privilège dans la gestion de cette crise sanitaire actuelle. En un mot ils sont simplement invités à être mieux rationnels, efficients dans la mise en œuvre de leur politique en matière de santé.

De GNADA B. Wilfried, élève infirmier spécialiste en soins d’urgence.
Conseiller municipal et conseiller régional.
Tél 70110877/78789040
E-mail gnadabar1@gmail.com.