Situé au secteur n°4 de Bobo ex quartier Koko, le salon de coiffure de Kouamé se trouve dans la cour où il vit en location. Un hangar bien aménagé sous lequel se trouvent une dizaine de chaises en plastiques, trois casques, une grande table sur laquelle sont exposés de nombreux produits cosmétiques pour la beauté des cheveux et de nombreux accessoires de coiffure en vente.

La cour ne désemplit jamais. Du matin au soir, les clientes défilent chez Kouamé. « Je suis arrivé au Burkina en 1995 et à l’époque je vendais des boucles d’oreilles. Quelques temps après j’ai appris la coiffure avec un parent qui avait un salon ici dans le quartier » nous a dit Kouamé. Dès lors, il abandonne la vente des boucles d’oreilles et s’adonne à la coiffure avec son parent.

Malheureusement pour lui son frère décéda. Il retourna alors à son commerce. Mais c’était sans compter avec les clientes qui étaient déjà habituées à se faire belles par ses bons soins à moindre coût. Sur leur insistance et leurs encouragements souligne-t-il, il a continué l’œuvre de son frère défunt en s’équipant petit à petit. Il coiffera d’abord au bord de la route goudronnée.

Après avoir acquis assez de matériel et avec l’accord de son bailleur, il aménage à son domicile. Kouamé n’a pas d’horaire fixe de travail. « Parfois les clientes viennent me réveiller à 6 h du matin et je n’arrête pas de travailler tant qu’elles me sollicitent ».

Quand nous sommes arrivés chez lui, il était dix heures et il finissait de faire sa toilette, pas parce qu’il venait de se réveiller, mais parce qu’il n’avait pas eu une minute à lui depuis 6 h. C’est des clientes très satisfaites et fidèles à Kouamé que nous avons rencontrée au salon. La plupart fréquente le salon depuis des années. Selon elles, la renommée de Kouamé s’est faite de bouche à oreille. « Quand tu vois une copine ou une sœur avec une belle coiffure, tu apprécies et tu demandes à connaître son coiffeur. C’est comme ça que nous avons connu chez Kouamé » a déclaré l’une des clientes. Elles se disent très satisfaites et de la qualité et du coût des coiffures.

« A 300 F seulement, tu es bien coiffée, en plus ils sont très accueillants » a renchéri une autre. En effet, pour Kouamé, un bon accueil, un prix à la portée de toutes et un travail bien fait sont la devise de son salon. « Pour satisfaire mes clients, je mets moi-même toujours la main à la pâte ». Cette devise permet à Kouamé de recevoir des clientes de toutes catégories, des plus nanties à celles qui se débrouillent. Les tarifs vont de 300 à 1500 F CFA selon la coiffure souhaitée. Son personnel, c’est sa femme, sa belle-sœur, son frère et un apprenti burkinabé. Les jours de grande affluence sont les samedis et les jeudis.

Kouamé est fier de coiffer les femmes car ce métier lui permet de bien s’occuper de sa famille et investir au Ghana. En plus, il dit aimer le Burkina qu’il considère comme son pays. Il ambitionne acquérir d’autres matériels pour agrandir son salon et mieux satisfaire sa charmante clientèle. Il faut noter, que tout en se faisant coiffer on peut soit écouter la musique ou regarder la télé, tout cela pour le confort des clientes.

Clarisse HEMA
Sidwaya