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Côte d’ivoire des bases de la police attaquées en Côte d’Ivoire

Publié le mardi 26 juillet 2005 à 08h11min

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Des individus armés ont attaqué un commissariat de police d’Agboville, une ville de Côte d’Ivoire, après avoir tué cinq policiers militaires et s’être emparés d’armes à Abidjan, au cours d’une opération lancée dans la nuit de samedi à dimanche, annonce l’armée.

Les habitants ont fui Agboville où quelque 2.000 prisonniers se sont évadés à la faveur d’une attaque de la prison par des inconnus. L’armée a envoyé des renforts dans la ville afin d’en reprendre le contrôle.

Cet incident trahit l’instabilité persistant en Côte d’Ivoire, qui peine à se remettre d’une guerre civile déclenchée en 2002 par un coup d’Etat manqué et où des élections sont prévues en octobre.

Les auteurs de l’attaque du commissariat, intervenue dans le sud sous contrôle gouvernemental, n’ont pas été identifiés dans l’immédiat.

Les rebelles qui contrôlent le nord du pays se sont pour l’instant refusés à tout commentaire.

"La situation à Agboville n’est pas maîtrisée parce qu’il y a encore des tirs sporadiques, mais nous ne savons pas s’il y a des combats entre les assaillants et l’armée, qui tente de libérer la ville", a déclaré une source militaire.

"Des unités de combat ont été envoyées dans la ville, mais nous craignons qu’il ne s’agisse d’une diversion donc nous veillons bien à garder un oeil sur la situation à Abidjan", a-t-il ajouté.

Des habitants ont rapporté que des tirs nourris avaient éclaté à Agboville vers 17h00 (17h30 GMT), sans pouvoir préciser qui avait ouvert le feu.

Des journalistes de Reuters circulant sur la route reliant Abidjan à Agboville, distante de 70km, avaient auparavant aperçu un convoi d’une dizaine de camions militaires transportant des troupes en direction de cette ville, ainsi que des véhicules blindés équipés d’armes lourdes.

L’opération a débuté samedi soir avec l’attaque d’une base de la police militaire à Anyama, un faubourg d’Abidjan. Cinq policiers militaires ont été tués et les assaillants ont pris la fuite vers le nord, en direction d’Agboville, a dit l’armée.

HABITANTS EN FUITE

Les forces de défense et de sécurité s’emploient actuellement à reprendre le contrôle de la situation, dit un communiqué de l’armée.

Il semble que les attaques aient aussi coûté la vie à un sixième membre des forces de sécurité abattu, selon des témoins, par les assaillants, à un barrage routier entre Abidjan et Agboville.

"La ville se vide", a rapporté un habitant d’Agboville contacté par téléphone. Beaucoup d’habitants quittent la ville pour se réfugier dans des villages voisins qui leur paraissent plus sûrs.

Des habitants vivant en bordure de la route se rassemblent sous des arbres, chargent leurs armes et érigent des barrages routiers, mobilisant des unités d’autodéfense en cas de nouveaux affrontements, ont indiqué des témoins.

La Côte d’Ivoire entreprend une phase délicate du processus de paix, au cours de laquelle les rebelles devront procéder à un désarmement reporté à plusieurs reprises, et qui doit être terminé avant les élections.

Les rebelles doivent s’enregistrer à cet effet à partir du 31 juillet.

Le président Laurent Gbagbo a, en vertu de ses prérogatives constitutionnelles, fait adopter ce mois-ci des réformes sur la nationalité et la commission électorale, dont le principe avait été accepté dans le cadre des accords conclus à Marcoussis en janvier 2003.

Une forte méfiance continue néanmoins de règner entre le gouvernement et les rebelles.

La mission de maintien de la paix de l’Onu en Côte d’Ivoire (Onuci) a annoncé qu’elle avait envoyé du personnel à Agboville afin d’évaluer la situation.

"L’Onuci condamne vigoureusement cette action injustifiable qui met en péril d’importants progrès dans le processus de paix", dit un communiqué de l’Onuci.

Un diplomate occidental a estimé que l’attaque ne portait pas les marques patentes d’une implication de rebelles et qu’elle pourrait être liée à des éléments au sein du gouvernement souhaitant maintenir un climat de méfiance. Rien ne permet néanmoins de vérifier cette théorie.

"Je me demande si ce n’est pas une manipulation pour maintenir le climat de tension jusqu’aux élections, de sorte qu’elles se déroulent dans des conditions garantissant une victoire du président", a-t-il dit.

Reuters

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