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Gustave Francis Rouamba : "Accusé d’espionnage, j’ai été torturé dans une prison à Nouadhibou"

Publié le jeudi 21 juillet 2005 à 10h14min

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Gustave Francis Rouamba, jeune burkinabè partie à l’aventure en République islamique de Mauritanie pour chercher du travail a goûté aux geôles du colonel Maouia ould Taya pour défaut de nationalité.

Trois mois durant, il aura été victime de sévices de toutes natures de la part de la sécurité mauritanienne.Les choses, aux dires de l’infortuné Rouamba que nous avons reçu mercredi matin à la rédaction de Sidawaya sont allées très vite. Trop vite même. En Mauritanie, c’est la seconde ville Nouadhibou, avec son grand port de pêche qui reçoit le jeune Rouamba.

Auparavant, il aura séjourné à Nouakchott comme gardien dans une famille. Une activité qui ne convenait pas à ses ambitions. Il rassemble ce qu’il avait comme économie et pose ses pénates à Nouadhibou. Là-bas, il s’attache des services d’un armateur et fréquente la mer pour la pêche. Cette activité, bien loin de sa formation professionnelle, (il est électricien bâtiment), semble convenir à son plan d’épanouissement.

Dans ce pays islamique et pour rester attaché à ses valeurs religieuses, Gustave Francis Rouamba fréquente le centre culturel de la mission catholique. Il est vite remarqué par un religieux, notamment le curé de la paroisse. Au port également, il s’était fait distinguer. "Le petit Burkinabé" comme on l’y appelait, arrivera même à tirer son marron du feu.

Entre temps la brouille diplomatique entre Ouagadougou et Nouakchott bat son plein. La Mauritanie est un pays africain, normalement il ne devait pas s’en inquiéter. Du reste, comme la plupart des ouvriers, cet épisode difficile des relations entre nos deux pays ne l’angoisse guère. C’est ainsi que parti avec son équipe en haute mer pour deux semaines, il sera cueilli à son retour. "Les policiers qui sont venus me chercher m’ont mis les menottes aux poignets, aux pieds et les ont reliées par une autre chaîne" se rappelle-t-il.

Il est ensuite emmené en prison. " On m’a battu, maltraité et on m’a demandé d’avouer que j’étais un espion de Blaise Compaoré" dit-il. "Pourtant je ne fais pas de politique. Quand ils ont perquisitionné ma maison, il y ont découvert un couteau. Pour eux c’était la preuve manifeste. D’ailleurs soutenaient-ils "tu as une démarche de militaire".

En désespoir de cause, Rouamba a fini par admettre que réellement "je suis à la solde du pouvoir burkinabé". On m’a fait tout subir, même que le matin par le froid glacial, ils déposèrent de la glace sur ma tête. "Tout ça pour m’emmener à parler". J’ai dû admettre que ma spécialité était le vol dans le train ramasseur de granit.

Son supplice prendra fin en novembre 2004, après avoir vu de toutes les couleurs dans ce pays africain frère. J’ai dû mon salut au prêtre chez qui j’avais pris un abonnement. A la question de savoir quelle a été l’attitude de son patron, il répond "qu’en Mauritanie, les patrons blancs ne s’inquiètent pas pour leurs employés.

Surtout lorsqu’ils sont noirs". Aujourd’hui Gustave Francis Rouamba qui porte les séquelles de ses souffrances physiques lance un appel à toutes les bonnes volontés qui voudraient bien l’aider à se soigner, car a-t-il dit j’ai mal aux côtes, et je n’ai rien pour me soigner. Les seuls vestiges qu’il a de ce pays sont sa carte d’abonné au centre culturel catholique de Nouadhibou, et une autre carte de son employeur.

Jean Philippe TOUGOUMA
Aoua COULIBALY (stagiaire)

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Vos commentaires

  • Le 21 juillet 2005 à 20:06 En réponse à : > Gustave Francis Rouamba : "Accusé d’espionnage, j’ai été torturé dans une prison à Nouadhibou"

    salu mon frere,du courage c’est le dieu qui t’as sortis de la galere de la mauritanie qui va te soingner.quand t’a blaise compaore et ses compagnons ils sont plus pire que tes patrons blancs en mauritanie,surtout ne compte pas sur eux continue a prier dieu,il va te sortir de la,ne sais tu pas que c’est’un miracle que tu es revenus au pays en vie.que le seingneur nous proteges.. amen... un burkinabe a l’etranger....

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