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Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

Publié le jeudi 29 mars 2018 à 00h59min

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Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

1397,63 milliards. C’est le montant des ressources intérieures mobilisées en 2017 pour le compte du budget de l’Etat. L’information a été donnée ce mardi 27 mars 2018 par le secrétaire général du Ministère de l’Economie, des finances et du développement. Abel Somé est aussi revenu sur les réalisations au profit des populations de la région du Sahel.

Le taux de mobilisation des ressources de l’Etat en 2017 a été meilleur à celui de 2016. Au cours de sa rencontre avec les Hommes de presse, le secrétaire général du Ministère de l’Economie, des finances et du développement a fait le point des entrées au cours de l’année écoulée. Selon lui, près de 1397,63 milliards de francs CFA ont été mobilisés sur une prévision de 1444,77 milliards de francs CFA. Soit un taux de mobilisation de 96,74%. Ce qui est nettement au dessus des acquis de 2016. En effet, 1231,97 milliards avaient été mobilisés sur 1286,83 milliards.

Au cours de ces deux dernières années (2016-2017), pour la mise en œuvre du PNDES, ce sont au total 2 629,6 milliards qui ont été mobilisés soit 86 % des prévisions. Selon Abel Somé, ces ressources ont été mobilisées grâce à la mise en service du SYLVIE (Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation), du renforcement de la lutte contre la fraude et le faux, de la mise en œuvre des télé-procédures et de bien d’autres réformes.

Ces performances ont également été remarquées dans la mobilisation des recettes extérieures. Ainsi en deux ans, ce sont 5 053,73 milliards de francs CFA qui sont rentrés dans les caisses de l’Etat. Ce qui représente environ 90 % des besoins de financement du PNDES.

Des actions en direction du Sahel

Classée parmi les régions qui ont besoin d’appui particulier de la part de l’Etat, la région du Sahel a fait l’objet d’attention en 2017. Dans le cadre du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL), l’ensemble des collectivités territoriales de cette partie du pays ont reçu une première tranche d’investissement de 3 milliards de francs CFA. Ces fonds sont destinés à la réalisation d’infrastructures socio-économiques et de base, au développement des filières élevage et agriculture, à la protection et à l’inclusion sociales des personnes vulnérables et à l’accès au financement et à l’inclusion financières des communautés. Dans le même but, le gouvernement a adopté le 14 juillet 2017, le Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF).

Selon le conférencier, des actions ont également été menées dans le cadre de ce programme. Il a relevé qu’en 2017, un Plan d’actions annuel de 202 marchés et d’un montant de 81,74 milliards de francs CFA ont été adoptés. Sur les marchés prévus, 84 ont été entièrement exécutés dont 61 sur les réalisations d’infrastructures et acquisitions de biens dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’énergie, de l’eau, de l’assainissement. Par contre 79 ont été partiellement exécutés.

Ces résultats dont peuvent s’enorgueillir les agents du Ministère de l’Economie, des finances et du développement pouvaient être mieux, selon Abel Somé, s’il n’y avait pas eu quinze jours d’arrêt de travail au sein du département pour fait de grève. Pour 2018, les chantiers sont encore énormes. Mais le secrétaire général promet de tout mettre en œuvre afin que les résultats soient plus éloquents. Cela passe aussi par un climat apaisé avec les syndicats.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net



Nous vous proposons l’essentiel de la déclaration liminaire du Secrétaire général du MINEFID, Dr Abel Séglaro Somé, qui détaille les réalisations de son ministère en 2017.

Mesdames et Messieurs,

Au regard des attributions qui lui sont dévolues, le MINEFID assure l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique du Gouvernement en matière de pilotage de l’économie, de finances publiques, de gestion du développement et d’aménagement du territoire.

Partant de ces attributions, le MINEFID a défini des axes d’intervention à partir desquels sont construits ses Plans de travail annuels (PTA). Ces axes sont ainsi formulés : (i) promouvoir une gestion performante de l’économie et du développement, (ii) améliorer la mobilisation des ressources internes et externes, (iii) améliorer l’efficacité de la gestion de la dépense publique, des comptes publics et des systèmes financiers, (iv) renforcer le contrôle et l’audit des finances publiques, ainsi que la lutte contre les délits financiers, (v) renforcer ses capacités institutionnelles et organisationnelles.

C’est partant de ces axes d’intervention que nous voudrions revenir sur les résultats-clés et perspectives de la mise en œuvre des PTA 2016, 2017 et 2018, ainsi que sur la situation du dialogue social au MINEFID.

I. DU PILOTAGE DE L’ÉCONOMIE ET DU DÉVELOPPEMENT

En matière de pilotage de l’économie et du développement, nous notons comme acquis principaux : (i) l’adoption du PNDES, (ii) l’adoption du Schéma national d’aménagement et de développement durable du territoire (SNADDT), (iii) l’adoption de la Politique du secteur de la gouvernance économique, (iv) l’élaboration de l’avant-projet de loi sur le pilotage et la gestion du développement, (v) l’adoption de la nouvelle règlementation générale des projets et programmes de développement, (vi) l’organisation du Forum national sur la migration et le développement, (vii) la mise en place de l’Observatoire national du dividende démographique, (viii) la mise en place du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL), (ix) la mise en place du Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) et (x) le développement des pôles de croissance.

Pour chacun de ces acquis, les paragraphes ci-après fournissent des précisions dont vous pouvez prendre connaissance, le document étant mis à votre disposition. Ceci afin de ne pas vous livrer un exposé trop long. Pour la suite de notre exposé et à propos des autres axes d’intervention, nous adopterons la même démarche.

Le PNDES, nouveau référentiel de développement du Burkina Faso, a été élaboré sous le leadership du MINEFID, suivant un processus inclusif et participatif. Il a été adopté le 20 juillet 2016 et a fait l’objet les 7 et 8 décembre 2016 à Paris, d’une conférence des partenaires du Burkina Faso pour son financement qui a connu un franc succès.

Le SNADDT, fruit d’un long processus pleinement participatif et inclusif entrepris depuis 2006, a été actualisé par l’ensemble des acteurs sous la conduite du MINEFID et adopté le 5 janvier 2017. Document de référence nationale pour la planification spatiale, le SNADDT définit les grandes orientations sectorielles et régionales en matière d’occupation du territoire à même de poser les bases d’un développement harmonieux du Burkina Faso à l’horizon 2040.

Instrument d’opérationnalisation du PNDES, la Politique du secteur de la gouvernance économique constitue le cadre d’orientation de l’action gouvernementale dans le secteur de la gouvernance économique sur une période de dix ans. Adopté le 14 février 2018, il a été élaboré et validé par l’ensemble des acteurs qui composent le secteur.

La loi sur le pilotage et la gestion du développement vise la mise en cohérence et la rationalisation des politiques publiques, le renforcement des capacités de la planification et de la gestion des politiques publiques. Son avant-projet est disponible et un processus de consultation sur le texte a été lancé pour obtenir un document consensuel. L’adoption de loi est prévue en 2018.

Adoptée le 17 janvier 2018, la nouvelle règlementation générale des projets et programmes de développement vise, entre autres, à aligner l’organisation et la gestion des projets et programmes de développement sur le budget-programme, à rationaliser leurs unités de gestion, à réduire significativement leurs charges de fonctionnement tout en augmentant la part accordée aux investissements et à assurer une plus grande transparence dans la gestion des ressources publiques.

Cadre de réflexion sur les mécanismes à mettre en place pour permettre à la diaspora burkinabè de mieux contribuer au développement du pays, le Forum national sur la migration et le développement s’est tenu du 6 au 7 avril 2017.

L’Observatoire national du dividende démographique a été officiellement lancé le 7 décembre 2017 et les indicateurs à suivre ont été validés.

Le PADEL a été lancé le 18 novembre 2016. Il vise à réduire les disparités inter et intra régionales. Il traduit la volonté du Gouvernement de bâtir des économies locales dynamiques et résilientes. Il est entré dans sa phase active en 2017. Ainsi, l’ensemble des collectivités territoriales de la région du Sahel ont bénéficié d’une première tranche d’investissement de 3 milliards de francs CFA dédiés : (i) à la réalisation d’infrastructures socioéconomiques et de base, (ii) au développement des filières élevage et agriculture, (iii) à la protection et à l’inclusion sociales des personnes vulnérables, (iv) à l’accès au financement et à l’inclusion financière des communautés. Au total, 27 collectivités territoriales bénéficieront de diverses infrastructures socioéconomiques en construction et plus de 1 500 bénéficiaires directs dont 615 bénéficiaires de microcrédit et plus de 800 formés dans divers métiers en entreprenariat et gestion des entreprises. De nombreuses populations ont déjà bénéficié directement ou indirectement du programme.

Le PUS-BF, adopté le 14 juillet 2017, a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens dans la région du Sahel. Le coût global du programme est de 455,34 milliards de francs CFA. Pour l’année 2017, un Plan d’action annuel comportant 202 marchés a été adopté pour un montant de 81,74 milliards de FCFA. Au 31 décembre 2017, sur ces 202 marchés, 84 ont été entièrement exécutés dont 61 concernent des réalisations d’infrastructures et des acquisitions de biens dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’énergie, de l’eau et assainissement et 79 partiellement réalisés.

Au titre du développement des pôles de croissance, 5 pôles de croissance sont en train d’être mis en place : le pôle de croissance du Sahel, les agropoles du Sourou et de Samandeni, le pôle de croissance de l’Est et la grappe huilerie de Bobo-Dioulasso.

II. DE LA MOBILISATION DES RESSOURCES BUDGÉTAIRES

S’agissant des ressources intérieures, 1 231,97 milliards de francs CFA ont été recouvrés en 2016 pour une prévision annuelle de 1 286,83 milliards de francs CFA, soit un taux de réalisation de 95,74%. En 2017, l’ensemble des ressources mobilisées au profit du budget de l’État s’élève à 1 397,63 milliards de francs CFA sur une prévision révisée de 1 444,77 milliards de francs CFA, soit un taux de mobilisation de 96,74%. Comparé au niveau de réalisation à fin décembre 2016, on note une progression de 13,45% (+165,66 milliards de francs CFA). Ainsi, la situation de la mobilisation des ressources pour le financement du PNDES en 2016 et 2017 fait ressortir qu’au niveau des ressources internes, un montant total de 2 629,6 milliards de francs CFA. Il en ressort un taux de mobilisation de 86% par rapport aux prévisions du PNDES aux titres de 2016 et 2017.

Ces performances ne sont pas sans lien avec les réformes et actions majeures réalisées en 2016 et 2017. Il s’agit essentiellement : (i) de la mise en service le 16 février 2016 du Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (SYLVIE), (ii) du renforcement de la lutte contre la fraude et le faux, (iii) de l’opérationnalisation à partir du 21 février 2017 de la facture normalisée au niveau des contribuables du réel normal d’imposition, (iv) de la mise en œuvre des télé-procédures.

Concernant les ressources extérieures, 5 053,73 milliards de francs CFA ont été mobilisés au total en 2016 et 2017, soit un taux de 90,7% par rapport au besoin de financement du PNDES. Un montant total de 240 milliards de francs CFA a été décaissé au titre des appuis budgétaires et 410 milliards de francs CFA au titre des appuis projets.

III. DE LA GESTION BUDGÉTAIRE, DE LA TENUE DES COMPTES PUBLICS ET DE L’EXERCICE DE LA TUTELLE

En matière de gestion budgétaire, de tenue des comptes publics et d’exercice de la tutelle, les principaux résultats touchent : (i) à l’implantation du budget-programme, (ii) à la réduction des délais de paiement de la dépense, (iii) à la rationalisation des charges de fonctionnement, (iv) à l’optimisation du dispositif de gestion des marchés publics, (v) à la création de la banque pour le financement de l’agriculture et (vi) au financement de 12 startups.

L’implantation du budget-programme a pu être effective en 2017, après l’adoption le 1er juin 2016 des textes d’application de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Le Burkina Faso est ainsi devenu le premier pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ayant effectivement basculé dans le budget-programme.

La réduction des délais de paiement de la dépense a été considérable grâce aux dispositions prises comme la tenue régulière des cadres de concertation ou l’opérationnalisation des unités de vérification des dépenses dans les ministères et institutions. Le délai moyen entre la liquidation et le paiement était de 23 jours en 2016 et de 37 jours en 2017, pour une norme de 47 jours. En 2015, ce délai était de 59 jours. Quant au délai de paiement des mandats après visa, il se situait à 5 jours en 2016 et de 4 jours en 2017, contre 34 jours en 2015, pour une norme de 30 jours.

La rationalisation des charges de fonctionnement a été matérialisée par l’optimisation de la gestion des parcs automobile et immobilier de l’État, ainsi que par une gestion maîtrisée des dépenses de consommation d’eau, d’électricité et de téléphone.

Quant à l’optimisation du dispositif de gestion des marchés publics, le ministère a travaillé à assurer la transparence et la célérité dans la commande publique, en initiant des réformes majeures dans ce domaine. Pour alléger les conditions d’exécution des projets et programmes et activités de développement, la loi 020-2016/AN a été adoptée le 22 juillet 2016, permettant de réduire substantiellement, au profit de sept secteurs stratégiques, le délai de passation des marchés publics. Ce délai est passé de 90 jours à 15 jours sans recours et 20 jours avec recours pour les procédures de droit commun en appel d’offre ouvert. Dans le même sens et d’une façon globale, la loi portant réglementation générale de la commande publique a été adoptée le 2 décembre 2016 et ses textes d’application, en 2017.

La Banque agricole du Faso (BADF) a été créée pour le financement de l’agriculture. Son capital de 15 milliards de francs CFA a été entièrement constitué, tandis que son assemblée générale constitutive et son premier conseil d’administration ont eu lieu respectivement, le 30 août et le 4 septembre 2017. Son Directeur général a été recruté et le dossier de la demande d’agrément devrait aboutir en 2018 pour permettre l’entrée en activité proprement dite de la banque.

IV. DU CONTRÔLE, DE L’AUDIT ET DE LA SAUVEGARDE DES INTÉRÊTS DE L’ÉTAT

Des actions visant le renforcement de la transparence dans la gestion des finances publiques et la lutte contre le faux et la corruption ont été menées en 2016 et 2017. Au nombre de ces actions, il convient de mentionner l’audit de 367 marchés publics passés sur le budget de l’État, l’audit de 46 Établissements publics de l’État (EPE) et des projets et programmes de développement, l’audit de 11 communes, la mise en œuvre du système de suivi satellitaire des véhicules en transit (tracking) qui concerne les bureaux de Kantchari, Nadiagou, Thiou, Bobo-Dioulasso et Bingo, l’adoption d’une loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, l’élaboration et la publication du rapport 2015 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et sa présentation aux populations dans 14 zones minières.

V. DU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS INSTITUTIONNELLES ET ORGANISATIONNELLES

En ce qui concerne le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles, le MINEFID a engagé dès 2017, l’élaboration d’un plan stratégique institutionnel afin de remplir les rôles et responsabilités qui lui ont été confiés pour une mise en œuvre efficace et efficiente du budget-programme et du PNDES. Ce plan stratégique tient compte du fait que les perspectives pour les années à venir restent sujettes à des facteurs de risques notamment, la menace terroriste et la persistance des revendications sociales.

VI. DE LA SITUATION DU DIALOGUE SOCIAL

En début d’année 2016, le MINEFID comptait 7 organisations syndicales, à savoir le Comité de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) section École nationale des régies financières (ENAREF) (Comité CGT-B ENAREF), le Syndicat autonome des agents du trésor du Burkina (SATB), le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI), le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID), le Syndicat national des agents du trésor du Burkina (SYNATB), le Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD) et le Syndicat national des travailleurs de la planification et de la coopération (SYNTPC). Il convient de signaler qu’en cours d’année 2016, un rapprochement eu lieu entre le SATB et SYNATB pour constituer un seul syndicat dénommé SATB.

Ces 6 syndicats sont constitués en Coordination des syndicats du ministère en charge de l’économie et des finances (CS-MEF).

Par la suite, en 2017, 3 nouveaux syndicats ont été enregistrés : le Syndicat national des travailleurs des impôts (SYNATI), le Syndicat national des statisticiens et des démographes du Burkina (SYNASDB) et le Syndicat national des travailleurs du trésor public du Burkina (SNTPB).

Face à plusieurs partenaires sociaux, dans un contexte où chaque syndicat dispose d’une plate-forme revendicative et dans une dynamique de corporatisme exacerbé, la promotion du dialogue social par le MINEFID constitue l’approche retenue pour trouver des solutions aux préoccupations posées. Ainsi, au moins 24 rencontres avec les différents syndicats du ministère ont eu lieu de janvier 2016 à nos jours, contribuant à la signature et à la mise en œuvre des protocoles d’accord conclus courant 2017 avec le SYNAFI, le SNAID et le SATB.

En 2018, le 29 janvier et le 6 mars, des rencontres ont eu lieu avec la CS-MEF sur les nouvelles préoccupations qui sont relatives aux retenues à la source des cotisations syndicales, au nouvel arrêté portant dotation du carburant, à la problématique de l’affectation du bâtiment R+4 et aux réformes envisagées au sein du ministère.

En dépit de cette approche, le MINEFID n’a pas été épargné par la vague de mouvements sociaux qui a touché l’administration publique nationale depuis 2016. Le cumul des arrêts de travail dus aux grèves et aux sit-in au sein du MINEFID, en 2016 et 2017, avoisine 1 800 heures, soit l’équivalent de 75 jours d’arrêt de travail, tandis qu’un préavis de grève de 48 heures à compter du 4 avril 2018 a été introduit récemment par la CS-MEF afin d’"exiger" (dixit le préavis) la satisfaction des préoccupations ci-dessus citées, auxquelles ont été ajoutées la résiliation des contrats de vérification des importations avec les sociétés privées et l’adoption de statuts sécurisant pour tout le personnel du MINEFID.

VII. DES PERSPECTIVES DU PTA 2018

En perspectives pour l’année 2018, dans le domaine du pilotage de l’économie et du développement, il s’agira principalement de mettre en œuvre les actions suivantes : (i) mettre en place une plateforme pour la finance digitale au profit des Systèmes financiers décentralisés (SFD), (ii) financer 100 nouvelles startups dans le cadre du Programme Burkina Startups, (iii) réaliser le Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH), (iv) réaliser l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM), (v) mettre en œuvre le Programme d’appui à l’aménagement et au développement durable du territoire (PADDT), (vi) développer les pôles de croissance, (v) suivre les engagements internationaux de développement.

Dans la mobilisation des ressources budgétaires, il s’agira : (i) d’interconnecter le système informatique douanier du Burkina Faso avec ceux de la Côte d’Ivoire et du Togo, (ii) de poursuivre l’opérationnalisation de la facture normalisée au niveau des contribuables du réel normal et de l’instaurer au niveau du réel simplifié d’imposition et des microentreprises, (iii) d’auditer, de réformer le fichier de l’identifiant financier unique (IFU) et de mettre en place un numéro national d’identification des entreprises et associations, (iv) de procéder à un recensement général des contribuables afin de disposer d’un fichier actualisé des contribuables, (v) de recouvrer 1 735,35 milliards de francs CFA au titre des recettes propres et 420 milliards de francs CFA au titre des ressources extérieures, (vi) de renforcer le cadre juridique et institutionnel des Partenariats publics-privés (PPP), (vii) de mettre en place le projet cadastre fiscal.

Pour la gestion budgétaire, la tenue des comptes publics et l’exercice de la tutelle, il s’agira : (i) de poursuivre la réforme de la gestion salariale des agents publics de l’État, (ii) de dématérialiser les procédures de passation des marchés publics, (iii) d’exécuter le programme immobilier de l’État et de ses démembrements, (iv) de cartographier et d’auditer les grandes zones de concentration administrative (Bobo-Dioulasso et Ouagadougou), (v) de poursuivre la création de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), (vi) de rendre fonctionnelle la BADF, (vii) de créer la banque pour le financement des PME/PMI.

Au niveau du contrôle, de l’audit et de la sauvegarde des intérêts de l’État, il s’agira : (i) de réaliser l’audit financier et comptable de 40 structures de l’État et de ses démembrements (collectivités territoriales, EPE, projets et programmes), (ii) de réaliser l’audit de 120 marchés publics, (iii) de conduire la réalisation de l’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT), (iv) de réaliser l’évaluation mutuelle par les pairs du dispositif de LBC/FT.

Enfin, le dialogue social sera constant au sein du MINEFID pour un climat de travail apaisé et propice à l’efficacité dans l’exécution des missions

CONCLUSION

La présentation des résultats-clés et des perspectives de la mise en œuvre des PTA 2016, 2017 et 2018, ainsi que celle de la situation du dialogue social au MINEFID, indiquent d’importantes réalisations et une dynamique constante de dialogue social, en dépit des mouvements sociaux qui ont émaillé le bon déroulement des actions en 2016 et en 2017.

Les réalisations et les perspectives ressortant des PTA 2016, 2017 et 2018 permettent au MINEFID une prise en charge efficace de ses attributions, à travers l’exécution des actions de pilotage de l’économie et du développement, la mobilisation des ressources budgétaires, la gestion budgétaire, la tenue des comptes publics et l’exercice de la tutelle, le contrôle, l’audit et la sauvegarde des intérêts de l’État, le renforcement de ses capacités institutionnelles et organisationnelles, ainsi que l’instauration d’une dynamique de dialogue social.

Mesdames et Messieurs,

Les éléments que nous venons ainsi d’exposer nous montrent le travail appréciable abattu par les différentes structures et par toutes les catégories d’agents du MINEFID qu’il convient de saluer pour leur dévouement à la tâche.

Du reste, des félicitations ont été particulièrement adressées à certaines structures notamment, aux régies de recettes, pour les performances atteintes en 2017, en dépit du contexte défavorable caractérisé par les perturbations du climat social et les attaques terroristes.

Nous en déduisons ainsi que si nous pouvons nous satisfaire des acquis, nous restons conscients que les défis sont nombreux qui nous appellent à rester engagés et professionnels dans l’exécution de nos missions quotidiennes, pour la satisfaction des usagers du MINEFID et la contribution à la réalisation du bien-être des populations burkinabè.

Mesdames et Messieurs,

Tel est l’exposé introductif que nous avons voulu avant de nous soumettre aux interrogations que vous auriez à nous adresser.

Nous vous remercions.

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Vos commentaires

  • Le 29 mars 2018 à 08:03, par RAWA En réponse à : Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

    C’est sous nos tropiques qu’ on se chatouille pour rire lorsqu’on se soumet à ses propres obligations. Vous êtes payés pour ca. Pourquoi s’en orgeuiller ? D’ailleurs moi je trouve que vous ne faites pas assez d’effort pour aller chercher l’argent où il se trouve. Créez de nouvelles taxes sur les maquis, externaliser la gestion des contrats de bail pour recouvrer 1000 fois plus qu’ actuellement.

  • Le 29 mars 2018 à 09:37, par HUG En réponse à : Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

    Oui c’est bien mais quel est la part des impôts collectés auprès des fonctionnaires relative au paie de l’Impôt Unique sur le Traitement des Salaires (IUTS). Je pense que c’est considérable non ? Donc les autres fonctionnaires participent aussi à alimenter votre fonds communs. Je pense que oui.Donc, il faut que les syndicats de finances mettent de l’eau dans leur vin. Un fonctionnaire de la catégorie A1 payent plus de 100000 fanc CFA annuellement comme IUTS. Agents des finances, combien payent la plus part des boutiquiers par ans comme impôts. C’est très infime par rapport aux fonctionnaires. Je pense que oui. Donc un peu de respect syndicats des finances.

  • Le 29 mars 2018 à 11:51, par REGARD CITOYEN En réponse à : Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

    Le secteur privé formel croule sous la pression des impots, c’est pire d’année en année, et ça n’empeche pas les redressements fiscaux. Lors de la création d’une entreprise privée, il nya pas d’avantages pour les nationaux qui le font souvent avec leurs économies, et quand on paie ses impots correctement il nya aucun avantage de l’Etat qui peut motiver à le faire. Mais le secteur informel semble beaucoup plus prospère, d’où l’économie parallèle, souterraine... Beaucoup d’argent ne transite jamais par les banques. Le plus douloureux, c’est quand on constate l’usage fait de l’argent collecté : dépenses de prestiges, détournements... Il faut vraiment reflechir à la necessité de doter tant de services publics de climatiseurs, de voitures de fonction de luxe ... Pendant que de nombreuses écoles n’ont pas de clôture, ni d’eau à boire, ni de toilettes... pareil pour les hôpitaux où il manque souvent de simples ventilateurs aux Urgences. Que Dieu ouvre les yeux de nos dirigeants pour les guider d’abord vers le necessaire pour la majorité !

  • Le 29 mars 2018 à 15:00, par Toubib En réponse à : Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

    OUI c est bien apres c est pour se partager plus de 50 milliards sn fond commun
    pauvres de nous

  • Le 29 mars 2018 à 15:27, par Agir En réponse à : Ministère de l’Economie : Plus de 1300 milliards de francs CFA mobilisés en 2017

    le titre devrait plutôt être : contribuable Burkinabé, plus de 1300 milliards générés en 2017. ça encouragerait au passage les contribuables de savoir qu’ils ont produit tant de milliards et qu’ils sont considérés.
    tout en sachant qu’une bonne partie rentre dans les poches de quelques individus

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