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Pr Hassimi Traoré, chef de département à Wisconsin-Whitewater University (Etats-Unis)

Publié le vendredi 1er juillet 2005 à 06h40min

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Originaire de Dédougou dans la province du Mouhoun, Hassimi Traoré est aujourd’hui enseignant et chef du département de chimie à l’université de Wisconsin-Whitewater aux Etats-Unis. Témoignage d’un brillant parcours.

Tout d’abord, qui etes-vous le professseur Hassimi Traore et depuis quand vivez-vous aux Etats-Unis ?

Je m’appelle Hassimi Traoré. Je suis professeur et chef de département de chimie a l’Université de Wisconsin-Whitewater. Je suis né a Dédougou où j’ai frequenté l’école primaire et le CEG, ensuite je suis allé au Lycee Ouezzin Coulibaly de Bobo Dioulasso. Après le bac, j’ai continué mes études a l’Institut de Mathématiques et Physicque (IMP) de l’Université de Ouagadougou où j’ai obtenu une licence en Sciences Physiques et une maîtrise en Chimie.

Je fus ensuite admis a l’Université de l’Iowa au departement de Mathématiques où j’ai obtenu un Mastère en Mathématiques Appliquées et un PhD en Chimie Physique.. L’Université de Wisconsin-Whitewater m’a ensuite embauché comme enseignant professeur assistant en Aout 1995. Depuis lors je suis devenu professeur associé (maitre de conférence) et ensuite chef de departement. Voila en résumé mon parcours accadémique. Je vis aux Eatats-Unis depuis décembre 1986.

Avez-vous de la famille ici ?

J’ai de la famille ici. J’ai une fille de 6 ans.

Racontez-nous une journée typique de votre vie ici à Whitewater ?

Cela dépend de la saison. Prenons une journée de printemps. En général je me lève a 6 heures du matin. A partir de 7h45 j’amène ma fille a l’école et ensuite je vais au bureau a 8h:00. Au bureau je jette un coup d’oeil sur les nouvelles du pays sur internet. Je lis Sidwaya, l’Observateur, le pays et l’Evénement. Pour les nouvelles internationales et américaines je jette un coup d’oeil sur CNN ou MSNBC. Le tout me prend une bonne trentaine de minutes.

Ensuite je revise mon cours que je dois présenter en classe jusqu’a 9h15. J’enseigne en général de 9:h55 a 10h45. Apres cela j’ai une heure de bureau où je reste au bureau et mes étudiants viennent me poser des questions sur mon cours. Selon les règles chaque professeur doit avoir 5 heures de bureau dans la semaine. Pendant ces heures, le professeur reste a la disposition des étudiants pour les aider et répondre aux questions.

Après mon heure de bureau, je rentre dans mon laboratoire ou je fais de la recherche jusqu’a 17 heures. Apès 17 heures je rentre a la maison et je fais du vélo avec ma famille ou d’autres sports, football, volley ou basket.

Y a-t-il des étudiants burkinabè dans votre université ?

Il y a des etudiants burkinabè dans mon univeristé et 3 ou 4 viendront a la rentrée prochaine. Il faut reconnaitre que les études coutent tres cher ici mais les bons etudiants recoivent souvent une aide financiere de l’Université pour les aider à payer une bonne partie de leurs etudes. Sans cela je pense qu’il est pratiquement impossible de faire des études ici.

Connaissez-vous des immigrés burkinabè vivant dans cette région ?

Je connais beaucoup d’immigrés burkinabè dans ma région. On se rend visite de temps en temps. La plupart vivent a Madison et a Milwaukee. Ces 2 villes sont situées a égale distance de chez moi en voiture (45 mn). Je connais aussi des burkinabè dans d’autres régions des Etats-Unis.

A quand remonte votre dernier contact physique avec le Burkina ?

Mon dernier voyage au Burkina date de Janvier 2004. J’essaie de retouner au pays au moins tous les 2 ans.

Avec le recul, pensez-vous que l’enseignement recu au Burkina a suffisamment preparé l’homme que vous êtes aujourd’hui ou avez-vous eu à surmonter de graves insuffisances ?

Avec le recul je peux affirmer que l’enseignement que j’ai recu au Burkina m’a beaucoup permis de me preparer pour les études aux Etat-Unis. Bien qu’au depart la langue était un petit handicap (car tout est en anglais) le reste n’etait qu’un simple ajustement pour m’habituer au système.

Il faut reconnaitre que contraiment au pays où mes examens avaient une durée de quatre heures (meme en Terminale), aux Etats_unis mes examens ne duraient que 50 mn. Donc, non seulement la maitrise du sujet etait indispensable mais aussi la promptitude était aussi un facteur important. Mais avec le temps je me suis habitué.

Les graves insuffisances que j’ai su surmonter etaient au niveau de l’informatique. Si ma mémoire ne me trompe, a l’époque ou j’etais a l’IMP, il n’y avait qu’un ordinateur (Un Macintosh ) qui etait enfermé dans une salle. Aucun étudiant n’avait accès a cet appareil et l’informatique n’était pas enseignée. Mes premiers cours en Math et Chimie demandaient des connaissances informatiques. Par exemple la programmation en FORTRAN. Je fus obligé de mettre les bouchées doubles pour apprendre. Je peux dire que cela ne fut pas aisé mais je me suis efforcé de surmonter cet obstacle.

Pensez-vous avoir atteint le sommet ou vous reste-t-il encore des defis à relever ?

Je ne pense pas du tout que j’ai atteint le sommet et il me reste encore beaucoup de defis à surmonter. Au plan de la recherche, je n’ai pas mal de sujets à explorer. J’ai beaucoup d’étudiants à encadrer. J’aimerais un jour retourner a l’Université de Ouagadougou pour enseigner un semestre ou une année. Je profiterai de cette occasion pour avoir un labo et former un groupe de recherches. Je voudrais apporter ma petite contribution pour l’amélioration de l’éducation au pays. Je voudrais aussi établir un programme d’échanges de professeurs et d’etudiants entre mon université et celle de Ouagadougou.

Comptez-vous rentrer définitivement un jour au pays ?

Pour l’instant je n’y ai pas pensé car il me reste beaucoup de travaux à finir. Ce qui est sur c’est que je retounerai tres souvent au pays. Retourner definitivement est aussi une décision familiale. Il n’est pas exclu que je fasse la navette entre le Burkina et les Etats-Unis lorsque la retraite approchera. Ce serait un grand plaisir pour moi de prendre ma retraite au pays.

Samuel Kiendrébéogo
Pour Lefaso.net

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