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Débat sur les Burkinabè de l’extérieur : Des rapatriés haussent le ton

Publié le jeudi 30 juin 2005 à 07h48min

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Des rapatriés de Côte d’Ivoire apportent leur soutien au
président de l’UNDD, Me Hermann Yaméogo, suite à son
intervention le 22 juin sur RFI. Ils estiment que la déclaration du
Conseil supérieur des Burkinabè, section de Bouaké, publiée
dans "Le Pays" du 27 juin, ne correspond pas à la réalité.
Eléments d’explication...

"Nous avons lu dans le journal Le Pays n°3404 du 27 juin 2005,
la lettre du représentant du Conseil supérieur des Burkinabè de
l’étranger, section de Bouaké, qui répondait à l’interview du
président de l’UNDD sur RFI. Nous respectons beaucoup nos
frères qui sont restés en Côte d’Ivoire parce que rapatriés, nous
avons connu beaucoup de souffrances, ce qui a fait que nous
avons préféré ne pas rester, mais repartir au pays.

Mais leur
écrit nous a tiqué et nous voulons ici les conseillers de ne pas
faire comme s’ils étaient des tontons, des tantis ou des ABC
pour faire plaisir au gouvernement. Ils doivent toujours chercher
à comprendre "qui est qui" avant de parler car le Conseil
supérieur des Burkinabè de l’étranger, ce n’est pas la section du
parti CDP de Blaise Compaoré à Bouaké.
Quand on est loin, on ne voit pas les choses comme ceux qui
sont près.

Quand nous étions en Côte d’Ivoire, nous avions dit
que ce sont les Ivoiriens qui nous tuaient, qui nous chassaient
et qui volaient nos biens car ils nous détestent. Nous nous
sommes demandé pourquoi les Français font venir des
militaires pour sauver leurs frères et Blaise Compaoré pas.
Alors nous sommes partis parce qu’on parlait de l’Opération
Bayiri. Sur la route, nous avons beaucoup souffert. Quand nous
sommes arrivés, nous avons cru qu’on allait bien nous
accueillir. Ce qui n’a pas été le cas.

"Où est passé l’argent ?"

Parmi nous, ceux qui n’avaient pas de famille, pas de maison,
ont construit dans des endroits pour refaire leur vie, comme à
Nimpouy dans le département de Poa. On les a chassés.
Chassés en Côte d’Ivoire, nous sommes chassés dans notre
pays. Pour l’Opération Bayiri, on a dit que les gens qui ont eu
pitié de nous, ont cotisé pour donner beaucoup d’argent mais
nous, nous n’avons rien vu. Jusqu’à aujourd’hui, on se demande
où est passé l’argent.

Il faut que nos frères burkinabè de Bouaké réfléchissent d’abord
avant de parler . Comme ils sont loin, ils ne vivent pas les
mêmes réalités que nous. Ici, nous avons constaté que c’est
nous seuls qui souffrons ; les rebelles, eux, ne souffrent pas ; ils
sont partout. Ils ont beaucoup d’argent, de grandes maisons et
de grosses voitures. Les maquis, leur appartiennent et quand
on les voit passer, on croit que le Burkina est devenu la Côte
d’Ivoire.

Nous ne comprenons plus rien parce que l’affaire de Côte
d’Ivoire est devenue comme un commerce. Les gens y vont pour
acheter le coton parce que le prix n’est pas très cher. Ils le
revendent ensuite. Alors que chez nous, les producteurs qui ont
cultivé le coton pour vivre, aider leurs enfants, ne voient
personne pour l’enlever. Alors qu’ils n’ont pas cultivé autre
chose. C’est la faim, surtout que tout est devenu brusquement
très cher, y compris l’essence.

"Hermann dit la vérité"

Si vous vous rendez à Houndé ou à Sapouy, vous comprendrez
très bien que ce que nous disons est vrai. C’est la même chose
avec le café et le cacao. Beaucoup font ce commerce car il y a du
bénéfice. Le transporteur peut gagner 1 million 500 mille F CFA
ou 600 mille F CFA par chargement. Et tout ça, ce sont les gens
d’en haut qui profitent ! c’est pas le paysan ivoirien ni le paysan
burkinabè.

Nous croyons que la guerre a fait beaucoup de
richards pendant que des compatriotes sont morts et ont perdu
leurs biens. Allez-y du côté de Somgandin, au secteur 28. On
raconte des histoires bizarres à leur propos. Un soir qu’ils
étaient saouls, ils ont commandé pour plus de 300 000 F CFA
de champagne et de vin.

Maintenant, nous nous avons compris. Ce n’est pas Hermann
Yaméogo qui est contre les Burkinabè de Côte d’Ivoire ; il a
plutôt dit la vérité. Il savait que si la guerre commençait, nous
allions souffrir. Ici, nous voyons les rebelles partout ; nous
savons que c’est eux qui ont quitté chez nous pour aller attaquer
la Côte d’Ivoire.

"Pourquoi les Maliens votent et pas nous ?"

Il faut aussi penser à cela pour ne pas décourager ceux qui, ici
au pays, ont pitié vraiment de nous. Même si le gouvernement
ne pense pas à nous, nos frères, ici, qui sont pauvres, nous
aident de temps en temps. Pourquoi les Maliens, les
Sénégalais... peuvent voter quand il y a des élections chez eux et
pas nous ?

Si on peut faire cela, nous changerons beaucoup de choses et
dirons ce que nous pensons. Notre conseil pour vous, c’est de
faire attention. Que Dieu aide les Burkinabè, les Ivoiriens mais
qu’il aide les femmes, les hommes, tous ceux qui souffrent de la
crise en Côte d’Ivoire qui a eu des répercussions au Burkina
Faso. Que Dieu nous aide pour que vite, la paix revienne pour
qu’on reparte travailler ensemble en Côte d’Ivoire, comme avant.
Merci et bonne chance."

Ont signé :
- Dermé Salif
- Lengrengue Aminata
- Drabo Mariam
- Sawadogo Martine
- Sawadogo Boniface
- Ouédraogo Ouamdégma
- Ouédraogo Bénélesongda Emmanuel
- Ouédraogo Simon
- Sawadogo Zamgbéwendin

NDLR : Pour des raisons d’éthique, nous avons supprimé
certaines parties

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2005 à 12:00, par Yaalyaale En réponse à : les pauvres !!!!!> Débat sur les Burkinabè de l’extérieur : Des rapatriés haussent le ton

    LES PAUVRES !!!

    En toute sincérité voila des gens qui déballent leurs misères dans la rue, et qui ne se rendent pas compte qu’ils ne sont que des idées pour la compagne électorale !!!
    Mes frères, allez vous prendre en main vous même, avec l’appui des quelques services qui font de l’humanitaire au Faso, au lieu de chanter "je suis pour Hermann" ou "je suis pour Blaise" ou "gouvernement aidez-moi"ou encore "les rebelles sont riches, nous avons faim" !
    Ce n’est pas la politique de la division ou de l’égoïsme qui vous sortira de là, ou développera le Burkina ! Au pays, au Faso, on lutte et on construit ENSEMBLE ! N’importez pas la division ! Et ne confondez pas votre situation malheureusement triste avec celle de tous les Burkinabè de l’étranger ! L’étranger ce n’est pas seulement celui qui est en Côte d’Ivoire ! Il y a des burkinabès ailleurs dans beaucoup de pays !
    Pour les élections vous êtes libres de choisir Hermann ! Ceux qui choisissent Blaise sont aussi des Burkinabè libres, et en particulier de nombreux Burkinabès qui n’ont jamais quitté le Faso malgré les difficultés ! Si vous venez d’arriver et vous dites que vous avez vu assez pour choisir Hermann, ne croyez-vous pas que ceux qui vivent au Faso, qui ont beaucoup vu, savent ce qu’ils font en choisissant Blaise ?
    Restons burkina !

    • Le 3 juillet 2005 à 04:52, par Une burkinabè En réponse à : > les pauvres !!!!!> Débat sur les Burkinabè de l’extérieur : Des rapatriés haussent le ton

      êtes-vous vraiment des rapatriés de Côte d’Ivoire ? Je ne pense pas. Sinon, vous ne parleriez pas comme ça. On a vu les rebelles faire-ci, on a vu les rebelles faire ça !! Comment vous vous savez que ce sont des rebelles ? Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est bien connu. Mais tant que vous n’avez pas la preuve de ce que vous avancez, rester calme. Façon vous vous êtes débrouillés en CI, c’est comme ça vos frères burkinabès se sont débrouillés au Faso. C’est dur pour tout le monde. tout le monde se cherche mais on essaye de faire ce qu’on peut pour vous pour solidarité burkinabè. Dites merci à Dieu d’être vivants (si vous êtes vraiment des rapatriés bien sûr). Et vos frères qui n’ont pas eu cette chance ? Pensez à comment vous sortir de tout ça au lieu de penser à la richesse des autres. Oui le Burkina ressemble à la CI en bien des poonts actuellement (musique, maquis, etc). C’est effrayant c’est vrai. Mais les Burkinabè n’ont jamais eu des problèmes avec les ivoiriens. Ce sont les ivoiriens qui ont des problèmes avec nous. Et tout étranger a toujours été le bien venu au Burkina tant qu’il ne cré pas de bagarre. Avez-vous oublié la signification de "Burkina Faso !? "Le pays des hommes intègres". Tant que tu ne cré pas de trouble chez nous et que tu ne tue pas mon frère, tu es le bien venu chez moi. C’est ça être burkinabè. Et surtout soutenir ses frères. Réglés les problèmes dans le dialogue. Pas s’asseoir et indexés les autres, envier les autre. C’est pas un comportement burkinabè ça. Votre fierté et notre sens du travail, de l’honneur est passé où ? Rfléchissez un peu. Cherchez vous et arretez d’envier les autres.

  • Le 1er juillet 2005 à 10:58 En réponse à : Vous n’êtes pas pitoyables !

    Mes chers frères, entre nous, nous n’avez pas honte ? "le gouvernement n’pas fait ci", "Blaise devait faire ça", "nous sommes pour hermann", etc. De grâce, cessez de chialer. Vous n’êtes pas pitoyables, et je vais vous dire pourquoi. Mais avant, je vais reprendre une de vos questions et y répondre :
    "Nous nous sommes demandé pourquoi les Français font venir des militaires pour sauver leurs frères et Blaise Compaoré pas."
    C’est simple : si un seul militaire burkinabè avait mis le pied en côte d’ivoire pour vous secourir, ce sont des esprits tordus comme vous allaient tout de suite crier que, non content d’armer les rebelles, Blaise envoie ses militaires pour les aider. Déjà qu’il n’est pas clairement établi qu’il a fait tout cela, vous l’acablez et demandez qu’il envoie ses militaires en terre ivoiriennes pour que vous exhibiez cela comme son preuves de son implication dans le bourbier ivoiro-ivoirien. C’est trop cinique.
    Venons-en à vos revendications : ce gouvernement qui ne fait rien pour vous, moi aussi, je peux dire qu’il ne fait rien pour moi parce qu’il ne me donne pas à manger. Pourtant, il a mis à ma disposition une école, un lycée et une université où j’ai acquis les armes pour affronter la vie, il a mis en place des services de santé qui m’ont permis de survivre aux différentes maladies (avec l’aide de Dieu bien-sûr), il paie des gens qui veillent à ma sécurité.
    En retour, je suis resté ici travailler, et en tant que contribuable (je paie mes impôts), je renvoie à l’Etat l’ascenseur qui m’a permis d’arrivé là où je suis, même si je ne suis pas monté haut.
    Vous voyez, pour nous qui sommes restés, ça nous fait mal quand nous entendons vous autres qui avez démissionné reclamer à l’Etat ce que vous ne lui avez jamais donné. Quand vous voulez vous comparer aux maliens, c’est très ridicule. Allez voir ce que la diaspora malienne en France a fait dans une région comme Kayes. Et sans gêne, vous trouvez normal que des burkinabè expatriés arrivent chez et n’aient pas de famille. Quelle honte !
    Répondez-moi, fils indignes, et je vous répondrai encore. Je m’arrête là car l’énervement commence à me faire dire des insanités.

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